Le suicide représente un enjeu majeur de santé publique et une tragédie pour chaque famille concernée. A l’heure actuelle, il existe peu de thérapies spécifiques pour les personnes ayant fait une tentative de suicide. Elles sont pourtant particulièrement vulnérables et présentent un risque de récidive ou de décès par suicide.
Afin de mieux accompagner les personnes suicidaires et de réduire le risque de récidive, une intervention brève de trois à quatre séances, l’Attempted Suicide Short Intervention Program (ASSIP®), a démontré son efficacité depuis une vingtaine d’année. Elaboré à Berne, l’ASSIP se présente comme une thérapie ciblée, qui nécessite peu de moyens matériels. Proposée quelques jours ou semaines après la tentative de suicide et en parallèle au traitement habituel, l’ASSIP est basée sur une approche narrative, centrée sur la personne.
Dans les moments de crise, la douleur psychologique, le désespoir et les sentiments de honte, d’échec personnel et d’inutilité conduisent la personne à remplacer ses objectifs de vie par celui à très court terme de mettre fin à sa souffrance par le suicide.
L’ASSIP cherche dès lors à identifier les objectifs de vie centraux de la personne. Pour cela, elle s’appuie sur le récit filmé de ce qui a conduit la personne à la tentative de suicide, en postulant qu’elle est l’experte de sa propre histoire. Lors de la deuxième séance, ce récit filmé est visionné conjointement par la personne et le ou la thérapeute, pour mieux comprendre le processus suicidaire et développer des stratégies de prévention spécifiques et personnalisées. A l’issue de la thérapie, des lettres sont régulièrement envoyées à la personne afin de l’encourager à utiliser les stratégies d’aide élaborées et à demander du soutien si nécessaire.
L’équipe du Département de psychiatrie du CHUV vise à généraliser l’usage de cette méthode dans les urgences psychiatriques et les unités hospitalières aiguës du canton de Vaud et à promouvoir sa diffusion en Suisse romande en collaboration avec les institutions psychiatriques cantonales. Pour ce faire, des thérapeutes (psychiatres, psychologues, personnel soignant) doivent être formé·e·s à la méthode ASSIP afin de pouvoir la dispenser dans les différents services. Des formatrices et formateurs ASSIP seront également instruit·e·s afin d’assurer la diffusion de la méthode.
Parce que la formation des professionnel·le·s de la santé et l’amélioration des soins est au cœur de notre mission, la Fondation CHUV s’engage à soutenir cette initiative visant à renforcer l’accompagnement des personnes en souffrance.
Pour le Dr Laurent Michaud, Médecin chef au Service de psychiatrie de liaison du Département de psychiatrie, « l’intégration de la méthode ASSIP aura un impact majeur dans l’amélioration des soins apportés aux personnes suicidaires et à leur entourage ».
- 10'000 à 40'000 personnes tentent de mettre fin à leur vie chaque année en Suisse
- 1'000 personnes en décèdent chaque année
- 80% de récidives en moins grâce à la méthode ASSIP
- 72% de réduction de la durée des séjours hospitaliers
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