Le traitement d’une épiphysiolyse est toujours chirurgical. L’objectif de l’opération est de stabiliser l’épiphyse de la tête fémorale qui a glissé et minimiser les risques de nécrose avasculaire (mort de tissus osseux causée par une mauvaise irrigation sanguine) de la hanche.
Dès que le diagnostic est posé, le repos total est préconisé jusqu’à la chirurgie, afin d’éviter tout autre glissement ultérieur. Pour ce faire, une admission à l'hôpital en urgence est faite afin de s’assurer que l’enfant se repose, et pour planifier la chirurgie le plus rapidement possible.
La chirurgie se fait sous anesthésie générale (l’enfant est complètement endormi).
Pour les épiphysiolyses légères (peu de déplacement de la tête fémorale), on pratique une fixation « in situ ». Cela veut dire que l’on fixe la tête fémorale à l’aide d’une vis, afin d’éviter tout autre glissement. À l'aide d'un fluoroscope - une machine à rayons X spéciale qui produit une image en temps réel de la hanche sur un écran de télévision - comme guide, le chirurgien fait une petite incision près de la hanche, puis passe une vis métallique à travers l'os du fémur, le cartilage de croissance pour maintenir la tête en place. La vis est placée profondément dans l'os. Elle n’est normalement pas ressentie après la chirurgie.
En raison du risque plus important chez certains enfants d’avoir les deux hanches atteintes, le chirurgien peut décider de stabiliser les deux hanches, même s’il n’y a pas encore de signe de la maladie d’un côté.
Pour les épiphysiolyses moyennes à sévères, la chirurgie peut s’avérer être plus complexe car il est nécessaire de réaligner la tête fémorale au niveau du col fémoral, pour éviter des problèmes ultérieurs. Dans ces cas- là, le chirurgien procède à une intervention permettant d’accéder à l’intérieur de l’articulation de la hanche. Il s’agit, là aussi, de maintenir la tête fémorale à l’aide de vis et de broches pour éviter tout autre glissement et ainsi minimiser les risques pour les vaisseaux qui vascularisent la tête fémorale.
Selon le degré de sévérité de l’épiphysiolyse, les interventions chirurgicales peuvent comprendre des risques qui concernent majoritairement, la nécrose avasculaire de la tête fémorale (mort cellulaire), des éventuels saignements durant ou après l’opération et plus rarement, des lésions nerveuses.
Ces éventuels risques sont toujours présentés en détail lors d’un entretien avec le chirurgien avant l’intervention.
Après l’opération, l’équipe médicale qui suit votre enfant indique le poids que l’on peut appliquer sur la jambe opérée. Les enfants peuvent généralement marcher avec des béquilles, mais ceux qui ont les deux hanches opérées peuvent parfois avoir besoin d’un fauteuil roulant pendant les deux premières semaines qui suivent la chirurgie.
Pour les cas légers, les cannes sont utilisées en moyenne pendant 6 semaines. Pour les cas moyens à sévères, l’utilisation des cannes et la limitation du poids que l’enfant peut mettre sur sa jambe opérée peut durer jusqu’à 3 mois.
Après la chirurgie, des suivis réguliers jusqu’à la fin de la croissance ont lieu tous les 3 à 6 mois.
L’évolution de la maladie est bonne si l’épiphysiolyse est diagnostiqué et opérée tôt, soit avant que le glissement de la tête fémorale ne soit trop important. Dans la majorité des cas, une intervention chirurgicale supplémentaire n’est pas nécessaire.
Si l’épiphysiolyse n’est pas ou mal traitée, le risque principal est la nécrose avasculaire de la tête fémorale (mort cellulaire) en raison d’une contrainte importante au niveau des vaisseaux du au déplacement de l’épiphyse de la tête fémorale (la tête fémorale ne reçoit plus assez d’apport sanguin et se détruit.)
Les enfants avec des épiphysiolyses moyennes à sévères ont toutefois plus de chances de développer d'autres problèmes plus tard, comme des conflits articulaires, une arthrose (usure de l’articulation) précoce, des différences de longueur des jambes ou une nécrose avasculaire (où une partie de la tête fémorale meurt en raison du manque d'approvisionnement en sang). Une nouvelle chirurgie peut alors être nécessaire.
L’obésité étant un facteur de risque majeur dans l’épiphysiolyse, tout comme les troubles endocriniens (diabète, maladies de la glande thyroïde ou problèmes d'hormone de croissance) qui peuvent également jouer un rôle dans le développement de la maladie, il se peut que votre chirurgien décide de vous adresser auprès de l’Unité d’endocrinologie, diabétologie et obésité pédiatrique du CHUV, pour un bilan.
Le traitement de l’épiphysiolyse de la hanche est pris en charge par l’assurance de base, la LaMal.