La prise en charge et le suivi sont assurés par les chirurgien-ne-s spécialistes de l’Unité pédiatrique de chirurgie orthopédique et traumatologique, sur le site de l’Hôpital de l’enfance.
Le traitement consiste en la pose successive de plusieurs plâtres qui vise à réduire progressivement les déformations. Pour ce faire, nous utilisons la méthode dite « Ponseti ». Le traitement commence idéalement entre la première et deuxième semaine de vie, mais il peut être différé si nécessaire.
Nous posons une série de plâtres pour rétablir progressivement l’alignement des os du pied. Le plâtre est changé chaque semaine afin de manipuler le pied entre chaque pose, jusqu’à correction complète. La durée totale durant laquelle l’enfant doit porter un plâtre peut varier de 6 à 12 semaines. Au total, entre 6 à 12 plâtres doivent être posés.
Pose d’un plâtre et surveillance à domicile
Le traitement via les plâtres permet de traiter avec succès trois des quatre malformations présentes à la naissance. Un équin (pied qui pointe vers le bas) persiste toutefois souvent une fois le traitement par plâtre terminé.
Pour adapter la longueur du tendon d’Achille au pied corrigé, nous proposons, dans la majorité des situations, une opération chirurgicale appelée ténotomie. Elle consiste à allonger le tendon d’Achille. Le pied est ensuite maintenu dans un plâtre pendent 4 semaines supplémentaires, pour favoriser la guérison du tendon.
Une fois le plâtre retiré, la correction est maintenue par des attelles. Elles doivent être portées 23/24h, jusqu’à 3 mois après la ténotomie du tendon d’Achille, puis seulement la nuit jusqu’à l’âge de 4-5 ans. Le choix de l’attelle est fait par le chirurgien ou la chirurgienne, selon certains critères.
Port d’une attelle et conseils pour les parents
Le chirurgien ou la chirurgienne de notre unité assure un suivi régulier jusqu’à la fin de la croissance, afin de s’assurer que la correction est complète et prévenir une récidive. L’enfant est revu tous les trois mois jusqu’à l’âge de la marche, puis tous les 6 mois jusqu’à ses 5 ans. Un suivi annuel est ensuite instauré jusqu’à sa majorité.
Le taux de récidive est de 10 à 40% en suivant scrupuleusement le traitement.
Le port en continu de l'attelle dans la phase de maintien permet d’obtenir de bons résultats à long terme et d’éviter en général les récidives.
En cas de récidive, des mesures supplémentaires sont proposées (pose à nouveau de plâtres, physiothérapie, nouvelle chirurgie).
Malgré les traitements, on ne guérit pas complètement d’un pied bot.
Même corrigé, le pied présente souvent quelques différences à long terme : une différence de taille du mollet ou du pied (généralement une pointure plus petite que le pied non affecté), un aspect globalement plus compact du pied, etc. Ces défauts sont surtout esthétiques et n’altèrent pas la fonction du pied.
Le traitement du pied bot demande beaucoup de collaboration et d’implication de la part de l’enfant et de la famille. Il exige un suivi au long cours.
Par contre, les résultats obtenus en suivant de manière rigoureuse la méthode Ponseti sont très satisfaisants : une fois la phase de maintien terminée, l’enfant rattrape les étapes de son développement. Il peut mener une vie normale et marcher, courir ou faire du sport comme tout enfant de son âge.
En Suisse, tous les traitements du pied bot sont pris en charge par l’Assurance Invalidité du canton de domicile, jusqu’à l’âge de 20 ans.