La grande diversité des présentations cliniques des troubles de l’humeur, notamment dans leurs phases prodromales, rend leurs diagnostics et prises en charge précoces -reconnues pour améliorer leurs pronostics- difficiles. L’identification de marqueurs précoces de vulnérabilité, de diagnostic et de neuroprogression chez les patients et leurs enfants représente un enjeu majeur. Prenant en compte les nombreuses comorbidités, aussi bien psychiques que somatiques, associées aux troubles de l’humeur, nous avons choisi pour identifier de tels marqueurs précoces une approche intégrative visant à combiner un grand nombre de (bio)marqueurs et d’endophénotypes de natures très diverses, investigués à travers un suivi longitudinal de patients et de leurs enfants, en collaboration avec la section spécialisée Jaspers (PGE) dans le cadre du NCCR.
Due à la grande diversité de la clinique des troubles de l’humeur, en particulier des troubles bipolaires, notamment dans leurs phases prodromales ou inaugurales, l’identification chez des patients et leurs enfants de marqueurs précoces, quant au risque de développer plus tard la maladie, pourrait grandement faciliter la mise en place d’interventions précoces avant l'instauration de la maladie hautement invalidante. Malheureusement, à l’heure actuelle, les données requises pour l’identification de tels marqueurs précoces de vulnérabilité, diagnostic et pronostic manquent. Ce projet d’identification de marqueurs précoces a commencé à travers un suivi longitudinal d’une cohorte, constituée par l’unité de recherche en épidémiologie (Prof. Preisig) et dont le recrutement se poursuit à l’heure actuelle dans la section Jaspers, spécialisée dans la prise en charge des troubles anxieux et de l’humeur. Prenant en compte les nombreuses comorbidités, aussi bien psychiques que somatiques (endocriniens, cardiovasculaires, métaboliques, etc..) associées aux troubles de l’humeur, nous avons développé une approche intégrative visant à combiner un grand nombre de (bio)marqueurs et d’endophénotypes d’origines très diverses. Pratiquement, cette recherche inclut aussi bien des investigations neuropsychologiques, d’imagerie cérébrale structurelle et fonctionnelle, de rythme circadien, de variabilité du rythme cardiaque que d’identification de biomarqueurs périphériques. Parmi ces biomarqueurs périphériques candidats, une attention particulière est portée aux groupes des molécules immunes circulantes, des hormones et neuropeptides comprenant en particulier les marqueurs de stress oxydatif, ainsi qu’au groupe des facteurs neurotrophiques, incluant le BDNF. Un volet étudiant l’altération des mécanismes de régulation de certains gènes, ainsi que la mise en évidence de modifications épigénétiques de gènes notamment connus pour être impliqués dans le stress, est également intégré à ce projet.