L’identification de biomarqueurs cellulaires de vulnérabilité associés à la pathogenèse neuro-développementale des grands troubles psychiatriques (tels que la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression majeure) représente un enjeu majeur pour développer des traitements plus efficaces et des stratégies de prévention primaire. Une voie prometteuse pour identifier ces biomarqueurs cellulaires de risque consiste à utiliser de concert de nouvelles approches d’imagerie cellulaire à très haute résolution avec des techniques récentes de reprogrammation et de différentiation cellulaires, qui permettent de récapituler in vitro des étapes importantes du neuro-développement. En effet, ces nouvelles approches de microscopie optique multimodale rendent possibles des explorations dites de cytomique, qui ont la capacité de mesurer simultanément, dans un contexte fonctionnel et à l'échelle nanométrique, l’évolution d’un très grand nombre de paramètres cellulaires lors de processus spécifiques, comme celui de la neuro-différentiation en particulier.
Grâce à une étroite collaboration avec le laboratoire de neurophotonique et psychiatrie du centre de recherche CERVO, qui développe de telles techniques de microscopie multimodale, nous utilisons une approche dite de microscopie holographique numérique qui intègre également des capacités de fluorescence et de patch-clamp.
Actuellement, à l’aide de ces approches intégrées, nous conduisons deux projets : l’un mené sur des fibroblastes de patients bipolaires ainsi que de leurs enfants à risque et l’autre visant la caractérisation du processus de neuro différenciation de progéniteurs neuronaux, obtenus à partir de cellules souches induites à la pluripotentes, elles-mêmes issues de la reprogrammation de cellules urothéliales, prélevées chez des patients et leurs enfants à ra risque.