Alors qu’on a longtemps affirmé que la prévalence de la schizophrénie est la même dans toutes les régions du monde, plusieurs travaux démontrent que cette maladie est deux fois plus fréquente en milieu urbain. Bien que plusieurs pistes aient été suggérées, les mécanismes expliquant ce phénomène sont encore inconnus. Outre les possibles causes de nature biologique, un certain nombre d’hypothèses issues des sciences humaines ont récemment enrichi le débat dans ce domaine.
Ce projet de recherche vise à explorer, chez des patients qui ont récemment développé une psychose, les aspects spécifiques du milieu urbain qui a précipité l’émergence du trouble, par le biais aussi bien de l’étude des trajectoires résidentielles de ces jeunes patients que par l’exploration de leur vécu actuel de l’exposition au milieu urbain. Le croisement de telles méthodes avec les données épidémiologiques classiques récoltées chez ces patients devrait permettre d’augmenter la finesse de nos connaissances dans ce domaine, et permettre de lire le symptôme psychotique comme un (bio)-indicateur des relations humaines dans la ville, potentiellement révélateur, comme dans le milieu familial, des enjeux relationnels du milieu dans lequel vit le sujet.
Ce projet de recherche est conduit conjointement par :