En Suisse, six hôpitaux possèdent un centre de transplantation d’organes. C’est là que se mène tout le processus, des examens d’aptitude à la transplantation, à l’accompagnement pendant l’attente, jusqu’à la greffe elle-même et au suivi post opératoire.
Qui sont les donneurs d’organes en Suisse?
Nous nous retrouvons face à des donneurs plus âgés qu’il y a quelques années (l’âge moyen des donneurs est passé de 52 ans en 2013 à 55 ans en 2017, selon Swisstransplant, ndlr). Les donneurs jeunes, comme des accidentés de la route, par exemple, ont heureusement diminué, tandis que le nombre de victimes de maladies ou d’accidents cardio-vasculaires, plutôt âgées, a augmenté. Les fonctions des organes d’une personne âgée peuvent être un peu diminuées. Il faut idéalement éviter de greffer un cœur ou un rein qui a déjà bien vécu chez une personne jeune. Nous pouvons souvent prélever un foie sur une personne de 80 ans. Pour un cœur, nous n’envisageons en général pas de prélever celui de quelqu’un âgé de plus de 65 à 70 ans.
À quels facteurs tient la compatibilité entre donneur et receveur?
Il faut tenir compte de la morphologie de chacun, du poids, de la taille. Ces facteurs sont très importants pour les greffes du poumon et du cœur. Il faut aussi essayer, dans la mesure du possible, de respecter les âges du donneur et du receveur. Lorsqu’ils sont en attente d’un organe, certains receveurs ont un coup de chance: il se peut qu’un organe particulièrement compatible avec eux (par exemple génétiquement, pour un rein) soit disponible et que leur temps d’attente s’en trouve fortement réduit. Mais cette chance est plutôt rare.
Comment se passe la vie après une greffe?
Dans le cas d’une greffe de rein, le patient reste hospitalisé une dizaine de jours après l’opération. Il rentre ensuite chez lui, et après un ou deux mois, selon qu’il s’agisse d’une greffe du rein, des poumons ou du cœur, il peut retrouver une vie presque normale. La cicatrisation prend généralement six à huit semaines. Dans certains cas, cela prend un peu plus de temps.
Un receveur fait parfois un rejet aigu, mais c’est quelque chose que nous gérons assez bien. Il y a aussi des cas de rejet chronique, qui sont plus compliqués à prévenir ou à traiter. L’adhérence au traitement est donc cruciale en transplantation.
Interview
Texte: Propos recueillis par Stéphanie de Roguin
Source: in vivo magazine.com