Vous vous les posez, nous y répondons!
Infirmièrs-ères, personnel en formation, étudiant-e-s, médecin assistant-e, chef-fe de clinique, assistant-e-s en soins. Les patient-e-s se plaignent parfois d’assister à un véritable défilé. Ces situations peu confortables découlent de la vocation universitaire de l’hôpital. Le rôle d’hôpital universitaire implique d’accueillir régulièrement des étudiant-e-s ou des collaborateurs-trices en formation.
Dans la plupart des cas, après l’évaluation clinique de l’infirmier-ière, un-e médecin assistant-e interroge le-la patient-e et pratique le premier examen physique, pour se faire une idée des symptômes et de leurs causes. Le-la médecin assistant-e est déjà un-e médecin diplômé-e, qui complète sa formation aux urgences dans le cadre d’une spécialisation. Il-elle peut, le cas échéant, demander des examens complémentaires comme des analyses de sang, des radiographies, un ultrason ou un scanner. Un-e médecin aîné-e (chef-fe de clinique ou médecin cadre) confirme et valide ensuite les options prises par le-la médecin assistant-e.
Ce sont des décisions très importantes. Elles mobilisent par conséquent des ressources humaines et technologiques. L’avis d’un-e spécialiste peut aussi être sollicité dans la suite de prise en charge. En cas d’urgence vitale (degré 1 et 2), ils se rendent disponibles immédiatement. Les spécialistes ne sont pas attitrés aux urgences. Ils ont également d’autres patient-e-s sous leur responsabilité dans leurs propres services. De ce fait, l’attente peut se faire plus longue pour tous les autres patient-e-s.
Vous l’aurez compris, l’attente aux urgences découle d’une prise en charge extrêmement complexe, qui permet aux patient-e-s d’accéder à de nombreuses technologies et à des spécialistes. La plupart du temps, ces processus ont lieu hors de la présence du ou de la patient-e, qui peut se sentir laissé-e pour compte. Même la décision de «laisser partir» un-e patient-e sans examens complémentaires met en jeu un long processus de validation impliquant le médecin aîné et les spécialistes.
Ce temps d’attente, alors même qu’il est «subi» par le ou la patient-e, permet d’observer l’évolution des symptômes. Une évolution qui joue un grand rôle pour le médecin qui doit évaluer si le/la patient-e peut rentrer chez lui ou chez elle sans risque.
Décompensation, dispute de couple, idées suicidaires... Les patient-e-s requièrent parfois des soins psychiatriques en urgence. Ils ou elles sont alors orienté-e-s vers l’Unité urgence et crise du CHUV qui accueille en tout temps les adultes, les enfants, les adolescent-e-s ou les personnes âgées ayant besoin d’une évaluation sur le plan de la santé mentale.
Chaque année, 3’500 nouveaux cas sont pris en charge, ce qui équivaut environ à 10’000 séances. Deux entretiens successifs menés par des infirmier-ère-s et des médecins permettent de décider du traitement adéquat. Après la crise, les patient-e-s bénéficient d’un suivi à court terme, toujours en liaison avec un éventuel médecin traitant ou les réseaux existants. L’Unité urgence et crise dispose aussi d’une ligne téléphonique (tél. +41 21 314 1930) ouverte 24h sur 24. Un-e infirmier-ère spécialisé-e conseille les malades ainsi que leurs proches.
La méconnaissance du réseau de santé et l’absence d’alternative à certaines heures jouent leur rôle dans le «réflexe urgences». En cas d’urgence extrême, le 144, numéro de la Centrale d’urgence, devrait être composé avant de se rendre au CHUV ou d’y amener un malade. Les répondants sont extrêmement bien formés au «tri». Ils connaissent les structures d’accueil et orientent adéquatement ceux qui souffrent en fonction des symptômes.
Au besoin, ils engagent des moyens de secours comme les ambulances ou le Service mobile urgence et réanimation (SMUR). En cas d’urgence moins grave, la Centrale téléphonique des médecins (tél. 0848 133 133) conseille et envoie parfois un-e médecin de garde à domicile. Pour les «bobos» de tous les jours, les médecins de famille ou les structures de type «policliniques» restent les plus indiqués