En 2019, plus de 42'000 patient-e-s ont été soignés-e-s directement dans le Service des urgences du CHUV. Moins de 2% d'entre eux ont choisi de rentrer chez eux avant même d’avoir rencontré le médecin, en raison des délais de prise en charge jugés trop longs. Qu’est-ce qui se cache derrière cette attente?
Les délais d'attente avant d’être pris en charge dépendent de la gravité de la situation. En moyenne, la durée est de l’ordre de 45 minutes. Malheureusement pour les cas les moins graves et dans certaines périodes de l’année, les délais peuvent atteindre parfois quatre à cinq heures. Ces délais s’expliquent principalement par une forte affluence durant certaines périodes de l’années (pendant les périodes de grippe en hiver par exemple) et par une augmentation très importante de l’activité aux urgences au cours des dernières années, de l’ordre de +3% chaque année.
En cause: l’augmentation de la population et le vieillissement de la population, mais aussi l'évolution des modes de consultation. Les patients n'ont souvent pas de médecin de famille ou consultent tout simplement le soir, aux heures où les cabinets médicaux sont fermés.
Environ 150 à 200 personnes se présentent chaque jour aux urgences. Certains viennent par leurs propres moyens. D'autres sont amenés par ambulance. Un millier de patient-e-s par an sont également acheminé-e-s par hélicoptère. Les pics d'affluence sont prévisibles entre 10h et 22h et la taille des équipes adaptée en conséquence. Impossible, par contre d'anticiper la gravité de l'état des patient-e-s. En tout temps, une réanimation peut monopoliser une grande partie de l'équipe médico-infirmière pendant une durée prolongée. Il est par conséquent très difficile de renseigner précisément les patients et leurs accompagnants sur les délais d'attente.
Lors de l'arrivée d'un-e patient-e à l'accueil des urgences du CHUV, un-e infirmier-ère d'accueil et d'orientation spécialement formé-e procède à une première évaluation avant même les formalités administratives. Grâce à l’évaluation clinique et à la mesure des paramètres vitaux, il évalue le degré d’urgence (Echelle Suisse de Tri) des cas et oriente les patients. Le système de tri des urgences du CHUV dispose de quatre degrés d’urgences.
Lorsque les signes vitaux sont gravement altérés, la prise en charge est immédiate. Il s’agit du degré d’urgence numéro un. Ces patient-e-s sont traité-e-s dans la salle de déchoquage et peuvent mobiliser, une équipe médico-infirmière très importante. Lorsque l’urgence est de degré deux, le délai de prise en charge est fixé à 20 minutes. Leur état de santé peut se dégrader très rapidement. L'ordre de prise en charge des patient-e-s n’est donc pas l’ordre d’arrivée, mais bien celui que la gravité des symptômes impose.
Pendant les heures d’ouverture, certains patients (degrés 3-4)peuvent être directement dirigés vers la consultation générale d’Unisanté pour une prise en charge ambulatoire.