La maltraitance est synonyme de mauvais traitement et peut se présenter sous différentes formes, comme de la violence physique, psychologique, des actes d’ordre sexuel, ou de la négligence. Dans le domaine sportif, le rapport au corps est modifié et les contacts physiques y sont plus fréquents. La pression ainsi que les enjeux autour des compétitions peuvent ainsi parfois rendre la maltraitance difficile à déceler.
Contrairement aux idées reçues, il est cependant prouvé qu’il n’est pas nécessaire d’insulter, rabaisser, pousser à bout physiquement et mentalement un.e athlète pour qu’il/elle soit capable de donner le meilleur de lui/elle-même. Au contraire, plus un.e sportif.ve se sentira soutenu.e, meilleures seront ses performances et plus il/elle pourra progresser sur le long terme.
Le CIO (Comité International Olympique) et Swiss Olympic s’engagent à protéger les athlètes contre le harcèlement et les abus dans le sport (Référentiel du CIO pour les FI et les CNO). Ils référencent désormais 5 types de maltraitance:
Abus physiques
Abus sexuel
Harcèlement sexuel
Abus psychologiques
Négligence
Pour t’aider à identifier certaines situations de maltraitance dans le sport, fais notre quiz « Vrai ou faux »
La maltraitance existe partout, dans tous les domaines, tous les sports et à tout âge. Elle concerne autant les filles que les garçons.
Elle peut être perpétrée par des personnes de l’entourage comme un.e entraîneur, un parent, un.e préparateur.trice physique, un.e juge ou un.e arbitre, un.e sélectionneur.e un.e médecin ou un.e physiothérapeute. Dans la majorité des cas, les abus sont toutefois perpétrés par d’autres co-équipiers dans des situations d’humiliation collective, des athlètes plus âgés qui te martyrisent ou encore des adversaires qui cherchent à te blesser avant ou pendant un match.
Plusieurs études ont été menées pour évaluer à quel point la maltraitance est répandue dans le milieu du sport. Une étude récente en Belgique et aux Pays-Bas a demandé à 4000 personnes s’ils avaient connu des agressions quand ils étaient adolescents et sportifs. Résultats: 38% disent avoir été victimes de violences psychologiques, 11% de violences physiques, 14% de violences sexuelles. Une étude en France de 2009 montre que très peu de victimes de harcèlement dans leur sport portent plainte. L’étude relève que deux fois moins de plaintes sont déposées dans ce domaine que dans la population générale.
Si tu es victime ou témoin de maltraitance, il est très important de ne pas rester seul et d’en parler à des personnes de confiance pour mettre fin à cette violence qui a un impact négatif sur la santé et les performances, parfois à très long terme. Cela peut être très difficile d’en parler et c’est normal. Souvent, la relation entre l’agresseur et la victime est complexe : Il y a des rapports de pouvoir, il peut y avoir des menaces. Si autant de sportifs victimes de violences ne parlent qu’après avoir arrêté le sport, c’est aussi parce que, sur le moment, il y a la peur d’être rejeté du groupe ou de perdre sa place dans l’équipe.
Le risque en tant que victime, c’est de minimiser ce qui t’arrive. Tu vas certainement essayer de te dire que ce que tu subis n’est « pas si grave que ça », que c’est « beaucoup moins violent que les exemples qui sont donnés », mais au final ce qui compte c’est ton ressenti. Surtout n’aie pas honte car dans tous les cas, ce n’est pas ta faute, tu n’es pas le/la responsable.
Il est très important d’en parler et de ne pas rester seul car :
Conséquences possibles:
Plus tu agis rapidement pour que cette maltraitance cesse, plus vite tu pourras t’en remettre.
Tu peux chercher le soutien de personnes en qui tu as confiance : tes parents, ton entraîneur, tes amis. Tes parents peuvent s’adresser aux instances dirigeantes du club sportif, au médecin du club/de la fédération, ou la fédération sportive concernée.
Si tu as peur qu’on ne te prenne pas au sérieux ou qu’on se moque de toi, tu peux en parler à des professionnels de la santé: un.e médecin (du sport, en santé sexuelle ou généraliste) , psychologue du sport, physiothérapeute.
Par le biais du Centre SportAdo et de la DISA : une équipe de médecins généralistes, médecins du sport, psychologues, conseiller.ère.s en santé sexuelle sont aussi là pour t’aider.
Tu peux également t’adresser directement à plusieurs associations qui sont là exprès pour ce genre de situations. Les appeler ne t’engage à rien, tu peux le faire de manière anonyme, appeler à la place d’un.e ami.e ou demander à un.e ami.e d’appeler pour toi. Tu seras écouté.e sans être jugé.e et obtiendras des conseils de la part de professionnel.le.s :