Les patients suivis au Département de psychiatrie ne se trouvent pas tous à l’hôpital. Pour une majorité d’entre eux, la vie dans la communauté continue, et le lien avec les soignants se crée dans le cadre de leur univers quotidien: sur leur lieu de travail, chez eux, dans les locaux d’une association, etc.
Cette approche de la prise en charge des patients appelée «communautaire» est privilégiée depuis une dizaine d’années par les collaborateurs du département. Ils ont alors mis en place une structure d’accompagnement - équipes mobiles - qui s’étend en dehors du contexte hospitalier, dans le but d’encourager les patients à réintégrer la société.
«La création des Unités de psychiatrie mobile témoigne de cette volonté d’éviter, autant que possible, les longues hospitalisations qui, malgré leurs atouts thérapeutiques, ont pour tort de marginaliser les patients, explique le Dr Charles Bonsack. Inspirée d’expériences anglo-saxonnes, la première unité a été créée à Cery en 2001. Son but était d’atteindre des malades difficilement accessibles, en refus de soins ou trop désorganisés pour accepter ces derniers de manière active.»
Concrètement, les équipes mobiles entourent le patient dès sa sortie de l’hôpital, entretiennent un rapport de confiance et assurent la continuité de la prise en soins. Des rencontres ont lieu régulièrement sur le lieu de vie du patient. Sorte de fil rouge du processus thérapeutique, ces référents envisagent les individus, qu’ils voient évoluer, dans leur globalité. Efficacité du traitement médicamenteux, qualité du logement, implication des proches ou encore aide à la recherche d’emploi sont autant de facteurs pris en considération pour guider le patient vers son rétablissement en phase avec ses ressources et ses projets.
Au fil du temps, des unités consacrées aux personnes âgées et aux adolescents se sont ajoutées à ce dispositif qui s’étend désormais sur toute la zone d’activité du Département de psychiatrie.