Daniel Freyther a 73 ans. En mai 2014, en raison de fortes douleurs et de difficultés à la marche, causées par de l’arthrose, le chirurgien Xavier Crevoisier, privat docent et médecin chef au sein du Service d’orthopédie et traumatologie l’a opéré d’une prothèse totale de cheville et d’une arthrodèse sous-talienne (intervention chirurgicale destinée à bloquer une articulation lésée située sous la cheville, par l'obtention d'une fusion osseuse).
Pour cette intervention, M. Freyther est resté hospitalisé pendant cinq jours au CHUV. Il a dû ensuite porter un plâtre amovible pendant un mois et demi afin d’assurer la bonne intégration de sa prothèse et a pratiqué pendant deux mois et demi de la physiothérapie, dans l’objectif de récupérer de la mobilité, renforcer sa musculature et reprendre la marche, en remettant petit à petit du poids sur sa cheville opérée.
Avec humour, il se compare désormais à un homme bionique. Il faut dire qu’il n’en est pas à sa première prothèse. « Dans la famille, nous sommes fortement sujets à développer de l’arthrose, explique-t-il. Avant la pose de cette prothèse de cheville, je me suis déjà fait poser une prothèse d’épaule, de genou et de hanche».
Dans les aéroports, il est malheureusement à présent sûr de sonner à chaque contrôle aux portiques de sécurité. Cette dernière opération lui a cependant permis de recommencer des activités physiques qu’il affectionne comme marcher dans les coteaux de vignes. Pleinement satisfait de sa prise en charge, il est très heureux d’avoir accepté de se faire opérer. « Je peux désormais marcher et surtout monter et descendre, sans ressentir de douleurs » se réjouit-il.
Pour le Dr Crevoisier, afin que ce type d’intervention soit synonyme de succès chirurgical, il est important que la chirurgie soit pratiquée dans de grands hôpitaux comme le CHUV qui bénéficient d’un volume suffisant de patients à opérer : «Au cours des dernières années, les recherches sur l’articulation de cheville ont permis de fortement améliorer les implants pour augmenter leur qualité et leur longévité, toutefois la prothétique de cheville reste un technique délicate que seuls des chirurgiens spécialisés devraient exécuter.»
La cheville est une articulation avec une très petite surface qui va porter trois à cinq fois le poids du corps durant la marche. Une malposition de quelques millimètres de la prothèse pourra par conséquent avoir des conséquences fonctionnelles significatives.
«Une excellente connaissance de la fonction du reste du pied est requise car l’alignement final de la cheville et son bon fonctionnement requièrent parfois de réaliser conjointement des gestes chirurgicaux sur le reste du pied comme dans le cas de M. Freyther (arthrodèse sous-talienne). Notre tâche est beaucoup plus complexe que la simple restauration de l’anatomie, il s’agit avant tout d’optimiser la fonction», conclut le Dr Crevoisier.