Le Service de chirurgie thoracique a décidé d’implémenter un programme de chirurgie robotique pour sa spécialité. Le Dr Etienne Abdelnour-Berchtold le dirige en lien avec les partenaires de l'industrie et la commission robotique du CHUV.
Premier cas de chirurgie thoracique par robot
Le mentoring avec des Centres experts (Hôpital Foch à Paris ou le CHU de Dijon), la préparation du personnel au bloc opératoire avec une formation spécifique dédiée et enfin, la réalisation de cours de perfectionnement effectués à l’IRCAD - centre de formation en chirurgie mini-invasive-, ont permis d’accomplir le premier cas de chirurgie thoracique assisté par robot en Suisse romande. C’était une lobectomie, réalisée en septembre 2023, autrement dit une intervention qui consiste à enlever un des trois lobes pulmonaires à droite ou un des deux lobes à gauche du poumon.
Depuis, chaque intervention réalisée couvre le spectre complet des résections anatomiques : en allant de la simple lobectomie jusqu’aux segments complexes.
En 2024, il s’agit de rajouter à ces techniques, d'autres indications afin de de compléter le panel des abords classiques de la chirurgie minimale-invasive en oncologie thoracique.
Pourquoi la chirurgie robotique ?
Notre Service qui est le plus grand Service de chirurgie thoracique de Suisse, souhaite répondre aux attentes de la population qui exprime clairement un attrait croissant pour la chirurgie robotique et les technologies de pointe. Qui plus est, l’innovation tient à cœur à notre hôpital universitaire, dont la perspective est de se doter d’un pôle robotique de référence en Europe.
D'autre part, parce que le développement des plateformes robotiques est en constant développement depuis ces dix dernières années et représente une part importante de la chirurgie en général. A ce jour, elles apportent déjà des avantages comme la vision en trois dimensions, l’intégration d’images scanographiques ou de reconstruction, tout en améliorant la phase opératoire à proprement parler. En effet, si les instruments restent commandés par le chirurgien, leur degré de liberté et leur stabilité est bien supérieure à celui d’une main humaine, ce qui offre donc une plus grande finesse de mouvements. Cet avantage s’exprime par exemple lors d’un curage ganglionnaire, d’une suture ou d’une dissection complexe.
Dessiner le futur
Enfin, très bientôt, s’ajouteront à ces atouts : la réalité augmentée, la cartographie et le marquage des zones anatomiques d’intérêt, une miniaturisation toujours plus poussée des bras et des instruments du robot.
Tout cela engendrera la pratique d’une une chirurgie de moins en moins invasive, une meilleure précision oncologique et surtout, une amélioration de la sécurité per-opératoire et une plus grande satisfaction des patient-e-s.
Pour conclure, il existe certainement un intérêt de la part des jeunes chirurgiens en formation. Dans un avenir proche, la création d’un pôle chirurgical robotique à haut volume opératoire, la multiplication des plateformes à disposition et les options telle que la double-console (déjà présente au CHUV) permettront de sensibiliser et former les chirurgiens thoraciques de demain.