Incontinence urinaire d'urgence
L'incontinence urinaire d'urgence est caractérisée par la perte involontaire d'urine due à une contraction soudaine et incontrôlable de la vessie. Les personnes atteintes ressentent souvent un besoin urgent d'uriner.
Quels symptômes?
Il est important de noter que l'incontinence urinaire d'urgence peut varier en termes de gravité, allant de légère à sévère, et les symptômes peuvent survenir de manière intermittente ou plus fréquemment:
- Urgence urinaire: sensation subite et irrépressible d'avoir besoin d'uriner
- Fuites urinaires: l’envie d’uriner ne peut pas être réprimée et provoque des petites fuites
- Fréquence urinaire élevée: uriner fréquemment, y compris la nuit
- Altération de la qualité de vie: les symptômes peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie, entraînant des limitations dans les activités quotidiennes et sociales, pouvant affecter la vie sociale.
Le diagnostic
Une anamnèse détaillée, qui inclut un questionnaire sur les antécédents médicaux, les traitements en cours et le mode de vie, est cruciale lors du diagnostic. Il peut être nécessaire de réaliser plusieurs examens complémentaires :
- Bandelette urinaire et culture d’urine: la bandelette urinaire (morceau de papier ou de plastique avec plusieurs zones réactives qui changent de couleur en réaction aux composants de l'urine) est rapide et offre une évaluation globale des paramètres urinaires, tandis que la culture d'urine (échantillon d'urine cultivé en laboratoire) est plus spécifique et permet d'identifier les agents pathogènes responsables des infections urinaires.
- Calendrier mictionnel: il s’agit d’une récolte d’information très utile où le-la patient-e doit indiquer le nombre de mictions ainsi que les volumes urinés sur une période de 24 heures.
- Pad-test: sert à quantifier la perte d’urine, le patient porte une protection absorbante pendant 24 heures et note soigneusement chaque épisode d'incontinence urinaire. Le médecin pèse la/les protection(s) chaque jour pour mesurer la quantité d'urine perdue.
- Urétro-cystoscopie: procédure utilisée pour évaluer des problèmes de vessie, les infections, les troubles de la miction, les saignements ou lésion de la muqueuse vésicale.
- Bilan urodynamique: série d'examens médicaux utilisés pour évaluer le fonctionnement du système urinaire, en particulier la manière dont la vessie, l'urètre et les muscles pelviens travaillent ensemble pour stocker et libérer l'urine.
Traitement
Le traitement dépend de la cause sous-jacente et de la gravité des symptômes. Les options peuvent inclure des modifications du mode de vie, des techniques de rééducation de la vessie, des médicaments, des dispositifs médicaux, la stimulation nerveuse et, dans certains cas, la chirurgie.
- Physiothérapie de rééducation du plancher pelvien: exercices spécifiques pour renforcer les muscles du plancher pelvien, améliorer la coordination musculaire et augmenter la résistance aux contraintes.
- Traitements médicamenteux: utilisation de médicaments (anticholinergiques ou bêta 3-adrénergiques), qui réduisent les urgences mictionnelles et le nombre de mictions quotidiennes en atténuant l'hyperactivité de la vessie.
- Électrostimulation transcutanée du nerf tibial: thérapie non invasive pouvant être effectuée à domicile. Elle implique la stimulation électrique du nerf tibial qui est situé près de la cheville. Ces légères impulsions modifient les signaux nerveux qui sont transmis à la moelle épinière et au cerveau, affectant ainsi le fonctionnement de la vessie.
- Injections intra-détrusoriennes de Botox: procédure simple, généralement réalisée sous anesthésie locale. Elle consiste en l'injection de toxine botulique dans la paroi de la vessie à l'aide d'un cystoscope (appareil souple en fibres optiques). Cela provoque une relaxation musculaire, réduisant ainsi les contractions non désirées.
- Neuromodulation sacrée: placement d'électrodes près des racines des nerfs sacrés (situés dans la région inférieure de la colonne vertébrale) et la délivrance d'un courant électrique, à travers un dispositif de type "pacemaker". Ainsi, en stimulant les nerfs sacrés de manière contrôlée, on cherche à normaliser la fonction vésicale, améliorant ainsi le contrôle de la vessie. Il s'agit d'une intervention ambulatoire comportant deux phases, à savoir une phase de test et une phase d'implantation définitive.
- Entérocystoplastie d'agrandissement: intervention chirurgicale visant à augmenter l’élasticité et la capacité de la vessie en utilisant une portion de l'intestin grêle. Cette option chirurgicale est envisagée en cas d'échec des traitements moins invasifs, à condition que le patient puisse effectuer des auto-sondages, souvent nécessaires pour garantir la vidange vésicale après cette intervention.