Un article du Service de médecine des addictions, publié dans le British Medical Journal le 17 août, démontre l’efficacité d’une app nommée « Smaart » développée et testée en collaboration avec des étudiant·es de l’UNIL, l’EPFL, l’HEL et l’HESAV.
La consommation d’alcool est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les jeunes, or une consommation à risque est fréquente chez les étudiant·es. En vue d’intervenir de façon précoce, le Service de médecine des addictions du Département de psychiatrie du CHUV innove en créant une application gratuite pour smartphones.
Nommée « Smaart », cette application a été développée avec la participation d’étudiant·es de l’Université de Lausanne (UNIL), de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), de l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL) et de la Haute école de santé Vaud (HESAV). Elle évalue la consommation des utilisateurs·trices et leur signale si cette dernière présente des risques pour la santé.
Testée avec 1770 étudiante·s
L’efficacité de Smaart a été évaluée auprès de 1770 étudiant·es volontaires de l’UNIL, l’EPFL, l’EHL et HESAV. Deux mesures ont été étudiées chez ces participant·es : le volume total d’alcool consommé et le nombre de jours de consommation excessive, à savoir 4 verres ou plus dans la même journée pour les femmes et 5 verres ou plus pour les hommes.
Résultats : Smaart a permis de limiter la consommation d’alcool pendant les 12 mois de l’étude (diminution du nombre de boissons alcoolisées consommées par semaine et diminution du nombre de jours de consommation excessive).
Ces résultats viennent d’être publiés dans le prestigieux « British Medical Journal » (BMJ).
L'étude en question, menée par le Service de médecine des addictions* et financée par le Fonds national suisse (FNS), est l’une des premières à montrer l’efficacité d’une application de prévention sélective pour la consommation d’alcool à risque.
Auto-évaluer les risques pour sa santé
En plus de fournir des informations sur l’alcool, Smaart permet d’initier une réflexion sur sa consommation en monitorant cette dernière et son évolution au fil du temps, en la comparant à celles de personnes du même âge en Suisse, en évaluant les risques pour sa santé et en se fixant des limites à ne pas dépasser.
« Ce qui est intéressant avec cet outil digital, c'est qu'il propose une auto-évaluation de sa prise de risque en dehors du cadre d’une consultation, relève le professeur Nicolas Bertholet, médecin adjoint au Service de médecine des addictions du CHUV et premier auteur de l’étude. Il permet de diffuser un message de prévention à un large groupe de jeunes adultes, dont des personnes qui n’auraient pas forcément envie de parler de leur consommation d’alcool à quelqu’un, que ce soit un proche ou un professionnel. »
Smaart est disponible gratuitement sur l’App Store et sur Google Play.
Offre de consultations psychothérapeutiques pour les étudiant·es
En savoir plus sur la recherche menée au Service de médecine des addictions
*Service de médecine des addictions du Département de psychiatrie UNIL/CHUV :
Nicolas Bertholet, Elodie Schmutz, Joseph Studer, Angéline Adam, Gerhard Gmel, Jean-Bernard Daeppen.
En collaboration avec : John A. Cunningham : King’s College, London, UK et Center for Addiction and Mental Health, Toronto, Canada et Jennifer McNeely : New York University Grossman School of Medicine, New York.