L'anévrisme cérébral apparaît lorsque la paroi d'une artère intracrânienne se dilate de façon anormale, ce qui crée une poche de sang. Il est souvent provoqué par une faiblesse du tissu vasculaire, mais il peut aussi survenir plus tard dans la vie en raison d'une maladie, d'un traumatisme crânien, de la prise de contraceptifs oraux ou de certaines habitudes de vie (tabagisme, consommation excessive d'alcool). Les élévations subites de la pression en cas de stress, d'orgasme ou d'exercice physique intense peuvent servir de déclencheur.
Entre 2 et 4% de la population serait porteuse d'un anévrisme cérébral, selon plusieurs études. Sa découverte se fait le plus fréquemment entre 35 et 60 ans et un peu plus souvent chez la femme. Le risque de rupture d’un anévrisme est très faible: il concerne environ 1/10'000 habitants/an.
Lorsque qu’un anévrisme n’a pas encore rompu, sa détection se fait en général fortuitement, lors d’un examen radiologique (CT-scan ou IRM) pour un tout autre problème. Bien que certaines personnes puissent ressentir diverses sortes de dérangements (maux de têtes localisés, problèmes visuels), l'anévrisme cérébral non rompu ne génère normalement pas de symptômes. Lorsque la paroi d’une artère intracrânienne affaiblie se fissure ou se rompt, cela génère une hémorragie intracérébrale plus ou moins importante et dramatique. On parle alors d'anévrisme cérébral rompu ou de rupture d’anévrisme.
Selon l’ampleur et l'emplacement de l’hémorragie, les symptômes ne sont pas de même intensité ni de même gravité. Lorsqu'elle est peu abondante, une raideur de nuque peut être la seule manifestation observée. Par contre, si l'hémorragie est massive, elle débouchera sur un coma, voire même la mort.
Typiquement, le ou la patient-e commencera par voir apparaître des maux de têtes exceptionnellement violents, accompagnés ou non d'une perte de conscience. Des nausées, des vomissements et une intolérance à la lumière représentent d'autres signes annonciateurs. Certain-e-s patient-e-s se plaignent de maux de têtes quelques jours ou quelques heures avant la rupture de l’anévrisme. Ce type de douleur est appelé les céphalées sentinelles, puisqu’elles annoncent l’hémorragie à venir.
Le diagnostic d’un anévrisme cérébral peut prendre différentes formes:
L'anévrisme nécessite une prise en charge rapide. Le risque de resaignement est majeur, surtout dans les premiers jours après l'hémorragie. Il atteint 40 à 50% durant les six mois suivants. Le traitement consiste à limiter les répercussions de l’hémorragie et ses complications, ainsi qu'à éviter une récidive en traitant directement l’anévrisme rompu. Lorsqu'il n'a pas encore atteint ce stade, le traitement a pour but de prévenir l’hémorragie. Dans ce cas, le risque de saignement varie selon sa taille et sa localisation, mais en règle générale il est estimé à environ 1%.
Les deux principales méthodes utilisées pour exclure l’anévrisme de la circulation sanguine sont la chirurgie et le traitement endovasculaire en neuroradiologie (stent et embolisation).
Le point sur l'anévrisme, interview du Pr. Roy Daniel
Emission Impatience, RTS, 9 juin 2011