Unité d'hospitalisation

Une matinée à Beaumont 7: des soins spécialisés interdisciplinaires au service des patients

L’Unité d’hospitalisation, située au 7e étage de l’Hôpital Beaumont, reçoit principalement des patients atteints de leucémies aiguës pour des longs séjours. L’affaiblissement de leur système immunitaire implique des surveillances et des soins attentifs et continus de la part du personnel médical et infirmier.

Un nombre restreint de chambres, quatorze en tout, compose l’Unité d’hospitalisation qui fait partie du Service des maladies infectieuses. Individuelles, elles sont situées sur le côté est du couloir qui traverse, du nord au sud, le dernier étage de l’Hôpital Beaumont. La journée est rythmée par les allées et venues du personnel médical et infirmier entre les chambres et les locaux, situés à côté des chambres des malades.

Visites quotidiennes des patients par les médecins et le personnel infirmier

En ce vendredi 16 septembre 2011, c’est l’une des matinées de la semaine où a lieu la «grande visite». Le chef du service, le Prof. Thierry Calandra, ou le médecin-chef de l'unité, le Prof. Oscar Marchetti, spécialistes en maladies infectieuses et médecine interne, viennent discuter des patients actuellement hospitalisés avec les médecins assistants, le chef de clinique et les infirmières, et rendent ensuite visite aux patients.

Un des patients, âgé de plus de 60 ans, est hospitalisé depuis plus de trois semaines à la suite d’une récidive d’une leucémie myéloïde aiguë. Traité par chimiothérapie, il est en aplasie médullaire - sa moelle osseuse ne peut plus produire des cellules sanguines –, période à risque élevé de complications infectieuses. Et le nombre de ses plaquettes est trop bas, ce qui augmente le risque d’hémorragies et nécessite des transfusions. Pour diminuer le risque d’infection, il doit rester dans sa chambre jusqu’à ce que sa moelle récupère sa fonction. Il garde néanmoins le moral, car «j’ai le soutien de ma famille, ma femme vient me voir tous les jours».

Après avoir discuté de son état et revu son dossier médical, les résultats de ses examens de laboratoire ainsi que les investigations radiologiques, l’ensemble de l’équipe médicale, accompagnée de l’infirmier qui le soigne, ainsi que de l’infimière-cheffe, vient le trouver dans sa chambre, décorée de dessins d’enfants et de photos punaisés au mur. Les médecins lui posent de nombreuses questions sur son état physique et moral, son appétit et sa digestion. Ils écoutent ses impressions et répondent à ses questions. Durant la nuit, le médecin de garde a dû intervenir parce que le patient présentait de la fièvre, accompagnée de sensations de froid, de douleurs à la gorge et de quelques diarrhées. Après un examen clinique minutieux et des prises de sang, une antibiothérapie a été immédiatement débutée. Le lendemain matin, les médecins réexaminent le patient à la recherche du foyer infectieux à l'origine de la fièvre de la nuit. Un examen de l’œil est également pratiqué, car le patient dit qu’il ne voit pas de façon nette, ce qui fait suspecter un saignement à cause d'un manque de plaquettes. Il signale aussi une douleur à la hanche motivant un examen détaillé de la peau, des muscles, des nerfs, ainsi que de l’articulation. Un frottis de la bouche est aussi effectué afin de documenter une éventuelle infection.

Après lui avoir expliqué leurs observations et évoqué les éventuels examens et traitements à venir, les médecins le rassurent: la fièvre a été causée par l’inflammation des muqueuses de la gorge et de l’intestin à la suite de la chimiothérapie. Il s’agit d’une situation très fréquente après ce traitement et l’évolution clinique sous antibiotiques est tout à fait satisfaisante: d’ici 2 à 3 jours, tout rentrera dans l’ordre. Les médecins et le personnel infirmier se retirent ensuite pour délibérer sur les examens complémentaires qui devront être organisés et revoir les traitements en cours. Le médecin assistant et l’infirmière repasseront chez le patient en fin de matinée pour lui expliquer ce qui a été prévu et lui demander son accord.

Prévenir et traiter rapidement les infections et les autres complications

La majorité des patients accueillis à l’Unité d’hospitalisation sont atteints de leucémies aiguës. Leur prise en charge implique généralement plusieurs cures de chimiothérapie, chacune nécessitant des séjours d’environ 4 à 6 semaines. Tout en ciblant l’élimination des cellules cancéreuses, ce traitement atteint aussi les cellules saines, ce qui entraîne, par exemple, la diminution des globules blancs du sang et provoque un risque accru d’infection.

Pour éviter tout risque de complication, le personnel médical et infirmier doit prendre un grand nombre de précautions. Comme le résume le prof. Oscar Marchetti, «les patients sont là pour être protégés. Aussi longtemps que les cellules du sang sont absentes, la surveillance doit être très attentive et la réaction rapide aux premiers signes de complications, par exemple de la fièvre, une nouvelle douleur, ou un saignement».

Les patients sont accueillis dans des chambres individuelles protégées, où le système de ventilation renouvelle l’air 10 fois par heure. Les repas sont spécialement apprêtés pour éviter toute contamination microbienne. L’hygiène corporelle obéit également à des règles strictes et les médecins et les infirmièr-e-s examinent quotidiennement de manière approfondie les patients.

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 Dernière mise à jour le 20/09/2023 à 15:07