Maladies inflammatoires et auto-immunes

Il n’est pas recommandé de dépister systématiquement les maladies inflammatoires ou auto-immunes. Cependant, il arrive souvent que des personnes nous soient adressées pour éclaircir des résultats d’examens anormaux retrouvés par leur médecin traitant.

Les personnes chez qui une maladie inflammatoire ou auto-immune est suspectée sont référées à notre consultation d’immunologie par leur médecin traitant ou par un médecin d’une autre spécialité (néphrologue, pneumologue, dermatologue, ORL, rhumatologue). Parfois, un diagnostic a déjà été établi et la personne nous est référée pour un 2^ème avis ou pour la suite de la prise en charge.

L’étape diagnostic passe par une consultation dans notre service ambulatoire où l’un de nos médecins vous accueillera pour discuter des signes et symptômes que vous percevez, relèvera vos antécédents médicaux et votre histoire médicale familiale. Il va ensuite effectuer un examen physique et éventuellement d’autres examens, comme la mesure de la production de larmes ou de salive.

En fonction des résultats, une prise de sang et un examen des urines seront effectués pour la recherche d’éléments pouvant permettre d’avancer dans le diagnostic et la recherche d’éventuelles atteintes des organes. Selon le type de résultat, différents examens pourront être proposés et l’ensemble de ces éléments permettra d'établir un diagnostic et de proposer un traitement.

Les signes qui doivent amener à consulter rapidement sont:

• fièvre
• difficulté à respirer
• forts maux de tête
• troubles de la vue
• saignements (dans la peau, par les selles, dans les urines ou en toussant).

Si vous êtes sous traitement immunosuppresseur, il s’agira d’exclure en premier lieu une infection.

Dans tous les cas, vous pouvez passer par votre médecin traitant, la permanence ou nous appeler directement au +41 21 314 8895 (heures de secrétariat).

Qu’est-ce que c’est?

Le traitement des maladies inflammatoires et auto-immunes dépend de la maladie diagnostiquée et des manifestations cliniques de la maladie. De manière générale, les médicaments utilisés ont pour but de faire baisser l’inflammation et/ou diminuer l’activité du système immunitaire. On parle de traitements immunomodulateurs ou immunosuppresseurs. En dehors des traitements dits «d’attaque» qui visent à rapidement diminuer l’inflammation causée par la maladie, il est également important de prévenir des rechutes. On parle alors de traitement de maintien en rémission. Selon le médicament utilisé, le mode d’administration sera différent: comprimés administrés par voie orale, injections sous-cutanées, injections intraveineuses. Nous disposons de médicaments très variés pour traiter les maladies inflammatoires et auto-immunes. Chacun d’entre eux peut présenter des avantages et des inconvénients. Votre médecin vous informera des bénéfices attendus et des risques potentiels de ces traitements.

Le traitement présente-t-il des risques?

Les effets indésirables et les mesures de précaution varient d’un traitement à l’autre. La plupart de ces médicaments sont incompatibles avec une grossesse ou la période d’allaitement. Il est important de discuter avec votre médecin si vous prévoyez une grossesse, afin qu’il puisse adapter la médication.

La plupart des traitements nécessitent des contrôles sanguins réguliers afin de s’assurer de l’absence de toxicité.

• Les glucocorticoïdes: médicaments anti-inflammatoires agissant rapidement. A long terme et à forte dose, ils peuvent entraîner de nombreux effets secondaires.
• L’hydroxychloroquine: médicament anti-inflammatoire et immunomodulateur agissant lentement, mais très efficace dans certaines maladies. Ne diminue pas les défenses immunitaires et donc n’augmente pas le risque d’infection. 
• Les immunosuppresseurs: ils permettent de mieux contrôler certaines maladies et renforcent l’effet anti-inflammatoire des glucocorticoïdes. 

Quelle préparation?

Lors de la prescription d’un traitement, votre médecin va vous informer des avantages et éventuels inconvénients qui en découlent. Il vous expliquera les précautions à prendre (par ex. si nécessité d’une contraception, suivi ophtalmologique régulier, prise de sang, etc.).

Lors d’utilisations de médicament «off-label», c'est-à-dire pour lesquels l’indication au traitement de la maladie dont vous êtes atteints n’est pas enregistrée, le médecin écrit à votre assurance maladie pour demander une garantie de prise en charge de ce médicament. Cette démarche peut prendre un certain temps. Votre médecin indiquera sur l’ordonnance la dose et l’heure des médicaments à prendre.

Souvent, d’autres médicaments sont ajoutés au traitement anti-inflammatoire ou immunosuppresseur, afin d’éviter certains effets indésirables.

Quel déroulement?

Certains médicaments sont prescrits sous la forme de comprimés, pris par voie orale. D’autres sont uniquement administrés par voie parentérale, c'est-à-dire soit par voies sous-cutanée, intramusculaire ou intraveineuse. Pour les médicaments par injection sous-cutanée sous forme de seringue, les premières administrations sont faites par nos infirmier-ère-s avec un enseignement, qui permet à la plupart de nos patient-e-s de poursuivre les injections à domicile. 

Que se passe-t-il après? A quoi faut-il être attentif?

L’apparition de tout symptôme apparaissant à la suite de la prescription d’un nouveau médicament doit immédiatement être signalée à votre médecin (par ex. douleurs abdominales, éruption sur la peau, fièvre, etc.). Il est important de prendre le médicament au dosage prescrit. Si vous oubliez de prendre une dose, il est préférable de ne pas doubler la dose suivante, mais de reprendre le traitement tel que prescrit. En cas de fièvre ou d’autres signes d’infection sous traitement immunosuppresseur, il faut consulter rapidement.

Signes d’alerte

Les glucocorticoïdes et les immunosuppresseurs limitent les défenses du système immunitaire, notamment contre les infections. Dès lors, il est important de consulter en urgence en cas de fièvre, de frissons, de douleurs abdominales intenses, maux de tête intenses, difficultés respiratoires ou saignements.

Quelle couverture par les assurances?

La plupart des médicaments immunomodulateurs et immunosuppresseurs sont pris en charge par la LaMal. Néanmoins, certains médicaments nécessitent au préalable que votre médecin fasse une demande auprès de votre assurance préalablement à l’initiation du traitement.

Le parcours de soins

Les personnes chez qui une maladie inflammatoire ou auto-immune est suspectée sont le plus souvent adressées pour une consultation par leur médecin traitant ou par un médecin d’une autre spécialité (néphrologue, pneumologue, dermatologue, ORL, rhumatologue). A ce moment, il est important que le médecin qui vous reçoit dispose de tous les examens qui ont déjà été pratiqués.

Lors de votre rendez-vous, vous discuterez des signes et des symptômes qui vous ont amené à consulter, de votre historique médical personnel et familial, des examens et des éventuels traitements déjà entrepris. Le médecin va ensuite faire une évaluation comprenant une prise de sang et des examens des urines. Il s’agira selon le cas de rechercher:

• des signes dans le sang et les urines qui peuvent permettre d’avancer un diagnostic (par ex. dosage d’anticorps dans le sang)
• d’indiquer s’il y a une souffrance des organes internes, comme le foie ou le rein
• s’assurer de la bonne tolérance d’un traitement prescrit ou de son efficacité.

Selon le type de maladie suspectée, d’autres examens pourront être proposés (par ex. un électrocardiogramme, des examens radiologiques, des épreuves fonctionnelles respiratoires, une biopsie, une mesure de la production salivaire ou des larmes). Pour d’autres, nous allons organiser les rendez-vous ou en confier l’organisation à votre médecin traitant. Une fois tous les examens complémentaires obtenus, une consultation sera organisée afin de discuter du diagnostic, du traitement à entreprendre et du suivi.

Nos atouts

Les médecins de la consultation d’immunologie disposent d’une expérience solide dans le diagnostic et la prise en charge de personnes souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes. Nous effectuons plus de 3'000 consultations ambulatoires par année et sommes régulièrement appelés au chevet de personnes hospitalisées au CHUV. Nous assurons pour de nombreuses personnes la suite de la prise en charge ambulatoire à la sortie de l’hôpital. Nous collaborons avec d’autres disciplines, plus centrées sur des atteintes d’organes, comme p.ex. neurologues, ophtalmologues, pneumologues et cardiologues.

Sur le plan national et international, l’équipe d’immunologie fait partie d’un réseau de spécialistes des maladies rares, sur le lupus érythémateux systémique (SSCS), le syndrome de Sjögren (SSR) et les vasculites systémiques (VASAS, EUVAS, Groupe français de recherche sur les vascularites).

L’équipe d’immunologie travaille de manière étroite avec le Laboratoire de diagnostic, avec lequel elle développe continuellement les examens biologiques pour le diagnostic et le suivi des maladies. Pour ce qui est des traitements par voie intraveineuse, nous disposons d’une équipe infirmière et de lits de jour à Unisanté pour vous accueillir. Certains traitements peuvent se faire uniquement par comprimés ou par injections de médicaments en sous-cutané.