Régulation immunitaire des cancers urologiques

Différents mécanismes de régulation du système immunitaire ont été développés par le corps humain, afin d'éviter l'émergence de réponses auto-immunitaires. Cependant, dans le contexte du cancer, ces mécanismes de régulations sont détournés et amplifiés par la tumeur, empêchant le corps de réagir contre celle-ci et diminuant l'efficacité de l'immunité anti-tumorale, ainsi que de certains traitements.

Notre équipe scientifique cherche à comprendre précisément le fonctionnement de ces mécanismes d'inhibition immunitaire et à les bloquer de façon à améliorer la réponse anti-tumorale dans le cadre des cancers uro-génitaux, particulièrement le cancer de la vessie, mais aussi le cancer de la prostate et du col de l'utérus.

Dans ce contexte, la Biobanque d'Urologie a récemment été créée, afin d'organiser la collecte d’échantillons de patients du Service d'urologie pour le recherche médicale.

En savoir plus sur la Biobanque d'Urologie

Le cancer de la vessie

Le cancer de la vessie touche principalement les personnes de plus de 50 ans. 70% des cancers de la vessie sont de type non-musculo invasif lors du premier diagnostic, mais les risques de récidive sont importants. À tout moment au cours de sa maladie, le ou la patient-e peut donc développer une récidive cancéreuse ayant un risque de progression plus élevé. Dans ce cas, le ou la patient-e sera traité environ un mois après la résection des tumeurs par une instillation intravésicale hebdomadaire de BCG (Bacille de Calmette et Guérin) durant six semaines. Cette immunothérapie par le BCG semble entraîner dans la vessie le recrutement de divers acteurs de la réponse immunitaire, capables d’agir sur la tumeur.

Notre principal objectif est d’analyser les réponses immunitaires qui sont générées pendant le développement du cancer de la vessie et au cours des traitements (particulièrement la thérapie au BCG).

Régulation immunitaire du cancer de la vessie

Chez les patients traités par une thérapie au BCG, nous avons mis en évidence que certains mécanismes de régulations immunitaires sont amplifiés par la tumeur et/ou, paradoxalement, par le traitement lui-même. Notamment, dans l’urine des patients, la présence de certaines cellules régulatrices (cellules myéloides suppressives) et l'expression de récepteurs inhibiteurs (PD-1 et PD-L1) par les lymphocytes T corrèlent avec un mauvais pronostique de la maladie et un échec du traitement au BCG.

Régulation immunitaire dans le cancer de la vessie (d'après Schneider et al. Nat Rev Urol. 2019).

De plus, nous avons également observé qu'une sous-population de lymphocytes T non conventionnels (les cellules T Vdelta2) sont associés à une meilleure survie sans récidive de la tumeur de vessie et que leur fonction anti-tumorale peut être augmenté par un traitement combinant le BCG à l'acide zolédronique. Une essai clinique de Phase I est d'ailleurs en cours de développement au sein du service d'urologie afin de vérifier cette hypothèse.

Grâce au soutien de la fondation ISREC, nous allons investiguer précisément les caractéristiques intrinsèques de ces cellules T Vdelta2 directement chez les patients atteints de cancer de la vessie.

Sélection de publications

Vous pouvez consulter les publications de notre service dans la base de données Unisciences de l'Université de Lausanne.

Publications

Contacts

Dr. Laurent Derré
Service d'urologie
CHUV
BU48/05/510
Rue du Bugnon 48
1011 Lausanne, Suisse
Groupe de recherche
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 Dernière mise à jour le 04/10/2024 à 11:41