Artériographie (angiographie) cérébrale ou spinale

De quoi s'agit-il?

L’artériographie (ou angiographie) cérébrale permet d’étudier l’anatomie et la dynamique des flux sanguins de vos artères et de vos veines cérébrales, de manière détaillée, à la recherche de rétrécissement(s), occlusion(s), malformation(s) ou d’inflammation.

De la même façon, l’artériographie spinale permet d’étudier vos artères et vos veines de la moelle épinière.

L’artériographie peut représenter la première étape d’un traitement endovasculaire (par l’intérieur de l’artère ou de la veine), technique permettent de traiter certaines maladies vasculaires cérébrales sans ouverture chirurgicale de la boîte crânienne.

Cela concerne le traitement des anévrismes cérébraux rompus ou non, des malformations artérioveineuses, de certaines tumeurs intracrâniennes ou cervicales, d’occlusion ou de rétrécissements artériels (appelés « sténoses »). Ces traitements sont regroupés sous des termes plus spécifiques tels que embolisation (qui signifie « fermer »), angioplastie (qui signifie « dilater ») ou stenting (implantation d’une petite prothèse grillagé métallique dans l’artère ou la veine). Chaque technique fait l’objet d’un document séparé détaillé qui vous sera remis si vous êtes concerné(e).

Dans le cadre d’un traitement programmé par radiothérapie stéréotaxique (Gamma Knife), l’artériographie sert à définir les limites de la cible à traiter. Dans ce cas, on réalisera une artériographie en conditions dites « stéréotaxiques » qui consistera à faire l’examen avec le cadre métallique de référence. Ce cadre, fixé par l’équipe de neurochirurgie le matin-même de l’intervention permet de coordonner avec précision les images d’IRM, d’artériographie et de scanner avant le traitement par radiothérapie ciblée. La suite de la surveillance sera ensuite assurée par l’équipe de neurochirurgie.

Comment se déroule l'examen ?

L’examen se pratique soit dans le contexte d’un séjour hospitalier soit en ambulatoire à l’hôpital de jour de radiologie où vous recevrez une blouse d’hôpital et où une infirmière vous posera une voie veineuse (perfusion) au pli du coude ou de l’avant-bras/main.

Le jour de l’examen, si l’artériographie est pratiquée sous anesthésie locale, vous n’avez pas besoin d’être à-jeun et vous pouvez prendre un repas léger. Si l’artériographie est pratiquée sous anesthésie générale, vous devez être à-jeun (sans boire, manger ni fumer les 6 heures précédent l’examen). Dans tous les cas, vous devez prendre vos médicaments habituels (sauf ceux que l’on vous aura demandé d’interrompre ou de remplacer).

Une prise de sang pour étudier la coagulation sanguine et le fonctionnement de vos reins sera réalisée avant cet examen.

Pour favoriser l’asepsie pendant l’artériographie, un rasage des deux plis de l’aine doit être réalisé avant de ponctionner l’artère ou la veine fémorale. L’idéal est que vous le fassiez vous-même la veille de l’examen, sinon cela sera réalisé par l’infirmière en salle d’intervention.

L’examen a lieu dans une salle opératoire spécialement équipée. L’artériographie cérébrale est la plupart du temps pratiquée sous anesthésie locale et dure en moyenne 30 à 60 minutes. L’artériographie spinale dure plus longtemps (entre 1 à 3 heures) et est souvent réalisée sous anesthésie générale.

Voici les étapes de l’artériographie cérébrale (ou spinale):

  • Vous serez couché(e) sur le dos sur la table d’intervention dans un bloc opératoire de radiologie interventionnelle. Après une désinfection cutanée des deux plis de l’aine, vous serez recouvert d’un champ opératoire stérile.
  • Un introducteur (petit tuyau) sera introduit à travers la peau dans votre artère fémorale (en général droite) au pli de l’aine, après anesthésie locale.
  • Par cet introducteur sera poussé un cathéter (petit tuyau) puis dirigé sous contrôle des rayons X dans les artères qui irriguent le cerveau. Cette étape est indolore.
  • Nous vous demanderons de garder la tête immobile et un produit de contraste contenant de l’iode sera injecté par le cathéter dans l’artère à examiner. Cette injection de contraste peut transitoirement provoquer des vertiges, une chaleur dans la nuque, la gorge ou le visage ou des éclairs lumineux dans les yeux. Parfois une sensation de serrement dans la tête peut être ressentie. Tous ces symptômes sont brefs et cèdent en quelques secondes après l’arrêt de l’injection du produit.
  • L’appareil réalise des radiographies en série de votre tête (ou de votre colonne vertébrale) durant lesquels il est important de rester immobile afin que les images soient nettes de la même façon que lorsque l’on réalise une photographie.
  • Après retrait du cathéter, le site de ponction sera soit fermé directement par un petit dispositif résorbable placé dans la paroi de l’artère (bouchon de collagène), soit comprimé manuellement pendant 10 minutes environ par le médecin.
  • Afin d’éviter un hématome au point de ponction, un pansement compressif sera laissé en place pendant 4 heures. Vous pourrez boire et manger mais devrez rester alité durant 4 heures sans plier la jambe pour éviter la survenue différée d’un hématome au point de ponction.

Quels sont les risques?

L’artériographie est un examen dit « invasif » : cela signifie qu’un instrument est introduit dans votre corps pour réaliser cet examen. L’artériographie cérébrale (ou spinale) nécessite de placer un cathéter directement à l’intérieur de vos artères, ce qui comporte un risque très  faible de complications.

  • L’étude d’un très grand nombre d’examens indique que le risque global de ces complications est de l’ordre de 1,5% et sont le plus souvent bénignes. Il peut s’agir de désagréments mineurs comme un hématome au site de ponction. Les complications cérébrales plus graves pouvant survenir durant la procédure (migration d’un caillot responsable d’un accident vasculaire cérébral ou « AVC ») sont très rares (inférieures à 0,5%) mais susceptibles de provoquer un handicap neurologique temporaire voire permanent, comme une paralysie ou perte de sensibilité d’une partie du corps, un trouble de la parole (impossibilité de s’exprimer ou de comprendre) ou de la vision. Un traitement spécifique pourra alors être entrepris en urgence (médicament ou dispositif mécanique pour retirer ce caillot).
  • Très rarement, immédiatement ou retardée parfois de plusieurs heures, une réaction allergique au produit de contraste peut survenir sous forme de démangeaisons, rougeurs, difficultés respiratoires ou troubles digestifs (diarrhée). Dans ce cas, il faudra immédiatement reprendre contact avec nous ou votre médecin traitant afin qu’un traitement anti-allergique adapté (à base de cortisone notamment) vous soit administré rapidement.
  • Chez les patients migraineux, une crise de migraine peut survenir dans les heures suivant l’artériographie (à traiter par votre traitement antimigraineux habituel).

Bien que l’ensemble de ces complications soit exceptionnel, le risque est augmenté si les artères sont fragilisées par certaines maladies comme le diabète, le cholestérol ou l’hypertension artérielle par exemple, ou encore par d’anciennes chirurgies ou interventions.

Si l’artériographie cérébrale ou spinale vous est proposée, c’est que l’équipe médicale estime que les bénéfices attendus par cette exploration surpassent ces risques. Le neuroradiologue interventionnel vous verra en consultation préalablement à cet examen. Il vous fournira une information détaillée et répondra à toutes vos questions. Il est conseillé de venir à la consultation avec ses proches afin que les explications soient clarifiées à tout le monde.
 

Comment s’effectue le suivi médical?

De manière générale, nous vous donnerons immédiatement le résultat de l’examen. Ensuite, votre dossier sera revu en réunion multidisciplinaire avec les confrères des autres spécialités (neurochirurgie, neurologie, ORL, orthopédie, rhumatologie, etc..) et le médecin prescripteur de l’artériographie vous communiquera secondairement les conclusions.

Après l'intervention

Dans le cas d’un séjour ambulatoire, vous ferez l’objet d’une surveillance à l’hôpital de jour. Vous pourrez rentrer à la maison, sur avis médical, au plus tard à 17 heures (en général 4 heures après la fin de votre artériographie).
Sauf exception, vous devrez impérativement être raccompagné(e) par une tierce personne pour le retour car vous n’aurez pas le droit de conduire votre véhicule. On vous donnera des recommandations pour les heures suivantes.

Pendant trois jours, il faudra remplacer les bains par des douches pour éviter de faire macérer le point de ponction. On recommande de reprendre l’activité physique intense (sport, fitness) après trois jours au minimum.
Il est possible de retourner travailler dès le lendemain. En cas de profession impliquant de l’activité physique, un certificat d’arrêt de travail pour le lendemain vous sera remis. 

Il est important de contacter immédiatement votre médecin ou notre équipe au n° de téléphone: 021 314 43 88  (ou bip du radiologue de garde 079 556 15 09 après 17h30)

Si:

  • vous commencez à saigner à l'endroit où le cathéter a été introduit. En attendant une prise en charge médicale, allongez-vous et appuyez sur la zone du saignement ou demandez à une personne de votre entourage de le faire 
  • vous constatez un changement de couleur, de volume ou de température au niveau de la zone de ponction de l'artère 
  • vous avez des douleurs, une sensation de froid, une modification de la sensibilité, ou un changement de couleur du bras ou de la jambe concerné par la ponction artérielle ;
  • vous avez une boule qui persiste au niveau du point de ponction à partir d’une semaine après le retour à domicile 
  • vous avez de la fièvre ou des frissons.
 Dernière mise à jour le 28/08/2024 à 12:36