Première au CHUV : thérapie cellulaire pour une maladie auto-immmune
Pour la première fois en Romandie, une patiente a bénéficié d’un traitement par thérapie cellulaire visant à lutter contre une maladie auto-immune, le lupus érythémateux systémique (comme décrit dans la Revue Médicale Suisse). Ce traitement a suscité un grand enthousiasme depuis le premier cas publié en 2021, puisqu’il a permis de mettre des patient-es, dont la maladie était sévère et réfractaire, en rémission durable avec un arrêt complet des médicaments immunosuppresseurs.
Cette prise en charge au CHUV s’inscrit dans le cadre d’une étude clinique multicentrique menée localement par le Service d’immunologie et allergie, en étroite collaboration avec le Service d’Immuno-oncologie mais aussi de Néphrologie notamment. Le Pr Yannick Muller en est l’investigateur principal.
Le traitement utilise des cellules génétiquement modifiées par la technologie CAR-T, qui cible les molécules exprimées par les lymphocytes B. Cette prise en charge reste néanmoins très complexe dans sa coordination en lien avec les nombreuses spécialités impliquées, allant de l’identification du ou de la patiente qui pourrait en bénéficier, la gestion de l’immunosuppression pour pouvoir prélever les cellules (leukaphérèse), à la préparation des cellules, un process qui dure plusieurs semaines. En effet, l’édition des cellules CAR-T a été réalisée outre-Atlantique où toutes les infrastructures qui permettent de faire les modifications génétiques sont disponibles. Leur infusion a nécessité une hospitalisation d’environ 3 semaines, effectuée sous la responsabilité du Service d’immuno-oncologie. Le traitement a eu lieu en septembre dernier. Même s’il est encore trop précoce pour juger de l’efficacité du traitement, ce dernier a été très bien toléré jusqu’à présent et l’évolution clinique est actuellement favorable. Ces nouvelles approches de médecine de pointe représentent un espoir important pour les patient.es atteint.es de maladies auto-immunes.