Traitement d’un anévrisme viscéral par voie artérielle

De quoi s’agit-il ?

Les anévrismes artériels viscéraux correspondent à une augmentation anormale du calibre d’une artère (du fait d’une « faiblesse » de sa paroi) aboutissant à une dilatation. Leur découverte est le plus souvent fortuite et leurs causes sont multiples (allant de l’absence de cause retrouvée aux maladies vasculaires rares). Dans certains contextes précis, l’anévrisme est secondaire à une altération directe de la paroi de l’artère (qui peut être d’origine traumatique, post-opératoire ou secondaire d’un phénomène infectieux ou inflammatoire) et l’on parle alors de « faux-anévrysme ».

Le traitement d’un anévrisme viscéral par voie artérielle est réalisée dans le Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle. En effet, il est nécessaire d’utiliser une technique d’imagerie pour bien repérer les organes et ainsi rendre le geste plus sûr. Selon les cas, la technique utilisée est l’échographie ou le scanner ou la radiographie.

Le traitement d’un anévrisme viscéral par voie artérielle est prise en charge par l’assurance maladie de base (LAMal).

A quoi faire attention avant l’intervention ?

Afin que toutes les précautions soient prises lors de l’examen, il est important que vous précisiez au médecin qui vous prescrit l’examen :

  • les médicaments que vous prenez (liste écrite des médicaments). Il peut arriver que certains traitements doivent être modifiés ou interrompus en vue de l’examen.
  • si vous êtes actuellement enceinte (ou s’il est possible que vous le soyez). 
  • les allergies dont vous souffrez

En vue de l’intervention, il vous est demandé de ne pas boire, ne pas manger et ne pas fumer pendant les 6 heures avant l’examen. Pour être plus à l’aise, il est conseillé d’aller aux toilettes avant l’examen.

Comment se déroule l’intervention ?

Le traitement d’un anévrisme viscéral par voie artérielle comprend ces étapes principales :

  1. Le repérage de l’artère appropriée (pli de l’aine, pli du coude) dans laquelle un cathéter (petit tuyau de plastique) sera inséré.
  2. L’anesthésie local au niveau de l’artère identifiée
  3. La mise en place d’un introducteur (petit tuyau de plastique).
  4. Un cathéter sera ensuite dirigé par le médecin radiologue dans les artères à explorer, sous contrôle à l'aide d'un écran de télévision. Ce cathéter servira à injecter un liquide que l'on appelle "produit de contraste iodé", qui permettra de voir les vaisseaux en leur donnant une sorte de coloration. 
  5. Selon la configuration et la localisation de l’anévrisme, il  est traité selon la méthode appropriée ; 
    • a. embolisation par injection des agents liquidiens (colle) ou par mise en place d’ implants métalliques (spirales, plugs) 
    • b. déploiement d’une endoprothèse (ressort métallique recouvert d’un tissu étanche)
  6. L’introducteur est retiré de l’artère, puis celle-ci est comprimée. 
    Dans certains cas, le point de ponction est fermé par un dispositif dédié. 

Pour favoriser la détente et soulager la douleur, l’administration d’un médicament contre l’anxiété et la douleur peut vous être proposée avant l’examen. Ce médicament est administré par voie veineuse et agit très vite.

Dans de rares cas, les médicaments contre l’anxiété et la douleur peuvent entraîner une diminution de la fréquence respiratoire ou cardiaque, voire un arrêt cardio-respiratoire. Si le médecin le juge nécessaire, des médicaments peuvent être administrés pour en interrompre les effets.

Selon l’évaluation du médecin, il est possible que cette intervention soit réalisée sous anesthésie générale.

Quels sont les risques et complications possibles du traitement de l’anévrisme par voie artérielle ?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complications.

Localement, au niveau du point de ponction :

Un hématome peut se produire. Il se résorbera en deux à trois semaines. Exceptionnellement, des lésions de l'artère peuvent nécessiter un traitement complémentaire.

Sur un plan général :

  • Les risques radiologiques :

L’échographie est un examen qui utilise les propriétés des ultrasons, sans conséquence particulière relevée pour l’humain. Le scanner utilise des rayons X. En matière d’irradiation, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients avec les faibles doses utilisées et les précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions supplémentaires sont systématiquement prises : c’est pourquoi il est important de signaler si vous êtes enceinte ou s’il est possible que vous le soyez.

  • Les risques induits par l'injection du produit iodé :

L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance au produit iodé. Ces réactions imprévisibles sont plus fréquentes chez les patients ayant déjà eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent néanmoins être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement. Les complications réellement graves sont rarissimes. Le risque de décès est de moins d’un cas sur 100 000.

Des accidents rénaux sont notamment possibles chez certaines personnes atteintes de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète, myélome, etc.).

Des modalités particulières seront observées pour les patients qui ont présenté de graves manifestations allergiques et pour ceux qui ont une fragilisation rénale. Ces patients doivent se signaler au moment de la prise du rendez-vous. De plus, les diabétiques prenant des biguanides (Glucophage®, Metformin®, Metfin®) doivent également le signaler car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours.

  • Les risques d’occlusion des vaisseaux :

Le cheminement du cathéter dans les artères peut entraîner l'occlusion de celles-ci ou une occlusion à distance par l'intermédiaire d'une embolie (caillot sanguin, plaque d'athérome qui migre...).

Au niveau des membres, une telle occlusion se traduit habituellement par une violente douleur, alors qu'au niveau cérébral, cela peut être responsable d'un accident vasculaire (attaque) pouvant entraîner une paralysie définitive ou transitoire. Ces accidents sont rares et tout est fait pour les éviter. Lorsqu'ils surviennent, un traitement d'urgence médical ou chirurgical est le plus souvent indiqué. Le risque de mort est exceptionnel.

  • Les risques de rupture de l’anévrisme avec formation d’un hématome profond. Une embolisation de l’artère responsable du saignement sera directement réalisé.

Que se passe-t-il après l’intervention ?

Un traitement de l’anévrisme par voie artérielle  est normalement effectué à l'occasion d'une hospitalisation brève, parfois  en ambulatoire. La durée de séjour, relative au geste et à votre état de santé, vous sera précisée par le médecin radiologue. 

Une surveillance est effectuée par le personnel soignant après l’examen. Afin d’éviter le risque d’hématome au point de ponction artériel (pli de l’aine) , il vous est demandé de rester allongé pendant au moins 6 heures et ce, sans plier la jambe.

Si une ponction a été faite au pli du coude, il ne faut pas utiliser ce bras pendant plusieurs heures (en particulier pour la toilette).

Dans les 24 heures suivant une embolisation générale, il est conseillé de :

  • Beaucoup vous  hydrater d’eau (2 litres) 
  • Garder le pansement placé au niveau du site de la ponction durant 24heures.

Si vous commencez à saigner à l'endroit où le cathéter a été introduit, allongez-vous et appuyez sur la zone du saignement et signalez-le au personnel soignant.

Si vous avez reçu un médicament contre l’anxiété et la douleur, vos facultés peuvent être momentanément affaiblies. Durant les 24 heures suivant l’examen, veuillez respecter les recommandations suivantes :  

  • Évitez de prendre des décisions importantes 
  • Évitez de consommer de l’alcool, des drogues ou des médicaments qui peuvent vous endormir.
  • Il vous est interdit de conduire un véhicule. Prévoyez de vous faire raccompagner à votre domicile.
  • Restez en présence d’un adulte, ne soyez pas seul.

Au retour à la maison

Signes d’alerte

Contactez immédiatement l’équipe médicale ou un centre d’urgences (cf. contacts ci-dessous) en cas de douleurs persistantes ou de signes anormaux tels que : 

  • Fièvre, frissons
  • Vertiges, vomissements répétés
  • Grande fatigue 
  • Sensation de malaise persistant

Contacts

Si vous avez des questions sur l’intervention :

Vous aurez l’occasion d’en discuter avec le ou la médecin radiologue lors d’une consultation ou  lors de votre entrée au CHUV, la veille de l’intervention

En présence d’un signe qui vous inquiète après le traitement de l’anévrisme par voie artérielle  :

Contactez immédiatement :

Votre médecin traitant ou le médecin de garde du service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle au 021 314 43 88 ou 079 556 15 09

Ou rendez-vous dans un centre d’urgences.

En cas d’urgence vitale, appelez directement le 144

 Dernière mise à jour le 12/03/2025 à 13:53