Traitement d’hypertrophie hépatique avant chirurgie du foie (hépatectomie)

De quoi s'agit-il?

Vous êtes candidat à une chirurgie hépatique de type hépatectomie. Une embolisation de la veine porte (avec ou sans les veines hépatiques) du foie qui sera retiré doit être préalablement faite. 

Sous le terme d’embolisation, on regroupe habituellement les interventions qui ont pour but de boucher les vaisseaux sanguins. L’embolisation de la veine porte a pour but de priver la partie du foie (qui sera retiré chirurgicalement) de son apport sanguin pour favoriser le développement de la partie du foie laissée en place par le chirurgien. L’embolisation permet donc de rendre la chirurgie plus aisée et les suites postopératoires plus simples.

L’embolisation de la veine porte est réalisée dans le Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle. En effet, il est nécessaire d’utiliser une technique d’imagerie pour bien repérer les organes et ainsi rendre le geste plus sûr. Selon les cas, la technique utilisée est l’échographie ou le scanner ou la radiographie

L’embolisation de la veine porte est prise en charge par l’assurance maladie de base (LAMal).

À quoi faire attention avant l’intervention ?

Afin que toutes les précautions soient prises lors de l’examen, il est important que vous précisiez au médecin qui vous prescrit l’examen :

  • les médicaments que vous prenez (liste écrite des médicaments). Il peut arriver que certains traitements doivent être modifiés ou interrompus en vue de l’examen.
  • si vous êtes actuellement enceinte (ou s’il est possible que vous le soyez). 
  • les allergies dont vous souffrez.

En vue de l’intervention, il vous est demandé de ne pas boire, ne pas manger et ne pas fumer pendant les 6 heures avant l’examen. Pour être plus à l’aise, il est conseillé d’aller aux toilettes avant l’examen.

Comment se déroule l’intervention ?

Réalisée sous anesthésie générale, l’embolisation de la veine porte comprend ces étapes principales : 

  1. Le repérage de la veine porte au niveau du foie dans laquelle un cathéter (petit tuyau en plastique) sera inséré.
  2. L’insertion d’un cathéter dans la veine porte
  3. Ce cathéter est ensuite dirigé dans veines à explorer, sous contrôle à l'aide d'un écran de télévision. Ce cathéter servira à injecter un liquide que l'on appelle "produit de contraste iodé", qui permettra de voir les vaisseaux à traiter en leur donnant une sorte de coloration. 
    Par ce cathéter, on pourra éventuellement monter un tuyau plus fin, qui sera placé dans les veines à emboliser.
  4. L’embolisation est réalisée à l’aide de matériaux adéquats : agents liquides (colle) qui se solidifient dans les veines, petits ressorts métalliques ou petites particules solides.
  5. Le cathéter est retiré. 
  6. Un pansement protège le point de ponction.

Si l’embolisation des veines hépatiques est aussi nécessaire, un deuxième accès veineux sera réalisé au niveau de la veine du cou. La procédure sera répétée.

Quels sont les risques et les complications lors de l’intervention ?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complication.

Localement, au niveau du point de ponction :

Un hématome peut se produire. Il se résorbera en deux à trois semaines. Exceptionnellement, si l’ hématome est conséquent,  un traitement complémentaire sera réalisé.

Sur un plan général :

  • Les risques radiologiques :
    L’échographie est un examen qui utilise les propriétés des ultrasons, sans conséquence particulière relevée pour l’humain. Le scanner utilise des rayons X. En matière d’irradiation, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients avec les faibles doses utilisées et les précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions supplémentaires sont systématiquement prises : c’est pourquoi il est important de signaler si vous êtes enceinte ou s’il est possible que vous le soyez.
  • Les risques induits par l'injection du produit iodé :
    L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance au produit iodé. Ces réactions imprévisibles sont plus fréquentes chez les patients ayant déjà eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent néanmoins être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement. Les complications réellement graves sont rarissimes. Le risque de décès est de moins d’un cas sur 100 000.
    Des accidents rénaux sont notamment possibles chez certaines personnes atteintes de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète, myélome, etc.).
    Des modalités particulières seront observées pour les patients qui ont présenté de graves manifestations allergiques et pour ceux qui ont une fragilisation rénale. Ces patients doivent se signaler au moment de la prise du rendez-vous. De plus, les diabétiques prenant des biguanides (Glucophage®, Metformin®, Metfin®) doivent également le signaler car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours.
  • Les risques de l’embolisation :
    Le cheminement du matériel embolisant peut compromettre la chirurgie prévue à la suite.

Après l'examen?

Une embolisation est toujours effectuée à l'occasion d'une hospitalisation, en général brève. Sa durée, relative à votre état de santé, vous sera précisée par le médecin radiologue.

L’embolisation une fois effectuée, le cathéter est retiré du foie. Vous resterez quelques heures dans la salle de réveil afin d’assurer la surveillance avec le maximum de sécurité. Les membres de l'équipe médicale détermineront à quel moment il vous sera possible de boire et manger et pendant combien de temps il faudra rester allongé.

Afin d'éviter le risque d'hématome à l'endroit de la ponction artérielle, il vous est demandé de rester allongé pendant plusieurs heures sans plier la cuisse du côté où la piqûre a été faite.

Si une ponction a été faite au pli du coude, il ne faut pas utiliser ce bras pendant plusieurs heures (en particulier pour la toilette).

Les bénéfices attendus de l'embolisation sont largement supérieurs aux risques que celle-ci fait courir.

Que se passe-t-il après l’intervention ?

Une embolisation de la veine porte est toujours effectuée à l'occasion d'une hospitalisation, en général brève dont la durée, relative à votre état de santé, vous sera précisée par le médecin radiologue.

Une surveillance est effectuée par le personnel soignant après l’examen. Afin d’éviter le risque d’hématome au point de ponction hépatique il vous est demandé de rester allongé pendant au moins 4 heures.

Dans les 24 heures suivant une embolisation de la veine porte, il est conseillé de :

  • Beaucoup vous hydrater d’eau (2 litres) 
  • Garder le pansement placé au niveau du site de la ponction durant 24heures.

Au retour à la maison

Signes d’alerte

Contactez immédiatement l’équipe médicale ou un centre d’urgences (cf. contacts ci-dessous) en cas de douleurs persistantes ou de signes anormaux tels que : 

  • Fièvre, frissons
  • Vertiges, vomissements répétés
  • Grande fatigue 
  • Sensation de malaise persistant

Contacts

Si vous avez des questions sur l’intervention :

Vous aurez l’occasion d’en discuter avec le ou la médecin radiologue lors d’une consultation ou lors de votre entrée au CHUV, la veille de l’intervention

En présence d’un signe qui vous inquiète après l’intervention :

Contactez immédiatement :

Votre médecin traitant ou le médecin de garde du service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle au 021 314 43 88 ou 079 556 15 09

Ou rendez-vous dans un centre d’urgences.

En cas d’urgence vitale, appelez directement le 144

 Dernière mise à jour le 11/03/2025 à 11:37