Traitement des artères pulmonaires par angioplastie (dilatation par ballonnet)

De quoi s’agit-il ?

L’Hypertension Pulmonaire Thrombo-Embolique Chronique (HTAPC) est une forme d'hypertension pulmonaire causée par l’obstruction chronique des artères pulmonaires par des caillots sanguins. Ces caillots peuvent réduire le flux sanguin vers les poumons, entraînant une pression artérielle élevée dans les poumons, un essoufflement, de la fatigue, et d'autres symptômes. Si elle n'est pas traitée, l'HTAPC peut mener à une insuffisance cardiaque. 

L'Angioplastie Pulmonaire par Ballon (BPA) est une procédure mini-invasive conçue pour améliorer le flux sanguin dans les artères pulmonaires. La BPA est généralement recommandée aux patients atteints d'HTAPC qui ne sont pas candidats pour une chirurgie (endarteriectomie pulmonaire) ou qui présentent des symptômes persistants après une chirurgie.

Pendant la BPA, un petit cathéter avec un ballon à son extrémité est inséré dans les artères pulmonaires rétrécies ou obstruées. Le ballon est gonflé pour élargir le vaisseau et améliorer le flux sanguin. Il peut être nécessaire de répéter la procédure plusieurs fois pour obtenir des résultats optimaux.

Le but principal de la BPA est d’améliorer le flux sanguin dans les poumons, de réduire les symptômes comme l’essoufflement et d’améliorer la capacité d’exercice ainsi que la qualité de vie. Dans certains cas, la BPA peut aider à ralentir la progression de la maladie et améliorer l’espérance de vie.

L’angioplastie artérielle est réalisée dans le Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle. En effet, il est nécessaire d’utiliser une technique d’imagerie pour bien repérer les organes et ainsi rendre le geste plus sûr. Selon les cas, la technique utilisée est l’échographie ou le scanner ou la radiographie.

L’angioplastie artérielle est prise en charge par l’assurance maladie de base (LAMal).

À quoi faire attention avant l’intervention ?

Afin que toutes les précautions soient prises lors de l’examen, il est important que vous précisiez au médecin qui vous prescrit l’examen :

  • les médicaments que vous prenez (liste écrite des médicaments). Il peut arriver que certains traitements doivent être modifiés ou interrompus en vue de l’examen.
  • si vous êtes actuellement enceinte (ou s’il est possible que vous le soyez) 
  • les allergies dont vous souffrez

Vous serez hospitalisé la veille de votre intervention ou le matin même. En vue de l’intervention, il vous est demandé de ne pas boire, ne pas manger et ne pas fumer pendant les 6 heures avant l’examen. Pour être plus à l’aise, il est conseillé d’aller aux toilettes avant l’examen.

Comment se déroule l’intervention ?

L’intervention est réalisée sous anesthésie locale, avec monitoring par une équipe d’anesthésie.

L’angioplastie artérielle comprend ces étapes principales suivantes:

  1. Installation du patient dans la salle d’intervention (type « bloc opératoire »).
  2. Désinfection cutanée des régions inguinales ou du cou puis mise en place de champs stérile
  3. Anesthésie locale de la peau en regard de la veine qui est ensuite ponctionnée avec une aiguille.
  4. Mesures hémodynamiques afin d’évaluer l’évolution de la maladie avant chaque séance de traitement
  5. Avancée d’un cathéter (petit tuyau en plastique) jusque dans les artères pulmonaires atteintes. Utilisation de produit de contraste iodé pour voir les artères et évaluer la localisation précise des rétrécissements et/ou des occlusions.
  6. Angioplastie (gonflement de petits ballonnets) des segments pathologiques des artères pulmonaires
  7. Les étapes 5 et 6 sont répétées pour chaque territoire ciblée durant la séance.
    Retrait du matériel et compression du point de ponction.

Le confort et la gestion de la douleur sont assurés par l’équipe d’anesthésie, présente durant l’intervention.

Quels sont les risques et complications possibles de l’angioplastie artérielle ?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complications.

Certains risques sont communs à toutes les procédures d’angiographies :

  • Les complications au point de ponction ; Un hématome peut se produire. Il se résorbera en deux à trois semaines. Exceptionnellement, des lésions de l'artère peuvent nécessiter un traitement complémentaire.
  • Les risques radiologiques ; L’échographie est un examen qui utilise les propriétés des ultrasons, sans conséquence particulière relevée pour l’humain. Le scanner utilise des rayons X. En matière d’irradiation, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients avec les faibles doses utilisées et les précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions supplémentaires sont systématiquement prises : c’est pourquoi il est important de signaler si vous êtes enceinte ou s’il est possible que vous le soyez.
  • L’allergie aux produits de contraste iodés ; L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance au produit iodé. Ces réactions imprévisibles sont plus fréquentes chez les patients ayant déjà eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent néanmoins être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement. Les complications réellement graves sont rarissimes. Le risque de décès est de moins d’un cas sur 100 000.
    Des accidents rénaux sont notamment possibles chez certaines personnes atteintes de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète, myélome, etc.).
    Des modalités particulières seront observées pour les patients qui ont présenté de graves manifestations allergiques et pour ceux qui ont une fragilisation rénale. Ces patients doivent se signaler au moment de la prise du rendez-vous. De plus, les diabétiques prenant des biguanides (Glucophage®, Metformin®, Metfin®) doivent également le signaler car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours.

Certains autres risques sont spécifiques à l’intervention :

  • Lésion Vasculaire : Le ballon peut blesser ou rompre le vaisseau sanguin, entraînant un saignement dans les poumons. Ce problème, qui peut se manifester par des hémoptysies (crachats de sang), est généralement temporaire mais peut nécessiter un traitement supplémentaire.
  • Œdème Pulmonaire : Lors de la re-ouverture d’une artère pulmonaire occluse ou fortement rétrécie, il y a une augmentation du débit de sang dans une partie du poumon qui était auparavant peu vascularisée. Ce changement de débit peut entraîner une accumulation de liquide dans cette partie du poumon. Ce problème est généralement temporaire mais peut nécessiter un traitement supplémentaire.
  • Arythmie : Des battements cardiaques irréguliers peuvent survenir, souvent temporaires mais nécessitant parfois des médicaments ou un autre traitement.
  • Décès : Dans de très rares cas, des complications peuvent mener au décès.

Que se passe-t-il après l’intervention ?

Une surveillance est effectuée par le personnel soignant après l’examen. Afin d’éviter le risque d’hématome au point de ponction veineux (pli de l’aine), il vous est demandé de rester allongé pendant au moins 4 heures et ce, sans plier la jambe.

La surveillance après l’intervention sera réalisée pendant au moins une nuit aux soins intensif ou au soins continus. Sa durée dépend de la complexité du traitement effectué. Elle vous sera précisée par le médecin radiologue. Une radiographie du thorax sera réalisée durant cette surveillance. 

Prévenez-nous à la moindre gêne respiratoire, en cas de douleur persistante ou de signes anormaux tels fièvre, frissons, vertiges.

Si vous avez reçu un médicament contre l’anxiété et la douleur, vos facultés peuvent être momentanément affaiblies. Durant les 24 heures suivant l’examen, veuillez respecter les recommandations suivantes :  

  • Évitez de prendre des décisions importantes 
  • Évitez de consommer de l’alcool, des drogues ou des médicaments qui peuvent vous endormir.

Au retour à la maison

Il est conseillé d’éviter les exercices physiques intenses dans la semaine qui suit le traitement des artères pulmonaires par angioplastie . 

Signes d’alerte

Contactez immédiatement l’équipe médicale ou un centre d’urgences (cf. contacts ci-dessous) en cas de douleurs persistantes ou de signes anormaux tels que : 

  • Fièvre, frissons
  • Vertiges, vomissements répétés
  • Gêne respiratoire
  • Grande fatigue 
  • Sensation de malaise persistant

Contacts

Si vous avez des questions sur l’intervention :

Vous aurez l’occasion d’en discuter avec le ou la médecin radiologue lors d’une consultation avec le radiologue interventionnel ou juste avant l’intervention au CHUV.

En présence d’un signe qui vous inquiète après le traitement des artères pulmonaires par angioplastie (dilatation par ballonnet) :           

Contactez immédiatement :

Votre médecin traitant ou le médecin de garde du service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle au 021 314 43 88 ou 079 556 15 09

Ou rendez-vous dans un centre d’urgences.

En cas d’urgence vitale, appelez directement le 144

 Dernière mise à jour le 12/03/2025 à 13:50