Mise en place d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable (PAC)
La mise en place d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable permet d’administrer à une tumeur du foie un traitement de chimiothérapie. Un cathéter, tuyau souple et fin, est disposé dans l’artère hépatique. Une chambre implantable (boitier) y sera relié. L’ensemble du matériel - cathéter et chambre implantable - sont sous la peau. Ce dispositif restera en place aussi longtemps que nécessaire. Le personnel soignant administrera ainsi la perfusion en piquant directement dans le boitier, à travers la peau. Une crème anesthésique peut être appliquée préalablement sur la peau cicatrisée.
Lorsqu’il n’est plus utile, il est retiré sous anesthésie locale.
Cette approche permet de délivrer directement à la tumeur des doses plus importantes de produits de chimiothérapie comparativement à la voie veineuse habituelle. De ce fait, la majeur partie de la chimiothérapie est distribué dans la totalité du foie. Ceci permet d’augmenter l’efficacité du traitement. Le reste du corps n’est que peu exposé au traitement administré.
La mise en place d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable est réalisée dans le Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle. En effet, il est nécessaire d’utiliser une technique d’imagerie pour bien repérer les organes et ainsi rendre le geste plus sûr. Selon les cas, la technique utilisée est l’échographie ou le scanner ou la radiographie.
La mise en place d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable est prise en charge par l’assurance maladie de base (LAMal).
À quoi faire attention avant l’intervention ?
Afin que toutes les précautions soient prises lors de l’examen, il est important que vous précisiez au médecin qui vous prescrit l’examen :
- les médicaments que vous prenez (liste écrite des médicaments). Il peut arriver que certains traitements doivent être modifiés ou interrompus en vue de l’examen.
- si vous êtes actuellement enceinte (ou s’il est possible que vous le soyez)
- les allergies dont vous souffrez
En vue de l’intervention, il vous est demandé de ne pas boire, ne pas manger et ne pas fumer pendant les 6 heures avant l’examen. Pour être plus à l’aise, il est conseillé d’aller aux toilettes avant l’examen.
Comment se déroule l’intervention ?
Réalisée sous anesthésie générale, la Pose d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable comprend ces étapes principales:
- Le repérage de l’artère appropriée (pli de l’aine) dans laquelle un cathéter (petit tuyau de plastique) sera inséré.
- L’insertion d’un cathéter dans cette artère.
Ce cathéter sera ensuite dirigé par le médecin radiologue dans les artères à explorer, sous contrôle à l'aide d'un écran de télévision. Ce cathéter servira à injecter un liquide que l'on appelle "produit de contraste iodé", qui permettra de voir les vaisseaux en leur donnant une sorte de coloration. Une fois en place, le cathéter du système sera stabilisé avec le déploiement de multiples ressorts métalliques. - L’incision au niveau de la peau au niveau de la hanche et création d’une loge pour accueillir le boitier.
- Le cathéter est relié au boitier.
Quels sont les risques et complications possibles de la pose d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable ?
Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complications.
- Les complications au point de ponction ;
Un hématome peut se produire. Il se résorbera en deux à trois semaines. Exceptionnellement, des lésions de l'artère peuvent nécessiter un traitement complémentaire.
Une infection peut survenir au niveau du site d’implantation du boitier. - Les risques radiologiques ; L’échographie est un examen qui utilise les propriétés des ultrasons, sans conséquence particulière relevée pour l’humain. Le scanner utilise des rayons X. En matière d’irradiation, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients avec les faibles doses utilisées et les précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions supplémentaires sont systématiquement prises : c’est pourquoi il est important de signaler si vous êtes enceinte ou s’il est possible que vous le soyez.
- L’allergie aux produits de contraste iodés ; L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance au produit iodé. Ces réactions imprévisibles sont plus fréquentes chez les patients ayant déjà eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent néanmoins être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement. Les complications réellement graves sont rarissimes. Le risque de décès est de moins d’un cas sur 100 000.
Des modalités particulières seront observées pour les patients qui ont présenté de graves manifestations allergiques et pour ceux qui ont une fragilisation rénale. Ces patients doivent se signaler au moment de la prise du rendez-vous. De plus, les diabétiques prenant des biguanides (Glucophage®, Metformin®, Metfin®) doivent également le signaler car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours. - Les complications d’occlusion des vaisseaux ; Le cheminement du cathéter dans les artères peut entraîner l'occlusion de celles-ci ou une occlusion à distance par l'intermédiaire d'une embolie (caillot sanguin, plaque d'athérome qui migre...).
Au niveau des membres, une telle occlusion se traduit habituellement par une violente douleur. Cet accident est très rares et tout est fait pour les éviter. Lorsqu'ils surviennent, un traitement d'urgence médical ou chirurgical est le plus souvent indiqué.
Que se passe-t-il après l’intervention ?
La mise en place d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable est normalement effectué en ambulatoire. Parfois une hospitalisation est préconisée, en générale brève dont la durée, relative à votre état de santé, vous sera précisée par le médecin radiologue
Une surveillance est effectuée par le personnel soignant après l’examen. Afin d’éviter le risque d’hématome au point de ponction artériel (pli de l’aine) , il vous est demandé de rester allongé pendant au moins 6 heures et ce, sans plier la jambe.
Dans les 24 heures suivant la mise en place d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable, il est conseillé de :
- Beaucoup vous hydrater d’eau (2 litres)
- Éviter les exercices physiques intenses dans les 48 heures suivant une angioplastie artérielle.
- Garder le pansement placé au niveau du site de la ponction durant 24heures.
Si vous commencez à saigner à l'endroit où le cathéter a été introduit (en cas de saignement, allongez-vous et appuyez sur la zone du saignement ou faites appuyer par une personne de votre entourage.
Signes d’alerte
Contactez immédiatement l’équipe médicale ou un centre d’urgences (cf. contacts ci-dessous) en cas de douleurs persistantes ou de signes anormaux tels que :
- Fièvre, frissons
- Vertiges, vomissements répétés
- Grande fatigue
- Sensation de malaise persistant
Si vous avez des questions sur l’intervention :
Vous aurez l’occasion d’en discuter avec le ou la médecin radiologue juste avant l’intervention au CHUV.
En présence d’un signe qui vous inquiète après la mise en place d’un cathéter intra-artériel hépatique avec chambre implantable:
Contactez immédiatement :
Votre médecin traitant ou le médecin de garde du service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle au 021 314 43 88 ou 079 556 15 09
Ou rendez-vous dans un centre d’urgences.
En cas d’urgence vitale, appelez directement le 144