Traitement d'une obstruction des voies biliaires par drainage

De quoi s'agit-il ?

Les voies biliaires se drainent dans la partie initiale de l’intestin (duodénum) par un orifice appelé papille. En cas de rétrécissement de la voie biliaire, la bile ne peut plus s’écouler, c’est pourquoi vous êtes “ jaune .

Le drainage percutané des voies biliaires consiste à mettre en place un petit tuyau de plastique (le drain) ou une prothèse (parfois appelée stent) au travers de la peau permettant de drainer vos voies biliaires. La décision a été prise après discussion avec les médecins qui s’occupent de vous. Le drain est un petit tuyau en plastique et la prothèse est un petit tube flexible ou en métal grillagé qui va rester définitivement. 

Le drainage et/ou la prothèse va permettre d’évacuer la bile et seront mis en place de manière temporaire ou définitive à travers ce rétrécissement.

Ce type de traitement est généralement bien toléré. Il permet d’éviter une intervention chirurgicale ou de la faciliter si elle s’avère nécessaire ultérieurement. En effet, il nécessite une plus petite incision, entraîne moins de douleurs dans les suites de l’intervention et la durée d’hospitalisation est plus courte.

Le drainage percutané des voies biliaires est réalisée dans le Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle. En effet, il est nécessaire d’utiliser une technique d’imagerie pour bien repérer les organes et ainsi rendre le geste plus sûr. Selon les cas, la technique utilisée est l’échographie ou le scanner ou la radiographie.

Le drainage percutané des voies biliaires est prise en charge par l’assurance maladie de base (LAMal).

À quoi faire attention avant l’intervention ?

Afin que toutes les précautions soient prises lors de l’examen, il est important que vous précisiez au médecin qui vous prescrit l’examen :

  • les médicaments que vous prenez (liste écrite des médicaments). Il peut arriver que certains traitements doivent être modifiés ou interrompus en vue de l’examen.
  • si vous êtes actuellement enceinte (ou s’il est possible que vous le soyez
  • Les allergies dont vous souffrez

En vue de l’intervention, il vous est demandé de ne pas boire, ne pas manger et ne pas fumer pendant les 6 heures avant l’examen. Pour être plus à l’aise, il est conseillé d’aller aux toilettes avant l’examen.

Comment se déroule de l’intervention ?

Réalisée normalement sous anesthésie générale, le drainage percutané des voies biliaires comprend ces étapes principales : 

  1. Le repérage des voies biliaires avec l’échographie ou le scanner
  2. L’introduction d’un cathéter dans les voies biliaires
    L’intervention nécessite une petite incision de la peau et des muscles (environ 1 cm), soit au niveau de la région épigastrique soit au niveau du côté droit, entre les dernières côtes
  3. L’opacification des voies biliaires avec un produit de contraste
  4. La dilatation du rétrécissement
  5. Le positionnement du drain ou de la prothèse.

L’intervention durera de 30 minutes à 1 heure. Grâce à l’anesthésie, la mise en place du drain ou de la prothèse sera indolore.

Si une prothèse (stent) vous est posée, vous devrez le signaler lors d’examens d’imagerie ultérieurs (IRM, scanners...)

Quelles sont les risques et complications possibles de l’examen ?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complication. Le guidage par radioscopie et échographique réduit les risques de complications graves.

Le drainage des voies biliaires peut entraîner les effets indésirables suivants ;

Localement, au niveau du point de ponction :

  • Des douleurs au niveau du ventre peuvent apparaître au décours du drainage. Elles sont le plus souvent transitoires et calmées par des antidouleurs. 

Sur un plan général :

  • Très rarement une hémorragie nécessite une transfusion de sang, de dérivés sanguins, ou exceptionnellement une intervention.
  • Une infection des voies biliaires est rare dans les suites d’un drainage; elle se révèle par de la fièvre et des frissons, et nécessite un traitement par antibiotiques.
  • Les risques radiologiques :
    L’échographie est un examen qui utilise les propriétés des ultrasons, sans conséquence particulière relevée pour l’humain. Le scanner utilise des rayons X. En matière d’irradiation, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients avec les faibles doses utilisées et les précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions supplémentaires sont systématiquement prises : c’est pourquoi il est important de signaler si vous êtes enceinte ou s’il est possible que vous le soyez.
  • Les risques induits par l'injection du produit iodé :
    L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance au produit iodé. Ces réactions imprévisibles sont plus fréquentes chez les patients ayant déjà eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent néanmoins être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement. Les complications réellement graves sont rarissimes. Le risque de décès est de moins d’un cas sur 100 000.

    Des accidents rénaux sont notamment possibles chez certaines personnes atteintes de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète, myélome, etc.).

    Des modalités particulières seront observées pour les patients qui ont présenté de graves manifestations allergiques et pour ceux qui ont une fragilisation rénale. Ces patients doivent se signaler au moment de la prise du rendez-vous. De plus, les diabétiques prenant des biguanides (Glucophage®, Metformin®, Metfin®) doivent également le signaler car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours.

D’autres complications sont exceptionnelles, telles que les troubles respiratoires ou cardio-vasculaires qui peuvent être favorisés par vos antécédents médico-chirurgicaux. Toutes ces complications peuvent nécessiter une prolongation de l’hospitalisation. 

Lorsque cette intervention est pratiquée en urgence chez des malades présentant une infection des voies biliaires le risque de complication peut être significativement plus élevé.

Que se passe-t-il après l’intervention ?

Une embolisation de la veine porte  est toujours effectuée à l'occasion d'une hospitalisation, en général brève dont la durée, relative à votre état de santé, vous sera précisée par le médecin radiologue.

Une surveillance est effectuée par le personnel soignant après l’examen. Afin d’éviter le risque d’hématome au point de ponction veineux , il vous est demandé de rester allongé pendant au moins 4 heures et ce, sans plier la jambe.

Dans les 24 heures suivant un drainage des voies biliaires, il est conseillé de beaucoup vous  hydrater d’eau (2 litres)

Au retour à la maison

Signes d’alerte

Contactez immédiatement l’équipe médicale ou un centre d’urgences (cf. contacts ci-dessous) en cas de douleurs persistantes ou de signes anormaux tels que : 

  • Ictère (jaunisse)
  • Douleurs abdominales
  • Fièvre, frissons (plus de 38°C)
  • Écoulement par l’orifice du drain
  • Grande fatigue 
  • Sensation de malaise persistant

Contacts

Si vous avez des questions sur l’intervention :

Vous aurez l’occasion d’en discuter avec le ou la médecin radiologue lors d’une consultation ou  lors de votre entrée au CHUV, la veille de l’intervention.

En présence d’un signe qui vous inquiète après le drainage des voies biliaires :

Contactez immédiatement :

Votre médecin traitant ou le médecin de garde du service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle au 021 314 43 88 ou 079 556 15 09

Ou rendez-vous dans un centre d’urgences.

En cas d’urgence vitale, appelez directement le 144

 Dernière mise à jour le 28/01/2025 à 14:35