Traitement d'une collection abdomino-pelvienne, rétropéritonéale ou rénale par drainage

De quoi s'agit-il ?

Un drainage (abdomino-pelvien, rétropéritonéal ou rénal) consiste à placer un tube souple, appelé " drain " au travers de la peau pour vider ce qu’on appelle une collection (accumulation de liquide) ou un abcès qui s’est formée dans une région abdomino-pelvien, rétropéritonéale ou rénale.

Le drainage est réalisée dans le Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle. En effet, il est nécessaire d’utiliser une technique d’imagerie pour bien déterminer précisément le point d’entrée du drain et son trajet. Selon les cas, la technique utilisée est l’échographie ou le scanner ou la radiographie. 

Le drainage (abdomino-pelvien, rétropéritonéal ou rénal) est prise en charge par l’assurance maladie de base (LAMal).

À quoi faire attention avant l’intervention ?

Afin que toutes les précautions soient prises lors de l’examen, il est important que vous précisiez au médecin qui vous prescrit l’examen :

  • les médicaments que vous prenez (liste écrite des médicaments). Il peut arriver que certains traitements doivent être modifiés ou interrompus en vue de l’examen.
  • si vous êtes actuellement enceinte (ou s’il est possible que vous le soyez).
  • les allergies dont vous souffrez.

En vue de l’intervention, il vous est demandé de ne pas boire, ne pas manger et ne pas fumer pendant les 6 heures avant l’examen. Pour être plus à l’aise, il est conseillé d’aller aux toilettes avant l’examen.

Comment se déroule l’intervention ?

Un drainage (abdomino-pelvien, rétropéritonéal ou rénal) comprend  étapes principales :

Le repérage de la zone à drainer avec l’échographie ou le scanner

  1. L’anesthésie locale au niveau du point de ponction. Elle provoque une petite douleur de courte durée lors de l’injection. 
  2. La mise en place du drain
    Après une petite incision de la peau (moins d’un cm), le positionnement du drain prend quelques minutes. 
    Le calibre et la forme du drain dépendront de la nature du liquide à évacuer. Il s’agit toujours d’un matériel à usage unique pour prévenir d’éventuelles transmissions d’infections.
    La bonne position du drain est vérifiée par un contrôle radiologique. 
  3. La fixation du  drain à la peau par un ou plusieurs fils. Le draine est relié à un flacon ou à un sac en plastique. 
  4. La petite incision est recouverte d’un pansement stérile.

Pendant l’examen, vous êtes invité·e à rester immobile et, par moments, à bloquer votre respiration. Cela diminue les risques de douleur et de complications.

Pour favoriser la détente et soulager la douleur, l’administration d’un médicament contre l’anxiété et la douleur peut vous être proposée avant l’examen. Ce médicament est administré par voie veineuse et agit très vite.

Dans de rares cas, les médicaments contre l’anxiété et la douleur peuvent entraîner une diminution de la fréquence respiratoire ou cardiaque, voire un arrêt cardio-respiratoire. Si le médecin le juge nécessaire, des médicaments peuvent être administrés pour en interrompre les effets.

Quels sont les risques ou complications possibles de l’examen et de la présence du drain ?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complications.

Le drainage (abdomino-pelvien, rétropéritonéal ou rénal biopsie peut entraîner les effets indésirables suivants :

  • Un traumatisme d’un organe d'un organe adjacent à la collection tel la blessure de la paroi du tube digestif peut rendre nécessaire une intervention chirurgicale
  • Un risque hémorragique  par blessure vasculaire et nécessiter des transfusions de sang ou de dérivés sanguins, et exceptionnellement une intervention.

Ce risque est minime d’autant que nous aurons pris soins de contrôler votre coagulation sanguine préalablement à l’intervention. Néanmoins, en cas de collection purulente, il peut s’avérer qu’elle ne soit pas complètement dans les normes. Les bénéfices attendus du geste qui vous est proposé en améliorant votre état clinique sont largement supérieurs aux risques que cet examen vous fait courir.

  • Le drain peut se boucher, sortir de la collection, voire être arraché ou au contraire, laisser rentrer de l’air ou de bactéries et entraîner une surinfection.

Il faudra alors le réinstaller sous contrôle radiologique, si nécessaire.

  • Dans de rares cas, les médicaments contre l’anxiété et la douleur peuvent entraîner une diminution de la fréquence respiratoire ou cardiaque, voire un arrêt cardio-respiratoire. Si le médecin le juge nécessaire, des médicaments peuvent être administrés pour en interrompre les effets.
  • L’échographie est un examen qui utilise les propriétés des ultrasons, sans conséquence particulière relevée pour l’humain. Le scanner utilise des rayons X. En matière d’irradiation, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients avec les faibles doses utilisées et les précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions supplémentaires sont systématiquement prises : c’est pourquoi il est important de signaler si vous êtes enceinte ou s’il est possible que vous le soyez.

Que se passe-t-il après l’intervention ?

Des soins et surveillances sont effectuée par le personnel soignant après l’examen. Vous recevrez les consignes appropriées. 

Le drain sera laissé en place plusieurs jours et rincé si nécessaire. Votre médecin et le radiologue jugeront également de la nécessité d’un contrôle radiologique. Ils décideront du moment où le drain pourra être retiré, une fois la collection évacuée. Ce retrait est très rapide (quelques secondes). Ce moment est un peu désagréable, mais pas réellement douloureux.

Il est conseillé d’éviter les exercices physiques intenses dans la semaine qui suit un drainage abdomino-pelvien, rétropéritonéal ou rénal. 

Si vous avez reçu un médicament contre l’anxiété et la douleur, vos facultés peuvent être momentanément affaiblies. Durant les 24 heures suivant l’examen, veuillez respecter les recommandations suivantes :  

  • Il vous est interdit de conduire un véhicule. Prévoyez de vous faire raccompagner à votre domicile
  • Restez en présence d’un adulte, ne soyez pas seul. 
  • Évitez de prendre des décisions importantes ou d’utiliser des outils dangereux.
  • Évitez de consommer de l’alcool, des drogues ou des médicaments qui peuvent vous endormir.

Signes d’alerte

Contactez immédiatement l’équipe médicale ou un centre d’urgences (cf. contacts ci-dessous) en cas de douleurs persistantes ou de signes anormaux tels que : 

  • Fièvre, frissons
  • Vertiges, vomissements répétés
  • Visage ou mains bleutées ou grisâtres
  • Grande fatigue 
  • Sensation de malaise persistant

Contacts

Si vous avez des questions sur l’intervention :

Vous aurez l’occasion d’en discuter avec le ou la médecin radiologue juste avant l’intervention au CHUV.

En présence d’un signe qui vous inquiète après le drainage (abdomino-pelvien, rétropéritonéal ou rénal):

Contactez immédiatement :

Votre médecin traitant ou le médecin de garde du service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle au 021 314 43 88 ou 079 556 15 09

Ou rendez-vous dans un centre d’urgences.

En cas d’urgence vitale, appelez directement le 144

 Dernière mise à jour le 23/01/2025 à 16:59