Traitement de lésion-s hépatique-s par chimioembolisation hépatique

De quoi s'agit-il ?

La chimioembolisation hépatique consiste à administrer de façon ciblée une chimiothérapie et de boucher les vaisseaux sanguins qui nourrissent une lésion du foie. L’objectif majeur est de retarder la progression de la maladie.

Dans un petit pourcentage de cas (5%), le traitement peut se révéler incomplet et votre médecin vous proposera une nouvelle séance espacée de quelques semaines à quelques mois.

La chimioembolisation hépatique peut être associée à une intervention chirurgicale ou à un traitement par rayons (radiothérapie). Les indications de ces traitements peuvent évoluer en fonction des résultats obtenus

La chimioembolisation hépatique est réalisée dans le Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle. En effet, il est nécessaire d’utiliser une technique d’imagerie pour bien repérer les organes et ainsi rendre le geste plus sûr. Selon les cas, la technique utilisée est l’échographie ou le scanner ou la radiographie.

La chimioembolisation hépatique est prise en charge par l’assurance maladie de base (LAMal).

À quoi faire attention avant l’intervention ?

Afin que toutes les précautions soient prises lors de l’examen, il est important que vous précisiez au médecin qui vous prescrit l’examen :

  • les médicaments que vous prenez (liste écrite des médicaments). Il peut arriver que certains traitements doivent être modifiés ou interrompus en vue de l’examen.
  • si vous êtes actuellement enceinte (ou s’il est possible que vous le soyez). 
  • les allergies dont vous souffrez.

En vue de l’intervention, il vous est demandé de ne pas boire, ne pas manger et ne pas fumer pendant les 6 heures avant l’examen. Pour être plus à l’aise, il est conseillé d’aller aux toilettes avant l’examen.

Comment se déroule l’intervention ?

La chimioembolisation hépatique comprend ces étapes principales :

  1. Le repérage de l’artère appropriée (normalement le pli de l’aine),  dans laquelle un cathéter (petit tuyau en plastique) sera inséré.
  2. L’anesthésie local au niveau de l’artère identifiée
  3. L’insertion d’un cathéter dans cette artère
  4. Ce cathéter est ensuite dirigé dans les vaisseaux appropriés.
    Ce cathéter sert à injecter la chimiothérapie qui est contenue dans des petites billes ou dans un liquide huileux directement dans le ou les vaisseaux qui nourrissent la lésion à traiter.
  5. Le retrait du cathéter de l’artère, puis celle-ci est comprimée. 

Dans certains cas, en raison du traitement anticoagulant donné au cours de la chimioembolisation, le matériel permettant le passage dans l’artère (introducteur) n’est retiré qu’après un ou deux jours.
Si une anesthésie générale n’est pas retenue , l’administration d’un médicament contre l’anxiété et la douleur peut vous être proposée avant l’examen. Ce médicament est administré par voie veineuse et agit très vite afin de  favoriser la détente et soulager la douleur. 

Dans de rares cas, les médicaments contre l’anxiété et la douleur peuvent entraîner une diminution de la fréquence respiratoire ou cardiaque, voire un arrêt cardio-respiratoire. Si le médecin le juge nécessaire, des médicaments peuvent être administrés pour en interrompre les effets.

Quelles sont les risques et complications possibles d’une chimioembolisation hépatique ?

Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complications.

Localement, au niveau du point de ponction :

Un hématome peut se produire. Il se résorbera en deux à trois semaines. Tout à fait exceptionnellement, des lésions de l'artère peuvent nécessiter un traitement complémentaire.

Sur un plan général:

  • Les risques radiologiques :

L’échographie est un examen qui utilise les propriétés des ultrasons, sans conséquence particulière relevée pour l’humain. Le scanner utilise des rayons X. En matière d’irradiation, aucun risque n’a pu être démontré chez les patients avec les faibles doses utilisées et les précautions prises pour limiter au strict minimum la zone examinée. Toutefois, pour les femmes enceintes, des précautions supplémentaires sont systématiquement prises : c’est pourquoi il est important de signaler si vous êtes enceinte ou s’il est possible que vous le soyez.

  • Les risques induits par l'injection du produit iodé :

L’injection peut entraîner une réaction d’intolérance au produit iodé. Ces réactions imprévisibles sont plus fréquentes chez les patients ayant déjà eu une injection mal tolérée d’un de ces produits ou ayant des antécédents allergiques. Elles sont généralement transitoires et sans gravité. Elles peuvent néanmoins être plus sévères et se traduire par des troubles cardio-respiratoires et nécessiter un traitement. Les complications réellement graves sont rarissimes. Le risque de décès est de moins d’un cas sur 100 000.

Des accidents rénaux sont notamment possibles chez certaines personnes atteintes de maladies fragilisant le rein (insuffisance rénale chronique, diabète, myélome, etc.).

Des modalités particulières seront observées pour les patients qui ont présenté de graves manifestations allergiques et pour ceux qui ont une fragilisation rénale. Ces patients doivent se signaler au moment de la prise du rendez-vous. De plus, les diabétiques prenant des biguanides (Glucophage®, Metformin®, Metfin®) doivent également le signaler car ce traitement doit être interrompu durant quelques jours.

  • Les risques d’occlusion des vaisseaux :

Le cheminement du cathéter dans les artères peut entraîner l'occlusion de celles-ci ou une occlusion à distance par l'intermédiaire d'une embolie (caillot sanguin, plaque d'athérome qui migre...).

Au niveau des membres, une telle occlusion se traduit habituellement par une violente douleur, alors qu'au niveau cérébral, cela peut être responsable d'un accident vasculaire (attaque) pouvant entraîner une paralysie définitive ou transitoire. Ces accidents sont très rares et tout est fait pour les éviter. Lorsqu'ils surviennent, un traitement d'urgence médical ou chirurgical est le plus souvent indiqué. 

  • Les risques induits par l’embolisation :

Dans environ 50% des cas, un syndrome post-embolisation peut apparaître. Il se manifeste par  des douleurs abdominales, nausées, vomissement et élévation de la température. Ce syndrome peut aisément être traité par des médicaments.

Que se passe-t-il après l’intervention ?

Une chimioembolisation est toujours effectuée à l'occasion d'une hospitalisation, en général brève dont la durée, relative à votre état de santé, vous sera précisée par le médecin radiologue.

Une surveillance est effectuée par le personnel soignant après l’examen. Afin d’éviter le risque d’hématome au point de ponction artériel (pli de l’aine) , il vous est demandé de rester allongé pendant au moins 6 heures et ce, sans plier la jambe.

Si une ponction a été faite au pli du coude, il ne faut pas utiliser ce bras pendant plusieurs heures (en particulier pour la toilette).

Si vous avez reçu un médicament contre l’anxiété et la douleur, vos facultés peuvent être momentanément affaiblies. Durant les 24 heures suivant l’examen, veuillez respecter les recommandations suivantes :  

  • Evitez de prendre des décisions importantes 
  • Evitez de consommer de l’alcool, des drogues ou des médicaments qui peuvent vous endormir.

Au retour à la maison

Signes d’alerte

Contactez immédiatement l’équipe médicale ou un centre d’urgences (cf. contacts ci-dessous) en cas de douleurs persistantes ou de signes anormaux tels que : 

  • Fièvre, frissons
  • Vertiges, vomissements répétés
  • Grande fatigue 
  • Sensation de malaise persistant

Contacts

Si vous avez des questions sur l’intervention :

Vous aurez l’occasion d’en discuter avec le ou la médecin radiologue lors d’une consultation ou  juste avant l’intervention au CHUV.

En présence d’un signe qui vous inquiète après la chimioembolisation hépatique ;

Contactez immédiatement :

Votre médecin traitant ou le médecin de garde du service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle au 021 314 43 88 ou 079 556 15 09

Ou rendez-vous dans un centre d’urgences.

En cas d’urgence vitale, appelez directement le 144 

 Dernière mise à jour le 09/01/2025 à 17:09