Bienvenue Dr Régis Gaudin, méd. chef - chirurgie cardiaque pédiatrique
«J’avais 5 ans, je voulais devenir soit chirurgien, soit cuisinier».
Ces mots sont ceux du Dr Régis Gaudin qui a rejoint le Service de chirurgie cardiaque le 1er mars en tant que médecin chef en chirurgie cardiaque pédiatrique.
Après avoir exercé 13 ans à l’Hôpital Necker-Enfants malades, il a décidé de prendre un virage professionnel à 46 ans et quitte donc une cathédrale pour une autre : Notre Dame de Paris pour Notre Dame de Lausanne.
Hasard des rencontres et des chemins, la région avait fortement marqué son esprit par sa beauté, bien des années auparavant, en traversant notre coin de pays pour assister à la thèse d’un ami. «Je voyageais en train et je me souviens de cette sensation d’émerveillement face au paysage entre le lac et la montagne, ce petit paradis de Lausanne. Je suis heureux d’y goûter à nouveau, et envisager un nouvel élan professionnel où je peux choisir et décider ce que je souhaite développer».
Et puis, pour mener une existence où l’on respire un peu plus paisiblement qu’à Paris et retrouver un meilleur équilibre de vie familiale, la Suisse se révèle être une belle alternative pour son épouse, cardio-pédiatre et leur fils de 8 ans qui le suivent dans ses nouvelles aventures professionnelles.
Depuis le 1er mars donc, le Dr Gaudin prend soin et répare déjà les cœurs des tout-petits jusqu’aux ados.
Retour aux origines
Et pour revenir aux origines de la vocation, Régis Gaudin n’a pas grandi à Paris mais en Vendée au bord de l’Atlantique, où il a su très tôt qu’il serait soit chirurgien, soit cuisinier. Issu d’une famille d’agriculteurs d’un côté, et de menuisiers de l’autre, aucune de ces vocations ne s’ancraient dans la tradition familiale.
Néanmoins, il savait que s'il ne marcherait pas dans leurs traces, il travaillerait aussi de ses mains. «Il y eu ensuite cette rencontre avec un chirurgien cardiaque, le Pr Michaud, qui avait opéré l’une de mes sœurs. Il m’a profondément marqué et convaincu de devenir chirurgien cardiaque», évoque-t-il.
Et Régis Gaudin n’a jamais failli à son ambition d’enfant : il a effectué ses études de médecine et son internat à Nantes, puis à la faveur d’une année de recherche au Great Ormond Street Hospital for Sick Children (GOSH) à Londres, où il a été introduit à la cardiologie pédiatrique, il s’est vu proposer de venir travailler à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris par ses futurs chefs de Service le Pr Daniel Sidi et le Pr Pascal Vouhé.
Il y aura passé 13 ans bien remplis.
Clinicien et enseignant
A Paris, l’Hôpital Necker est l’un des plus grands centres hospitaliers au monde de prise en charge de l’enfant, et le secteur de la chirurgie cardiaque pédiatrique, une référence européenne. «On y fait de tout, beaucoup de chirurgie cardiaque néonatale complexe mais aussi de la transplantation cardiaque, de la chirurgie trachéale complexe, des congénitaux adultes, entre autres», détaille-t-il. «C’est très dense. Très riche en apprentissage aussi. J’y avais une très grosse activité clinique. J’ai aussi beaucoup enseigné, d’abord l’anatomie à la Faculté de médecine de Nantes puis ma spécialité, à Paris».
Ce qu’il aime de son métier ? «L’exigence et la minutie dans le geste. J’aime également particulièrement la réflexion en amont de la correction chirurgicale, afin de comprendre quel grain de sable a fait dérailler le processus d’embryologie et ses conséquences sur la physiologie d’un petit être humain. Notre métier est extrêmement exigeant intellectuellement, l’imagination de la nature n’ayant pas de limite, il faut sans cesse s’adapter», explique le chirurgien.
L’envie de nouveauté
En quittant Paris, il y a bien-sûr un brin de tristesse. Laisser derrière soi un univers connu et des repères établis, une équipe de professionnels de pointe avec lesquels il travaillait en belle harmonie mais dans un climat de frénésie, sans doute usant et inhérent à l’activité soutenue du plus grand centre de chirurgie cardiaque pédiatrique d’Europe.
Mais en arrivant à Lausanne, il y a l’impatience et la joie de pouvoir découvrir des choses nouvelles et concrétiser quelques projets comme solidifier et développer l’activité de chirurgie cardiaque pédiatrique, de même que la volonté de former la relève.
Premier patient CHUV
Et du reste, il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que la nouveauté le rattrape. Son badge fraîchement épinglé à sa blouse blanche, il a déjà pu opérer son premier patient au CHUV : une tumeur cardiaque chez un adolescent. «C’est très rare. Une tumeur bégnine mais qui, par son emplacement à la sortie du cœur, aurait pu conduire à une mort subite. Ce jeune homme ne pouvait plus faire d’effort sans risquer sa vie». Et ce dernier est désormais bientôt sur pied. Tout s’est extrêmement bien déroulé.
Le Dr Gaudin se plaît aussi à relever toutes les compétences des équipes du CHUV et le cadre de travail qualitatif extrêmement pointu. Le plateau technique, l’organisation du bloc opératoire, les rapports interpersonnels l’ont beaucoup impressionné. «Et le nouvel Hôpital des Enfants est extrêmement bien conçu. Cela va être un bel outil de travail pour les équipes et aussi pour les patients et leur famille» , se réjouit-il.
L’humanitaire à cœur
Enfin, en marge de son activité de médecin chef au sein du Service, il espère également pouvoir continuer à développer l’activité humanitaire qu’il assure deux fois par an pour la Chaîne de l’espoir au Mozambique. «Mon ancien chef, le Pr Vouhé, m’avait proposé de le rejoindre lors de ses missions. Il opérait les patients complexes de l’Institut du Cœur de Maputo, la capitale. C’est un centre qui s’est énormément développé et que j’ai énormément de plaisir à voir évoluer. Notre posture sur place n’est pas de dire comment faire ou opérer, nous venons en renfort des équipes pour les opérations plus complexes ou spécifiques avec lesquelles ils sont moins à l’aise et nous appellent pour les réaliser avec eux», explique-t-il.
Fort de ce tour d’horizon, le Service de chirurgie cardiaque est donc très heureux et privilégié de pouvoir compter sur l’expertise et le professionnalisme du Dr Régis Gaudin et lui souhaite une très cordiale bienvenue au sein de son équipe et de l’Institution tout entière !