Après les traitements, commence une période de surveillance thérapeutique, constituée de consultations régulières avec un médecin spécialiste. On parle de période de rémission.
La nature du suivi tient compte à la fois des recommandations internationales et de l'histoire de la personne soignée. Elles permettent de suivre l'efficacité des traitements sur le long terme et de dépister d'éventuelles complications liées à la maladie ou aux traitements.
Médicalement, la rémission signifie la disparition des cellules cancéreuses, la diminution de leur nombre ou la stabilisation de leur multiplication. Elle peut être accompagnée d’une disparition des symptômes provoqués par la maladie.
Les consultations comprennent un examen clinique, associé à des analyses biologiques et/ou d'imagerie, en fonction de la localisation et des caractéristiques du cancer et des répercussions des traitements sur l'organisme.
Les rendez-vous prévoient également un temps d’échange qui prend en compte les questions et les observations de la personne soignée. Celles-ci peuvent avoir trait à des symptômes observés ou à l’adaptation du mode de vie. Le médecin encourage la patiente ou le patient à communiquer en tout temps, même entre les consultations, tout symptôme qui pourrait paraître anormal ou inquiétant.
Les consultations peuvent aussi être l’occasion de rencontrer d'autres membres de l’équipe afin d'obtenir de l'aide sur des sujets précis, relatifs à des questions sociales, psychologiques ou alimentaires, par exemple.
En général, la surveillance thérapeutique s’espace progressivement. Si on n'observe pas de récidive de la maladie pendant un laps de temps qui dépend des caractéristiques de celle-ci, on parle de guérison. Passé ce délai, il est convenu que le suivi médical par un médecin de famille suffit.
L’annonce de la rémission est généralement un événement positif et heureux. Pour beaucoup, c’est l’espace d’ouverture qui permet de concrétiser les projets mis en attente ou rêvés durant le traitement.
Les témoignages de patients et proches révèlent néanmoins que cette période de transition et d’adaptation est parfois plus difficile à vivre que ce qui était imaginé au préalable. Des sentiments contradictoires peuvent se manifester: le bonheur que le traitement soit terminé, mais aussi une impression de vulnérabilité face au contrôle de la maladie. La peur d’une récidive peut être ressentie comme une menace envahissante. La joie de réaliser ce qui était attendu depuis longtemps peut également être ternie par le stress lié aux réaménagements sociaux et familiaux qu'implique le retour à une vie «normale».
Quelles que soient les émotions ressenties, elles doivent être prises en considération. Elles sont peut-être la conséquence de toutes les tensions vécues et accumulées précédemment.
Les proches et l'entourage s’attendent souvent à voir la personne heureuse dès l’annonce de rémission, eux-mêmes se réjouissant de cette bonne nouvelle. Ceci peut augmenter le sentiment de solitude face à certaines émotions.
La rémission est à concevoir comme un nouveau chemin de vie, qui demande une gestion de son énergie sur le long terme.
En plus du soutien des proches, il peut être réconfortant de rencontrer des personnes ayant vécu ou vivant la même expérience. Des groupes et associations peuvent répondre à ce besoin. Un soutien psychologique peut également être proposé.
Prendre soin de soi durant cette période peut être très bénéfique. Plusieurs idées sont présentées dans la rubrique prendre soins de son corps.