Martine Rajaonarivo, atteinte de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, a participé à notre programme de réhabilitation vasculaire pour soulager ses douleurs. Elle témoigne.
«J’ai entendu dire que le trouble dont je souffrais est surnommé la «maladie des vitrines», plaisante d’emblée Mme Martine Rajaonarivo. Il est vrai que je n’ai jamais admiré autant de sacs à main, car je ne pouvais pas marcher plus de 200 mètres sans m’arrêter à cause de la douleur que je ressentais dans toute la jambe droite!» Mme Rajaonarivo est alors âgée de 68 ans lorsqu’on lui diagnostique une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, dite AOMI.
C’est une maladie caractérisée par le rétrécissement d’une ou plusieurs artères des jambes, ce qui engendre une diminution de l’apport sanguin, et donc d’oxygène, dans les tissus. L’AOMI se manifeste généralement par des douleurs ou des crampes dans les mollets, les cuisses ou les fesses.
Dans le cas de Mme Rajaonarivo, c’est l’artère fémorale superficielle droite qui est partiellement obstruée. Après un examen angiologique, nous lui proposons de rejoindre le programme de réhabilitation vasculaire, d’une durée de trois mois, introduit depuis peu par notre service.
Mme Rajaonarivo rejoint un groupe d’une quinzaine de personnes, encadrées par un médecin angiologue et deux thérapeutes. Deux fois par semaine, pendant 50 minutes, elles vont marcher à l’extérieur, sur des chemins plats ou en pente dans les environs de l’hôpital, ou parfois au bord du lac. Le programme comprend également une séance hebdomadaire d’exercice physique en salle et 10 heures de cours sur le traitement et le contrôle des facteurs de risque de la maladie.
«Lors de nos sorties, nous faisions le maximum de tours le long d’un parcours. Nous ne manquions pas de nous saluer par des «bonjour» à chaque fois que nous nous croisions, sourit Mme Rajaonarivo. Mais il était important que nous avancions à notre propre rythme et que nous nous arrêtions dès que nous avions mal». Les bénéfices de ces efforts ne se font pas attendre. L’exercice physique permet à notre patiente d’améliorer l’irrigation de ses muscles et le développement de petites artères qui compensent la défaillance de l’artère fémorale. Après trois semaines, elle peut marcher bien plus longtemps sans douleur: «A la fin, j’ai même fait sept fois le tour d’un de nos parcours et d’après le bilan final, j’avais augmenté ma capacité de marche de plus de 200%, ce qui est considérable! Je me sentais en bonne santé, même si je savais que j’étais malade.»
Pour garder cet effet bénéfique, l’exercice doit être poursuivi régulièrement et les facteurs de risque cardiovasculaire étroitement contrôlés. Mme Rajaonarivo est suivie régulièrement à la consultation d’angiologie pour surveiller l’évolution de sa maladie et pour intervenir précocement si nécessaire.
A la fin des trois mois d’entraînement, Mme Rajaonarivo craignait surtout de ne pas persévérer. «Six mois après, je suis heureuse d’avoir tenu le cap. C’est un effort constant, sous peine que la douleur ne revienne plus vite. Mais il faut dire que ce programme nous a motivés et nous a donné de bonnes habitudes.» Elle s’est inscrite depuis à un cours de gym, fait du walking chaque semaine et marche dès qu’elle le peut. Elle revoit aussi ses anciens partenaires d’effort, avec qui elle a fondé le «Club des sans-pattes»: «C’est un vrai plaisir, car ensemble, soignants et soignés, nous formions un joyeux groupe!».