L’aphasie, c’est quoi?
C’est un trouble de la communication qui peut se manifester dans l’expression et/ou la compréhension orale ou écrite. Le langage oral, la lecture, l’écriture et les gestes peuvent être perturbés.
- utilisation fréquente d’un mot pour un autre («montre» pour «lunettes») et/ou d’un contraire («chaud» pour «froid»)
- déformation partielle des mots («pite» pour «pipe») ou totale («il glie» pour «il joue»)
- production de phrases en style télégraphique («moi partir vendredi»).
L’aphasie n’est pas la conséquence
- d’une surdité
- d’une atteinte des cordes vocales
- d’une maladie mentale
- d’une arriération mentale
- d’un bégaiement.
Une lésion des zones spécifiques du langage, qui se situent dans le cerveau. Toute personne souffrant d’une atteinte cérébrale, avec une certaine acquisition du langage, peut devenir aphasique (à ne pas confondre avec les troubles du développement du langage, appelés «dysphasies»).
L’origine de la lésion peut être diverse
- accident vasculaire (infarctus (attaque), rupture d’anévrysme)
- blessure (accident de la route, par exemple)
- masse étrangère pathologique (tumeur).
L’aphasie peut s’accompagner
- d’une paralysie de la moitié droite du corps (hémiplégie)
- d’un déficit de la sensibilité de la moitié droite du corps
- de la perte de la vision dans la moitié droite de chaque œil (hémianopsie)
- parfois de difficultés:
- dans toutes les activités de l’esprit qui s’accompagnent de mots, même s’ils ne sont pas prononcés (lecture, écriture, calcul)
- d’orientation dans le temps et dans l’espace
- dans l’utilisation des objets de la vie quotidienne
- de mémoire
- de la compréhension des images, des signaux (panneaux de la circulation).
La récupération varie en fonction de divers facteurs, dont les principaux sont
- l’étendue de la lésion
- l’âge du ou de la patient-e
- l’étiologie (la cause de la lésion cérébrale)
- la présence ou l’absence de troubles associés
- la motivation du ou de la patient-e
- un traitement adéquat (logopédie et/ou toute autre mesure complémentaire).
Que peut faire l’entourage?
- diminuer, ou mieux, supprimer le bruit de fond
- utiliser des phrases courtes nécessitant des réponses par oui ou par non
- répéter plusieurs fois si nécessaire les mêmes messages en les reformulant
- ralentir très légèrement le débit et introduire des pauses entre chaque phrase
- éviter les situations avec trop d’interlocuteurs, placer la personne avec une aphasie au centre de la discussion et favoriser la possibilité de lire sur les lèvres.
- Il est tout aussi néfaste d’enlever l’espoir que de donner de fausses illusions quant à la récupération, c’est pourquoi il faut en discuter avec un-e spécialiste du langage;
- il n’existe pas de médicament agissant directement sur les troubles du langage, mais certains améliorent parfois l’état général et l’humeur de l’aphasique;
- à de rares exceptions près, l’intervention chirurgicale n’est pas un traitement miracle.
- Un ancien patient aphasique raconte comment il a réappris à parler grâce à une rééducation intensive au CHUV.
Son témoignage
- "En Suisse, on dénombre chaque année 5000 nouveaux cas d'aphasie"
Reportage de Couleurs locales sur la RTS