La main est cloisonnée en plusieurs espaces: thénarien, hypothénarien et palmaire profond. Ils peuvent être affectés par une infection suite à une plaie. La main présente alors une tuméfaction importante et les douleurs sont généralement fortes et d’intensité croissante. Les médicaments antidouleur habituels ne permettent pas de les éliminer. Le diagnostic est établi sur l’examen de la main. Il est toujours nécessaire de drainer (évacuer) chirurgicalement l’abcès en urgence, puis d’instaurer un traitement par antibiotiques.
Les amputations des doigts ou de la main sont devenues relativement rares grâce aux progrès liés à la sécurisation des postes de travail. Lorsque la partie amputée est conservée et ne présente pas une dégradation importante, une réimplantation peut être indiquée. Il s’agit alors de réparer les structures blessées (os, tendons, nerfs, artères, veines, peau) pour restaurer la stabilité du squelette, la mobilité des articulations, la sensibilité du doigt et le flux sanguin.
Recueillir la partie amputée. La mettre dans des compresses sèches et humides, puis dans un sac plastique hermétique. Mettre ce sac dans un second récipient contenant un mélange eau/glace.
Ne jamais mettre la partie amputée:
Le sang oxygéné est véhiculé depuis le coeur par le système artériel. La main est vascularisée par deux artères principales: l’artère radiale et l’artère ulnaire. Chaque doigt est lui-même vascularisé par deux petites artères. Lorsque les deux artères de la main ou d’un doigt sont sectionnées, l’apport en sang oxygéné est interrompu (dévascularisation ou ischémie).
Ce terme définit une infection se trouvant à l’intérieur d’une articulation. Elle peut apparaître suite à une plaie située au voisinage d’une articulation. Cette dernière présente généralement une tuméfaction et devient très douloureuse. Il s’agit d’une pathologie grave qui nécessite un drainage chirurgical en urgence et un traitement par antibiotique sans quoi elle peut mener à une destruction du cartilage et à l’apparition à moyen terme d’une arthrose. Une conséquence fréquente de l’arthrite septique est une raideur articulaire.
Une articulation peut présenter une inflammation qui n’est pas liée à un phénomène infectieux. On parle alors d’arthrite aseptique. Les causes sont multiples et comprennent la polyarthrite rhumatoïde, la goutte, la chondrocalcinose. Le traitement commence par celui de la pathologie de base, un drainage chirurgical est parfois nécessaire.
Il s’agit d’un geste chirurgical de fusion de deux os entre eux réalisée en supprimant l’articulation qui les sépare. Cette intervention est indiquée le plus souvent dans les cas d’arthrose, mais également dans certains accidents ou lors d’excision de tumeurs. Le but principal est de diminuer la douleur liée aux mouvements de cette articulation ou de prévenir le développement d’une arthrose. Suite à l’opération, un certain mouvement reste possible grâce aux deux articulations précédant et suivant l’arthrodèse.
Cette technique chirurgicale permet d’observer l’intérieur d’une articulation en y introduisant un tube optique de trois millimètres, relié à une caméra. Le but d’une arthroscopie est double: poser un diagnostic et éventuellement procéder à la réparation de la lésion. On utilise régulièrement l’arthroscopie en cas de suspicion de lésions ligamentaires du poignet.
L’arthrose est définie par l’usure du cartilage d’une articulation. Ce processus peut se loger au niveau de n’importe quelle articulation du poignet ou de la main mais montre une prédilection pour certains sites: les articulations interphalangiennes distales et l’articulation trapézo-métacarpienne.
Le degré d’atteinte du cartilage n’est pas nécessairement lié à la sévérité des symptômes (douleur lors des mouvements, raideur articulaire). Le traitement dépend alors essentiellement de la gêne. Dans certains cas, on préconise les médicaments antidouleurs, les attelles et la physiothérapie. On peut également recourir à la chirurgie, pour le remplacement de l’articulation par une prothèse ou un tissu avoisinant ou une arthrodèse.
L’articulation entre les os pisiforme et triquetrum du poignet peut être le siège d’une arthrose. Cette dernière provoque des douleurs au poignet, du coté de l’auriculaire. On conseillera d’abord au patient de se reposer, de modifier ses activités et de prendre des médicaments antalgiques. Toutefois, si les symptômes persistent, on peut pratiquer une infiltration de cortisone localement ou enlever l’os pisiforme de façon à éliminer l’articulation douloureuse. L’absence de cet os ne provoque aucune limitation fonctionnelle.
L’attelle peut être préfabriquée ou moulée sur mesure. Elle est largement utilisée pour immobiliser ou rééduquer la main ou les articulations.
Tout le temps sollicitées, les mains sont fortement sujettes aux brûlures. On différencie les brûlures superficielles (1er et 2ème degré superficiel) et profondes (2ème degré profond, 3ème degré). La paume étant plus épaisse que le dos de la main, les brûlures y sont le plus souvent superficielles. Celles-ci guérissent spontanément à l’aide de pansements et n’entrainent pas ou peu de séquelles. Les brûlures profondes nécessitent au contraire la plupart du temps une prise en charge chirurgicale. On recourt alors à des greffes de peau. Le patient suivra ensuite des séances de physiothérapie et d’ergothérapie, et portera des attelles et des gants de compression.
Cette zone comprend les petits os du poignet situés entre les deux os de l’avant-bras et les métacarpiens. Ces os sont au nombre de huit: scaphoïde, lunatum, triquetrum, pisiforme, hamatum, capitatum, trapézoïde et trapèze. De multiples ligaments assurent la stabilité entre ces os tout en leur permettant un certain degré de mobilité essentielle pour effectuer les mouvements du poignet. Dans le cas d’une rupture ligamentaire (instabilité scapho-lunaire, instabilité luno-triquétrale), il convient d’immobiliser, de réparer ou de reconstruire les structures lésées, sinon une arthrose risque de se développer.
C’est une infection du tissu sous-cutané. Elle se manifeste par une rougeur douloureuse de la peau qui s’étend progressivement. L’origine de l’infection provient d’une plaie qui peut être de très petite taille. Le traitement est constitué de la prise d’antibiotiques associé à une immobilisation. La chirurgie n’est pas indiquée s’il n’y a pas de formation de pus.
Le nerf ulnaire se situe à la face postérieure et interne du coude, où il peut subir une compression. Cela se traduit par des engourdissements ou des fourmillements dans l’auriculaire et une partie de l’annulaire, d’abord intermittents puis permanents. Lorsque la compression est plus sévère et prolongée, on constate une faiblesse de la main et ainsi des gestes maladroits. Une consultation auprès d’un neurologue est souvent demandée afin de confirmer la localisation de la compression et d’évaluer sa sévérité. On tentera d’abord un traitement par immobilisation du coude durant la nuit. Si cela n’a pas d’effet, on proposera de la chirurgie. Il s’agit alors de décomprimer le nerf et parfois de le déplacer dans une position où il est soumis à des contraintes plus faibles.
Le fléchissement des doigts est rendu possible grâce aux tendons. Ceux-ci sont maintenus contre les os par un système de poulies, similaires à des gaines entourant les tendons. Mais lorsqu’une gaine est devenue trop étroite, celle-ci peut entraîner des frottements excessifs sur le tendon, ce qui provoque un blocage douloureux du doigt. Au début, ce phénomène se manifeste surtout le matin lors des mouvements de flexion et d’extension des doigts. Dans les cas les plus avancés, le doigt est bloqué en flexion (ou en extension), ce qui nécessite l’aide de l’autre main pour le redresser.
Dans les cas débutants, le traitement consiste en une infiltration de cortisone autour des tendons affectés. Si la pathologie est plus avancée, la chirurgie permet de sectionner la poulie responsable du phénomène.
Le doigt en maillet est une maladie extrêmement fréquente. Il correspond à la rupture du tendon extenseur qui se situe à la base de la dernière phalange du doigt. Le doigt en maillet ne fait pas forcément mal mais a pour conséquence que le patient ne peut plus tendre l’extrémité de son doigt. Lorsque le tendon est rompu et qu’il n’y a pas de plaie, le traitement consiste en une immobilisation de l’articulation par une attelle. Dans le cas où un fragment osseux a été emporté ou lorsque le tendon est sectionné par une plaie, la chirurgie permet de rétablir la continuité du tendon.
Lorsqu’on observe la paume de la main, on remarque une zone centrale «creuse» et deux zones «rebondies», l’une dans le prolongement du pouce, l’autre dans le prolongement de l’auriculaire. Il s’agit respectivement de l’éminence thénar et hypothénar. Ces reliefs sont créés par les muscles sous-jacents, qui assurent la motricité fine du pouce et de l’auriculaire.
Une entorse implique par définition une lésion du ligament, qu’elle soit microscopique ou plus sévère. Elle peut siéger au niveau de n’importe quelle articulation. Dans la plupart des cas, les entorses sont bénignes. Le traitement consiste alors à immobiliser l’articulation durant quelques jours. Si l’entorse est toutefois plus sévère, nous évaluons si une immobilisation suffit ou s’il faut envisager une réparation chirurgicale.
Lors de la pratique de certains sports, il arrive parfois qu’un choc au pouce génère un mouvement vers l'extérieur de la main. La position du pouce est forcée au-delà de l'écartement maximal naturel qui existe entre le pouce et la main, le ligament s'étire et c'est l'entorse, appelée aussi pouce du skieur.
Il est important de noter que toutes les entorses, même les moins sévères, engendrent des douleurs et une tuméfaction qui peuvent persister durant plusieurs mois.
Cette discipline consiste à rééduquer et réadapter la main au moyen d’activités et/ou d’attelles. L’ergothérapie est essentielle et complémentaire à la chirurgie de la main dans de multiples indications (traitement des raideurs digitales, rééducation après la chirurgie des tendons, rééducation sensitive, traitement des cicatrices et des brûlures, prise en charge des malformations congénitales). Elle peut également aider à modifier les gestes usuels dont l’exécution est devenue difficile suite à une maladie ou à un accident impliquant la main, le poignet ou les nerfs.
N’importe lequel des vingt-sept os de la main peut être le siège d’une fracture, de même que le radius ou le cubitus au poignet. Certaines fractures (dites stables et non déplacées) peuvent être traitées par une immobilisation stricte (un plâtre) ou relative (par exemple, un ruban velcro attache le doigt lésé au doigt voisin sain). Lorsque la fracture est instable, déplacée ou associée à une plaie, lors d’une fracture ouverte, une intervention chirurgicale est souvent nécessaire.
Chaque doigt possède trois phalanges hormis le pouce qui n’en a que deux. Les doigts étant particulièrement exposés aux accidents, la fracture des phalanges est fréquente. Le choix entre un traitement conservateur (immobilisation seule) ou chirurgical dépend de la localisation et du type de la fracture, ainsi que des lésions associées.
Le premier métacarpien appartient au pouce. Ses fractures sont problématiques puisqu’elles ont tendance à se déplacer. Ceci peut entraîner des irrégularités de la surface articulaire qui provoquent un risque de développer de l’arthrose. Il est alors primordial de replacer les fragments en bonne position par une chirurgie.
Le plus souvent, quand on parle de fracture du poignet, on parle en réalité de fracture de l’extrémité distale du radius et/ou du cubitus. Il s’agit de la fracture la plus fréquemment rencontrée chez l’adulte. Le nombre de fragments et le déplacement de la fracture conditionnent le type de traitement. Si la fracture est importante, elle peut entraîner un déplacement : le poignet a un aspect inhabituel, « tordu ». Certaines fractures peu déplacées peuvent être traitées par une immobilisation plâtrée alors que celles jugées trop déplacées ou instables nécessitent une intervention chirurgicale, le plus souvent par une plaque en Titane.
L’artère ulnaire chemine dans la paume de la main du côté de l’auriculaire. Elle peut s’obstruer (thrombose) suite à un traumatisme. Ce phénomène arrive fréquemment chez les patients ayant des professions manuelles avec des outils vibratoires ou lorsqu’ils se servent de la paume de la main pour emboîter des pièces entre elles. Certains sports prédisposent également à cette maladie (golf, volleyball, mountain bike). Des douleurs centrées sur l’éminence hypothénar, des fourmillements dans l’annulaire et l’auriculaire ou une hypersensibilité au froid sont les premières manifestations de la thrombose (formation d'un caillot de sang). On propose d’abord comme traitement une modification de l’activité professionnelle ou des loisirs, l’arrêt du tabac, et la prescription de médicaments pour dilater les vaisseaux sanguins. Si cette prise en charge n’est pas efficace, une opération chirurgicale permet d’exciser le segment obstrué et de reconstruire l’artère.
La main peut être affectée par une infection résultant le plus souvent d’une plaie. Celle-ci provoque des douleurs importantes dont l’intensité croît inexorablement. Son degré de gravité est variable selon qu’il s’agisse d’une infection superficielle localisée (cellulite, paronychie) ou d’une infection purulente, étendue ou profonde (phlegmon, abcès des espaces profonds, ostéite).
Une prise en charge adéquate et rapide est nécessaire afin d’en éviter la progression. Elle prend souvent la forme d’un drainage chirurgical associé à des antibiotiques et une immobilisation. Une rééducation sous forme de physiothérapie/ergothérapie est parfois nécessaire afin de retrouver toute la mobilité de la main.
Chaque doigt reçoit un apport de sang oxygéné par deux artères. Le pouce possède en plus deux autres artères sur la face dorsale (côté ongle). En cas d’interruption du flux sanguin artériel, on parle d’ischémie. Le doigt ne peut survivre que quelques heures dans une telle situation, sinon il développe une nécrose. Les causes d’une ischémie digitale peuvent être classées en deux catégories:
- causes traumatiques: un accident provoque la section, l’écrasement ou la thrombose aiguë (vaisseau sanguin bouché par un caillot) des deux artères. Une thrombose de l’artère ulnaire peut aussi survenir dans la paume de la main suite à des traumatismes répétés (hypothenar hammer syndrome).
- causes non traumatiques: certaines maladies peuvent entraîner un spasme des artères (phénomène de Raynaud). Il peut aussi s’agir de la migration d’un caillot sanguin (embole) qui obstrue une artère.
Les deux os de l’avant-bras, le radius et l’ulna forment une articulation au niveau du poignet. Des ligaments, des tendons et des muscles permettent à cette articulation radio-ulnaire distale d’être stable. Une instabilité peut se développer suite à un accident de type entorse ou fracture du poignet. Les douleurs se logent alors sur le côté auriculaire du poignet et limitent la mobilité. On peut parfois percevoir un craquement lors des mouvements de rotation de l’avant-bras. Lorsque le diagnostic est posé précocement, le traitement instauré peut aller de l’immobilisation simple à une chirurgie visant à reconstruire les structures ligamentaires blessées. Si le diagnostic est plus tardif, la chirurgie devient l’unique possibilité pour soulager les douleurs et améliorer la mobilité.
Les huit os du carpe sont reliés entre eux ainsi qu’au radius, au cubitus et aux métacarpiens par des ligaments multiples. Le ligament entre le scaphoïde et le lunatum peut se rompre suite à un traumatisme, typiquement une hyperextension du poignet. Tout comme pour une entorse au poignet, le patient se plaindra généralement de: douleurs lors des mouvements du poignet, manque de force, tuméfaction. La prise en charge est importante puisque cette lésion provoque l’apparition d’arthrose du poignet à moyen terme. Une fois le diagnostic posé, une chirurgie visant à réinsérer ou reconstruire le ligament sera proposée. Dans les cas où le diagnostic est plus tardif et l’arthrose déjà présente, une chirurgie sera faite visant à supprimer les articulations lésées soit en excisant certains os, soit en en fusionnant certains (arthrodèse).
Les kystes du poignet sont des formations parfaitement bénignes mais qui peuvent gêner soit par leur caractère douloureux soit par leur taille excessive. Leur volume peut fluctuer. Ils peuvent même disparaître spontanément, surtout durant les trois à six mois suivant leur apparition. Si cela n’est pas le cas et que la gêne persiste, une excision chirurgicale peut être envisagée. Le taux de récidive après chirurgie est de 15%.
A la suite d’une plaie, des cellules de la peau peuvent générer un kyste qui consiste en l’apparition d’une boule dure sous la peau. Celle-ci peut être gênante lors de la prise d’objets. Son traitement consiste en son excision.
Les patients souffrant d’arthrose de la dernière articulation du doigt (proche de l’ongle) peuvent développer un kyste à cet endroit, qu’on appelle mucoïde. Cette lésion croit progressivement et peut se rompre, provoquant alors l’écoulement d’un liquide clair qui peut être gélatineux. Le risque de développer alors une infection de l’articulation (arthrite septique) est important. L'ongle peut se déformer en gouttière par la pression du kyste sur sa matrice. Le traitement consiste en une ablation du kyste et de la pointe osseuse. L’arthrodèse peut également être envisagée.
Ce kyste se présente sous la forme d’un nodule (boule) ferme, situé au niveau de la paume d’un doigt. Cette formation est bénigne et peut disparaître spontanément. Dans les cas où la gêne est importante, une excision chirurgicale peut être réalisée. Le taux de récidive est extrêmement faible.
La stabilité de l’articulation entre le radius et l’ulna au poignet est assurée par des ligaments, des tendons ainsi que des muscles. Le ligament triangulaire du carpe joue un rôle important. Ce dernier peut se rompre suite à un accident ou s’user et présenter une déchirure. Une lésion du ligament triangulaire peut provoquer des douleurs du versant ulnaire (côté auriculaire) du poignet ainsi qu’une limitation de la mobilité. Lorsque la rupture est complète, une instabilité radio-ulnaire distale se développe. Selon la gravité de la lésion, le traitement consiste en un immobilisation ou un traitement chirurgical. Ce dernier peut parfois se faire par arthroscopie. Dans d’autres cas il est nécessaire d’ouvrir l’articulation.
La maladie de Dupuytren est une pathologie dont l’origine est inconnue qui touche des tissus superficiels de la paume de la main et des doigts, entre la peau et les tendons. Elle consiste en l’apparition de nodules (boules) puis de brides sous la peau, le plus souvent au niveau de l'auriculaire et de l'annuaire. L’évolution est généralement lente mais parfois progressive et peut amener certains doigts à se replier (raideur en flexion) rendant l’extension complète impossible. Trois types de traitement peuvent être proposés dès que la main ne peut plus être posée à plat, tous réalisés sous anesthésie locale ou régionale:
1) Section de la bride par une aiguille passée à travers la peau;
2) Injection d’une enzyme (collagénase Xiapex®) digérant les tissus malades en 24 heures. Une manoeuvre d’extension du doigt est réalisée le lendemain.
3) La chirurgie, consistant à exciser les brides en ouvrant la peau sur toute la longueur du doigt.
L’os nécessite un apport en oxygène, véhiculé par le sang, pour assurer son métabolisme. Lors d’une diminution prolongée de cet apport, l’os peut nécroser, c’est-à-dire se dévitaliser et «mourir». Ce problème peut se rencontrer suite à une fracture mais également de façon spontanée comme dans la maladie de Kienböck. L’os touché est le lunatum qui constitue un des huit os du carpe. La cause de la maladie reste incertaine. Elle touche plutôt une population masculine active et jeune (moins de 40 ans) et se présente sous la forme de douleurs du poignet survenant le plus souvent spontanément ou quelques fois après un traumatisme. Le diagnostic est posé sur la base de radiographies complétées au besoin par une IRM. Cette imagerie permet de déterminer le stade de la maladie qui conditionne alors le traitement proposé. Dans certains cas, une immobilisation plâtrée sera proposée, alors qu’une intervention sera indiquée pour les cas plus avancés.
Toute morsure est considérée comme une plaie infectée, qu’elle soit causée par un animal ou un homme. Il est toujours nécessaire de procéder en urgence à une excision des bords des plaies sous anesthésie locale afin de réduire la quantité de bactéries. Si la gaine des tendons fléchisseurs des doigts est atteinte, un phlegmon peut se développer. Un traitement par antibiotiques est toujours nécessaire pour prévenir ou soigner l’infection. La chirurgie est parfois nécessaire.
Les nerfs ont de nombreuses fonctions: renseigner le cerveau sur la sensibilité, la douleur, la position, transmettre l’impulsion électrique permettant aux muscles de se contracter, participer à la régulation de la température en dilatant ou contractant les artères. Ils peuvent être atteints à la suite d’un accident (section, écrasement, arrachement; par exemple voir paralysie du nerf radial) ou dans le cadre de compressions (syndrome du tunnel carpien, compression du nerf ulnaire au coude).
C’est une infection de la pulpe d’un doigt, qui peut être très douloureuse. Le traitement est d’abord chirurgical pour évacuer le pus, puis médicamenteux (antibiotiques).
Une infection peut se développer au niveau d’un os à la suite d’une plaie ou d’une dissémination d’une infection par le sang (surtout chez les enfants). Le traitement est généralement constitué par une antibiothérapie prolongée. La chirurgie peut néanmoins être nécessaire pour nettoyer l’os.
Le nerf radial permet d’effectuer la rotation de la main avec la paume vers le haut, ainsi que l’extension du coude, du poignet et des doigts. Il donne de plus la sensibilité à une partie du dos de la main. Ce nerf est le plus fréquemment blessé suite à une fracture du bras ou du coude. Le patient se retrouve alors avec une difficulté, voire une impossibilité à étendre les articulations du bras et de la main. Si la fracture ne nécessite pas d’opération, l’observation est néanmoins de rigueur. La récupération peut être spontanée mais elle peut nécessiter de nombreux mois. Lorsqu’une fixation chirurgicale de la fracture est nécessaire, il convient d’explorer le nerf et de réparer une éventuelle section.
La paronychie est une infection qui se développe au niveau des replis cutanés bordant l’ongle, contrairement au panaris qui touche la pulpe. Son origine provient d’un passage de bactéries entre l'ongle et la peau. Les personnes se rongeant les ongles ou travaillant les mains dans l'eau sont à risque de développer une paronychie. Dans les cas débutants, un traitement conservateur par des bains de doigt désinfectants, associés à un pansement anti-inflammatoire, peut être efficace. Si une infection purulente s’est déjà développée sous l’ongle ou au niveau des replis de peau, un drainage chirurgical devient nécessaire. L’ablation d’une partie latérale de l’ongle permet généralement d’évacuer le pus. Un traitement par antibiotiques est généralement prescrit. Le risque d’une absence de traitement est que l’infection se propage localement.
Le phénomène de Raynaud correspond au blanchiment soudain d’un ou plusieurs doigts, souvent suite à une exposition au froid. Le ou les doigts atteints présentent en outre des fourmillements ou des douleurs. La recoloration survient spontanément après un réchauffement des doigts. Ceux-ci sont d’abord bleutés puis rouges. Souvent, on ne trouve pas de cause à ce phénomène. On doit cependant s’assurer qu’il n’est pas lié à une autre maladie nécessitant un traitement spécifique. Si ce n’est pas le cas, on propose au patient d’éviter l’exposition au froid et d’arrêter de fumer. Certains médicaments peuvent prévenir ce phénomène. La chirurgie n’est proposée qu’en dernier recours.
Ce terme décrit une infection touchant la gaine des tendons qui permettent la flexion des doigts. Les infections qui s’y développent ont tendance à progresser rapidement en l’absence de traitement adéquat. Elles peuvent léser le tendon ou s’étendre à l’ensemble de la main. La chirurgie est le traitement de choix et est associé à un traitement antibiotique. Elle consiste en un lavage de la gaine. Une hospitalisation peut être nécessaire dans les cas sévères. On prescrit souvent des séances d’ergothérapie ou physiothérapie dans les suites afin de lutter contre la raideur des doigts.
La physiothérapie constitue un élément essentiel de la prise en charge. Différentes techniques sont mises à contribution: mobilisation active (mouvements réalisés par le patient en utilisant ses propres muscles) et passive (mouvements réalisés par le thérapeute ou le patient à l’aide de la main saine), drainages et traitement des cicatrices, renforcement musculaire, bains de paraffine, ultra-sons, ondes courtes, TENS ou encore whirlpool.
Très fréquentes et d’apparence souvent banale, les plaies de la main nécessitent une prise en charge spécialisée. C’est surtout le cas lorsqu’elles se situent dans la paume. De multiples structures dites «nobles» (nerfs, tendons, artères) sont effectivement à proximité et peuvent être lésées. Un examen clinique permet d’exclure certaines atteintes et si un doute subsiste, une exploration de la plaie au bloc opératoire est nécessaire pour faire le bilan des lésions et les traiter.
Le pouce du skieur se produit lorsque le pouce est forcé en direction opposée de la main, endommageant le ligament reliant les os à la base du pouce. Le ligament peut se déchirer et entraîner une instabilité gênante lorsqu’on utilise la pince pouce-index. Le simple fait de tomber sur une main tendue peut causer ce type de blessure, mais celle-ci risque davantage de se produire lorsque l’on fait une chute en tenant un bâton de ski. C’est la raison pour laquelle on associe cette blessure au ski. S’il s’agit d’un simple étirement ou d’une rupture partielle, une immobilisation par attelle est instaurée. Si la rupture est complète et que les extrémités du ligament ne sont pas en contact, il est nécessaire d’opérer.
Une fracture doit normalement se consolider en trois mois par la formation d’un cal osseux. Si cela n’est pas le cas, on parle de retard de consolidation entre trois et six mois, puis de pseudarthrose à partir de six mois. Cette non-consolidation empêche le squelette d’assurer la stabilité requise pour remplir sa fonction. Les conséquences ne sont pas identiques selon l’os concerné.
- Scaphoïde
Une fracture du scaphoïde peut évoluer vers une pseudarthrose, surtout en cas de traitement tardif, de tabagisme ou lorsque le trait de fracture est proche du radius. Cette instabilité squelettique entraîne une arthrose. Il est important de pouvoir diagnostiquer la pseudarthrose avant l’apparition de l’arthrose si on veut pouvoir réparer le scaphoïde par une chirurgie. Dans le cas contraire, seul le recours à une chirurgie palliative - visant à supprimer le contact entre les os usés - pourra être proposé.
On parle de raideur lorsqu’une articulation est limitée dans son mouvement. Les causes sont multiples et comprennent entre autres les fractures, les entorses, les infections, les plaies avec lésions tendineuses ou encore la maladie de Dupuytren. Le traitement initial est d’abord constitué par de la rééducation (ergothérapie, physiothérapie), avec parfois un port d’attelles. La chirurgie cherche à traiter la cause de la raideur. Il peut s’agir de libérer des tendons adhérents ou des ligaments rétractés, de corriger des cicatrices limitant l’élasticité de la peau, d’exciser des brides comme dans la maladie de Dupuytren. La chirurgie est toujours suivie d’une rééducation.
L’arthrose de la base du pouce est fréquente à partir de l’âge de 50 ans (articulation trapézo-métacarpienne). Elle se traduit généralement par des douleurs lors de mouvements tels que dévisser un bouchon ou tourner une clef dans une serrure.
Il n’existe pas de traitement pour guérir de l’arthrose. On cherche alors à diminuer l’intensité des symptômes par des médicaments antalgiques, des attelles, voire des infiltrations de cortisone. En cas d’échec, la chirurgie permet de soulager durablement la douleur. Deux options sont alors possibles: exciser l’os trapèze de façon à éliminer l’articulation douloureuse, ou mettre en place une prothèse à la place de l’os. Le choix se fait en fonction de l’âge du patient, de sa profession ou encore des déformations de son pouce associées à l’arthrose.
Un doigt peut développer une coloration bleutée, localisée à un endroit et souvent indolore, suite à la rupture d’une veine. Il s’agit d’une pathologie bénigne qui se résout spontanément sans traitement particulier.
Le scaphoïde constitue l’un des huit os du carpe. C’est souvent lui qui est fracturé suite à une chute avec réception sur la paume de la main. Un traitement doit être instauré dans tous les cas puisqu’une prise en charge inadéquate risque de mener à une non-consolidation ou pseudarthrose, elle-même génératrice d’arthrose. Dans la plupart des cas, l’os se casse en son milieu et un plâtre doit être porté deux mois ou plus. La mise en place d’une vis peut éviter l’immobilisation prolongée mais ne permet pas un retour au travail plus rapide dans les professions manuelles lourdes.
Le tendon du muscle extenseur ulnaire du carpe (ECU) permet d’étendre le poignet. Il chemine à la face dorsale du poignet dans une gaine qui le maintient en place. Si cette dernière est déchirée, le tendon devient trop mobile et on constate alors un claquement au dos du poignet lors de certains mouvements. Ce phénomène peut être douloureux. Lorsque le diagnostic est posé précocement, une immobilisation peut être proposée. En cas d’échec, seule une stabilisation chirurgicale du tendon est efficace.
Le nerf radial, qui assure la sensibilité d’une partie du dos de la main peut présenter, au niveau du poignet, une irritation douloureuse et des troubles de la sensibilité. Cette situation peut survenir suite à: une compression par un bracelet, des mouvements répétitifs, une fracture du poignet, ou encore à un diabète. La prise en charge initiale associe souvent une immobilisation à des médicaments contre la douleur. La chirurgie est réservée aux cas réfractaires ou lorsqu’on a une forte suspicion que le nerf a été blessé.
Le nerf médian donne la sensibilité au pouce, à l’index, au médius ainsi qu’à une partie de l’annulaire. Il peut être comprimé au niveau du canal carpien et provoquer des fourmillements et des engourdissements de la main. Ces phénomènes apparaissent au début essentiellement la nuit. Lorsque la maladie progresse, une insensibilité permanente peut se développer dans les doigts de même qu’une faiblesse dans le pouce. Cette pathologie est très fréquente entre 50 et 60 ans et touche plus fréquemment les femmes. Les deux mains peuvent être atteintes en même temps.
Une consultation auprès d’un neurologue est souvent demandée afin de confirmer la localisation de la compression et d’évaluer sa sévérité. Un traitement conservateur (une attelle durant la nuit, la prescription d’anti-inflammatoires) est prescrit pour les compressions légères. Dans les autres cas, la chirurgie permet de décomprimer le nerf médian grâce à une courte incision dans la paume de la main. La récidive est alors rare.
Un frottement peut se produire au point de croisement de certains tendons extenseurs du pouce et du poignet, surtout suite à des efforts répétés du poignet. La douleur se trouve sur le versant radial (côté pouce) de l’avant-bras. Le traitement consiste en une modification (temporaire) des activités, la prise de médicaments anti-inflammatoires (y compris infiltration locale de corticoïdes) et une immobilisation.
Il s’agit d’une inflammation des tendons du pouce responsable de douleurs sur le bord externe du poignet lors de l’utilisation du pouce. Cette pathologie est typique chez les jeunes mères qui portent quotidiennement le nourrisson en flexion du poignet et extension du pouce. Une immobilisation du poignet par attelle associée à des anti-inflammatoires permet souvent de résoudre les symptômes. Les cas plus récalcitrants peuvent amener à réaliser une infiltration de cortisone ou alors une libération chirurgicale des tendons atteints.
Le tendon du muscle extenseur ulnaire du carpe (ECU) permet d’étendre et d’incliner le poignet du côté de l’auriculaire. Une inflammation du tendon provoque des douleurs lors des mouvements. La cause est souvent une sollicitation excessive, de nature professionnelle ou sportive. L’immobilisation et les médicaments anti-inflammatoires (y compris une infiltration de corticoïdes) constituent la première ligne de traitement. La physiothérapie peut également être proposée. Le recours à la chirurgie est exceptionnel.
Les tendons apparaissent comme une corde blanche et lisse et constituent le prolongement des muscles pour permettre le mouvement des articulations. Ils peuvent être touchés par différentes pathologies: traumatiques (une section ou une rupture), dégénératives (doigt à ressaut, tendinite de De Quervain) ou congénitales. Leur réparation s’effectue par suture et est suivie par un programme de rééducation (physiothérapie, ergothérapie) conduit durant plusieurs semaines.
Une tumeur est définie par une croissance non contrôlée de cellules, ce qui aboutit à une augmentation de volume du tissu d’origine. On distingue habituellement les tumeurs bénignes , avec une extension uniquement locale, des tumeurs malignes, qui peuvent développer des métastases à distance. Les premières sont beaucoup plus fréquentes que les secondes. Les patients consultent généralement après avoir remarqué l’apparition d’une lésion de la peau ou d’une boule sous-cutanée. Puisque toutes les structures anatomiques de la main peuvent être le siège de tumeurs, il s’agit d’établir l’origine de la tumeur ainsi que son caractère bénin ou malin. Ceci peut nécessiter une biopsie, geste consistant à prélever une partie de la tumeur pour l’analyser. Des examens radiologiques (radiographies, IRM, scanner) sont fréquemment utilisés pour préciser l’étendue de la lésion. L’excision chirurgicale est le traitement privilégié.
Cette tumeur bénigne a pour origine le glomus qui est une structure responsable de la régulation de la température. Elle se localise fréquemment sous l’ongle ou au niveau de l’extrémité des doigts. Elle est parfois visible sous la forme d’un petit nodule d’une couleur bleutée ou rouge. Elle est généralement très douloureuse et le contact du froid est désagréable. Cette tumeur mesure rarement plus de quelques millimètres de diamètre. Son traitement consiste à exciser la lésion en totalité.