Les cancers du cerveau incluent les tumeurs cérébrales primitives (par ex., les glioblastomes) et les métastases cérébrales ayant migré depuis les tumeurs primitives vers d’autres organes (poumon, sein, mélanomes, etc.).
Ces deux types de tumeurs présentent des défis de taille pour les chirurgien·ne·s et les oncologues. C’est notamment le cas lors de résections chirurgicales incomplètes de tissu cérébral ou de thérapies inefficaces. Même lorsque le volume des tumeurs diminue en réponse à un traitement pharmacologique, les cellules cancéreuses s’adaptent presque systématiquement et engendrent des tumeurs insensibles à tout traitement – un phénomène appelé résistance adaptative.
Face à cette difficulté, comment trouver des solutions? Au Centre de recherche Famille Lundin sur les tumeurs cérébrales nous sommes convaincus que la recherche translationnelle offre des possibilités prometteuses.
Cette approche vise à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents qui entraînent la transformation de cellules saines en cellules cancéreuses. Elle contribue donc à identifier des pistes qui pourraient servir à développer un traitement.
Pour croître, les cellules tumorales doivent activer certains mécanismes, tels que la formation de nouveaux vaisseaux sanguins destinés à nourrir la tumeur ou le blocage de la réponse immunitaire pour échapper à leur élimination. Nous avons examiné les effets d’inhibiteurs de l’angiogenèse (soit la formation de vaisseaux sanguins) et d’inhibiteurs de points de contrôle immunitaire qui inversent l’inhibition immunitaire induite par les cellules cancéreuses.
L'équipe du Prof. D. Hanahan a constaté que cibler ces voies séparément ou conjointement n’entrainait qu’une faible réaction. En revanche, lorsque ces traitements étaient combinés à un antidépresseur tricyclique, également connu pour reprogrammer certaines zones du système immunitaire du cerveau (les macrophages), nous avons observé des effets spectaculaires sur les cellules cancéreuses. Compte tenu de ces résultats, nous mettons désormais au point un essai clinique afin de valider ces observations chez des patient·e·s atteint·e·s de glioblastomes récurrents.