«On a réussi à trouver le traitement qui me convient.»

Malgré la présence d’un lymphoedème depuis 3 ans, Anna Ruegger peut mener une existence pleinement active.

Lorsqu’on rencontre Anna Ruegger, il est difficile d’imaginer qu’elle a vécu un accident de surf qui lui a laissé d’importantes séquelles à une jambe et aurait pu lui coûter la vie. Passionnée de sport, cette jeune femme de 30 ans pratique régulièrement la natation, le ski de piste et de fond, ou encore le spinning (vélo en salle). Elle travaille en outre à 100% et n’a jamais envisagé de diminuer son pourcentage.

C’est en été 2010, lors de ses vacances à Hossegor dans le Pays Basque, que son accident est survenu. La dérive de sa planche lui entaille sa jambe droite sur 20cm et lui sectionne l’artère fémorale, principal vaisseau de la cuisse. Son ami et des surfeurs lui donnent immédiatement les premiers secours qui l’empêchent de perdre tout son sang, l’artère fémorale s’affaisse et reste fermée jusqu’à son arrivée aux urgences de Biarritz, avant de s’ouvrir à nouveau. Sa survie se joue à la minute près.

Anna reste hospitalisée en France, puis au CHUV durant quatre semaines. Les chirurgiens vasculaires réussissent à sauver sa jambe, puis Anna est suivie à la consultation d’angiologie. L’évolution est bonne mais, suite au traumatisme subi, d’autres vaisseaux se révèlent endommagés. En effet, un lymphoedème se développe peu à peu: les canaux lymphatiques n’arrivent plus à drainer la lymphe, qui s’accumule alors dans les tissus sous-cutanés. «Mon genou, ma cheville et finalement toute ma jambe étaient enflés, explique la jeune femme. Je n’arrivais plus à plier ma jambe, cela me gênait dans mes mouvements. Je ressentais en outre une douleur sourde, comme une rage de dent permanente qu’on n’arrive pas à soulager. C’était très pénible.»
 

Retrouver une jambe de taille normale

Anna est alors suivie à notre consultation de lymphologie. L’une de nos physiothérapeutes, Claudia Lessert, va d’abord s’employer à réduire le lymphoedème: Anna suit des séances intensives de physiothérapie et de drainage lymphatique manuel. En complément, elle porte, jour et nuit sur plusieurs semaines, un bandage multicouches, composé de bandes de compression et de bandes de mousse.

Après la réduction du lymphoedème et le retour de la jambe d’Anna à une taille normale, il faut la stabiliser. C’est une tâche délicate, d’autant plus qu’Anna désire continuer à travailler et faire du sport. De nombreux essais sont faits pour lui trouver le bas de contention adapté, dans la forme, l’élasticité et la longueur, qui empêche la jambe de regonfler. La poursuite des séances de physiothérapie est prescrite ainsi que le port des bandages multicouches trois fois par semaine, qu’elle apprend également à confectionner par elle-même pour dégonfler si nécessaire la jambe, en été ou après le sport. «Ce fut un long combat, résume Anna. J’avais parfois l’impression qu’on n’allait jamais arriver à maîtriser cet oedème qui tentait de revenir sans cesse. Mais dans le Service d’angiologie, on a réussi à trouver le traitement qui me convient.»

Anna devra alterner le port d’un bas ou des bandages durant toute sa vie: «Je sais que je devrai toujours faire preuve de discipline, mais j’ai néanmoins énormément de chance! Je voulais poursuivre ma vie telle que je me l’imaginais, et les professionnels ici ont permis que cela soit possible!».

 Dernière mise à jour le 22/05/2018 à 09:58