Le protocole T3P est une nouvelle étude qui vise à tester un traitement expérimental contre les tumeurs solides (masse cancéreuse).
Le T3P est une souche de bactérie vivante et génétiquement modifiée. Les bactéries sont des micro-organismes, parfois appelées «microbes» ou «germes». Le T3P est dérivé d’une bactérie appelée Yersinia enterocolitica. Dans sa forme d’origine, elle peut provoquer des diarrhées et d’autres symptômes si elle entre accidentellement dans les aliments et est avalée. Le T3P a été modifié pour être moins agressif et moins susceptible de causer ces symptômes, afin de lui permettre de vivre et de se développer dans des tumeurs.
Le T3P a également été modifié pour que lorsqu’il se trouve à l’intérieur d’une tumeur, il injecte aux cellules environnantes des protéines (substances chimiques) qui stimulent le système immunitaire. Par conséquent, le système immunitaire du/de la patient-e devrait reconnaître et attaquer les cellules cancéreuses non seulement des tumeurs injectées, mais aussi des autres foyers tumoraux de la maladie oncologique dont le/la patient-e souffre.
La bactérie T3P a la capacité de se reproduire uniquement dans les tumeurs et pas dans les tissus sains du corps. L'idée est d'injecter cette bactérie directement à l'intérieur des tumeurs et d’évaluer si elle peut aider à combattre le cancer.
L'étude est encore à un stade préliminaire appelé "first in human", ce qui signifie que c'est la première fois qu'elle est testée chez des patient-e-s. Les scientifiques veulent avant tout vérifier si le traitement est sûr et bien toléré par les personnes atteintes de tumeurs solides.
Ce traitement est destiné aux personnes pour qui un traitement à visée curative n’est pas possible et chez qui il n’y a pas d’alternative thérapeutique appropriée. Toutes les tumeurs solides peuvent être ciblées, et il n'y a pas de restrictions sur les traitements antérieurs que les patient-e-s ont pu recevoir.
L’étude n’est pas accessible aux personnes souffrant d’une surcharge en fer, d’affections médicales graves ou immunodéprimées, car elles peuvent présenter un risque accru d’effets secondaires. Les patient-e-s dont les implants ne peuvent pas être facilement retirés ou remplacés (tels que les arthroplasties de la hanche ou les valves cardiaques artificielles) ne sont pas non plus autorisés, en raison du risque infectieux. Les patient-e-s à risque élevé de saignement ne peuvent pas être inclus également.
Ce travail constitue une étape importante dans la recherche contre le cancer, et si tout se passe bien, pourrait mener à une option de traitement intéressante pour les patient-e-s atteint-e-s de tumeurs solides métastatiques, bien qu’au stade actuel les bénéfices ne soient pas garantis.