A l’état normal, un fin réseau de vaisseaux sanguins, les capillaires, assurent la distribution de l’oxygène dans le cerveau (figure 1, au dos). Ils sont le lien entre les artères, qui amènent le sang du coeur au cerveau, et les veines, par lesquelles le sang retourne au coeur. Le cerveau est entouré de différentes membranes (ou enveloppes) appelées méninges, dont la plus superficielle est la dure-mère. La fistule durale est une malformation des capillaires de la dure-mère (figure 2). Ceux-ci sont anormalement élargis, voire absents. Ainsi, le sang provenant des artères se jette directement dans les veines du cerveau. Cette malformation entraîne une augmentation anormale du débit et de la pression dans les veines du cerveau.
Une fistule durale peut se former après un traumatisme important, telle une fracture du crâne, ou suite à une thrombose d’une veine du cerveau (bouchée par un caillot). Mais le plus souvent, l’origine reste indéterminée. Aucune anomalie génétique associée aux fistules durales n’a été identifiée, elles ne sont donc pas héréditaires.
La fistule durale peut entraîner des symptômes dus à la pression anormalement élevée dans les veines :
Les fistules durales révélées par une hémorragie doivent être traitées en urgence en raison du risque de nouveau saignement pouvant endommager le cerveau. En revanche, un traitement n’est pas systématique pour les fistules n’ayant pas saigné. Un traitement non urgent est indiqué devant un risque de survenue d’un saignement ou si la malformation entraîne des symptômes neurologiques ou un acouphène invalidant. Les fistules durales ne nécessitant pas de traitement sont surveillées par des examens d’imagerie réguliers.
Le traitement vise à prévenir ou contrôler les symptômes, notamment la survenue d’une hémorragie. Un examen des vaisseaux pratiqué sous rayon X appelé artériographie permet de préciser l’architecture des malformations et de traiter les fistules durales de l’intérieur. Cette intervention mini-invasive pratiquée sous anesthésie générale s’appelle l’embolisation. Un minuscule tuyau, appelé microcathéter, est introduit par l’artère ou la veine fémorale au pli de l’aine (figure 3) puis remonté jusque dans la malformation (figure 4), afin d’y injecter un produit (colle biologique) pour boucher tout ou partie de celle-ci. D’autres traitements sont possibles, comme la chirurgie. S’ils sont indiqués, une consultation avec un·e spécialiste est proposée.
Quel que soit le type d’intervention, des complications rares mais potentiellement graves peuvent survenir. Elles sont cependant moins fréquentes que les risques liés à la malformation en l’absence de traitement.
Une artère normale du cerveau peut se boucher (AVC ischémique) et exceptionnellement la malformation peut se rompre (AVC hémorragique, avec saignement). Ces complications peuvent causer un handicap invalidant temporaire ou permanent (paralysie d’une partie du corps, difficulté à parler, troubles de la vue) et exceptionnellement le décès. Des complications bénignes et temporaires sont possibles, comme un hématome au point d’insertion du cathéter ou une infection urinaire.
Oui, ce traitement est couvert par l’assurance maladie de base (LAMal).