Parfois, le sommeil peut être altéré et interrompu par des périodes au cours desquelles l'individu cesse de respirer, où il est en apnée. Cela peut affecter les enfants comme les adultes. Les causes peuvent être dues à une pathologie centrale dans laquelle le cerveau ne transmet plus au corps les signaux lui indiquant de respirer. Il peut y avoir une pathologie des voies respiratoires (causes périphériques) obstruant la trachée. Ces obstructions peuvent survenir à un ou plusieurs niveaux, du nez jusqu'au larynx.
Diverses causes neurologiques peuvent être responsables de l'input nerveux central de la respiration, entraînant des crises d'apnée. Ces patient-e-s sont pris-e-s en charge par des pédiatres, des neurologues et des pneumologues. L'apnée obstructive est le plus souvent traitée par l'ORL et, dans certains cas, par un-e chirurgien-ne maxillo-facial-e.
La cause la plus fréquente de l'apnée du sommeil obstructive (ASO) chez l'enfant est l'hypertrophie des amygdales ou des adénoïdes (tissus lymphatiques à l'arrière du nez). Des tumeurs nasales, une déviation sévère de la cloison nasale ou des polypes peuvent également générer une obstruction. Le rétrognatisme, qui repousse la langue vers l'arrière, certaines anomalies cranio-faciales, une langue excessivement large, constituent tous d'importantes causes pouvant gravement obstruer les voies aériennes et entraîner une apnée du sommeil. Chez les enfants et les adultes, il est démontré que l'obésité représente un risque majeur d'apnée du sommeil.
L'apnée du sommeil peut entraîner une grave diminution d'oxygène dans le corps, ce qui peut être dangereux. Le rythme naturel du sommeil est interrompu et le ou la patient-e se réveille régulièrement à cause de ces crises d'apnée. Par conséquent, il passe plus de temps en sommeil léger et moins en sommeil profond et réparateur. La privation chronique de sommeil a des effets sur le coeur, augmente la pression sanguine et accroît le risque d'accident vasculaire cérébral. Le manque de sommeil affecte la concentration, augmente la somnolence, ralentit les réflexes et accroît le risque d'accidents. Il entraîne une prise de poids et crée un phénomène de cycle: la prise de poids augmente la gravité des crises d'apnée qui, à leur tour, augmentent les effets néfastes de l'apnée du sommeil pour le corps.
La respiration désordonnée pendant le sommeil inclut les ronflements, un sommeil agité et des pauses respiratoires. Bien que l'apnée du sommeil se soigne, elle est souvent ignorée. Apprendre à identifier les signes d'alerte, à les distinguer d'un ronflement normal, est la première étape vers la prise en charge. Les enfants peuvent adopter une position différente pour surmonter l'obstruction. Les parents peuvent remarquer que leur enfant a des difficultés à respirer pendant son sommeil. Les conjoints peuvent percevoir des changements dans les rythmes de sommeil, des ronflements ou des épisodes d'arrêt de respiration. Une prise de poids excessive doit faire penser à un rythme de sommeil anormal.
Une personne chez laquelle on identifie une apnée du sommeil doit faire l'objet d'une évaluation poussée par une équipe du sommeil composée de divers médecins spécialistes (ORL, chirurgien maxillo-facial, pédiatre, pneumologue et spécialiste du sommeil).
Les crises d'apnée doivent être documentées en réalisant une étude du sommeil ou polysomnographie, pour laquelle le ou la patient-e est hospitalisé-e pour la nuit. Son rythme de sommeil est alors soigneusement étudié, ses tracés cardiaques et cérébraux sont enregistrés et sa saturation en oxygène est vérifiée. Ces examens sont menés en collaboration avec les spécialistes du Centre d'investigation et de recherche sur le sommeil du CHUV.
La présence de pathologies obstructives des voies aériennes supérieures doit être recherchée et traitée chirurgicalement, le cas échéant. Les enfants souffrant du syndrome de Downs ou de la séquence de Pierre Robin et d'autres anomalies cranio-faciales présenteront une incidence plus élevée d'apnée du sommeil et requerront des évaluations plus poussées. Une fluoroscopie et une IRM pendant le sommeil peuvent être utilisées pour les cas spéciaux et les plus compliqués d'apnée du sommeil, afin de déterminer le niveau exact auquel les voies aériennes sont obstruées. Ce n'est qu'après avoir confirmé la présence d'une apnée du sommeil et sa cause exacte, avec le niveau d'obstruction des voies aériennes, qu'un traitement peut être suggéré.
Des interventions chirurgicales ou non sont ensuite adaptées au patient pour régler son problème spécifique.