Traitement dans la lutte contre la drépanocytose à l’hôpital de jour

Publié par Grand Clementine le 05.11.2024
À 20 ans, Shekina, atteint de drépanocytose, voit sa vie transformée par un changement dans son traitement. Grâce à des transfusions régulières à l’hôpital de jour, il a repris son apprentissage et vit sans crises douloureuses.

À 20 ans, Shekina est atteint de drépanocytose, une maladie génétique qui déforme les globules rouges, provoquant une anémie et vives douleurs, dues à l’obstruction des vaisseaux sanguins. Depuis l’enfance, il endure des crises de violentes douleurs dans le dos. "Aucun médicament ne me soulageait efficacement, je devais aller aux urgences et être hospitalisé sous morphine pendant plusieurs jours, parfois des semaines", raconte-t-il. Malgré des médicaments au quotidien, ces crises répétées l'ont contraint à interrompre son apprentissage, car il manquait trop de cours. 

 

Depuis un an, Shekina suit un traitement qui a radicalement changé sa vie. Suivi par les infirmières et médecins de l’équipe d’Hématologie générale du Pr Lorenzo Alberio, avec l’expertise de la Dre Mathilde Gavillet et du Dr Francesco Grandoni du Service d’hématologie du CHUV, il se rend une fois par mois à l’hôpital de jour, une structure de 13 lits entièrement supervisée par une équipe infirmière. Une partie de son sang est prélevée et remplacée par une transfusion. "Je ne prends plus de médicaments, les douleurs ont presque disparu et je n’ai plus eu besoin d’aller aux urgences", confie-t-il.

 

Ce traitement lui a permis de reprendre son apprentissage d’employé de commerce à la commune d’Aigle, ses journées de traitement au CHUV étant planifiées avec son formateur. "Je suis heureux d’avoir un rythme de vie normal, je n'aimais pas rester inactif." Quant à ses journées à l’hôpital, de 9h à 15h, Shekina les occupe en écoutant de la musique ou en se reposant. "L’équipe soignante est très sympa, l’ambiance est agréable."  

 

Lyne Arensdorff, infirmière responsable de l’hôpital de jour, souligne que ce traitement améliore directement la qualité de vie des patients. "Le processus est long : 400 ml de sang sont prélevés manuellement, seringue après seringue, avant la transfusion de deux culots. En comparaison, la procédure automatisée nécessite 4 à 5 fois plus de poches de sang et n'est possible qu’avec un réseau veineux intact, un facteur limitant pour des patient-es atteint-es de drépanocytose ayant subi de nombreuses hospitalisations. Ce procédé met en avant l’expertise du personnel infirmier, essentielle pour préserver les ressources en culots sanguins et promouvoir l’équité de l’accès aux soins." explique-t-elle. "Et pour Shekina, éviter les crises et poursuivre sa formation n’a pas de prix."

 Dernière mise à jour le 18/11/2024 à 16:10