Thèse en cours sous la direction de Vincent Barras, IHM
Faculté de biologie et de médecine, Université de Lausanne
Cette thèse consiste en une histoire de la théorisation des hallucinations dans les années 1930 dans l’espace francophone, sachant que le discours sur celle-ci a évolué depuis le 19e siècle. Pour illustrer les enjeux divers et contradictoires, il s’agit de faire ressortir d’un côté les stratégies rhétoriques permettant aux chercheurs et cliniciens le passage entre des notions scientifiques, par exemple d'une explication physiologique des perceptions distordues à un nouveau savoir neurobiologique. D'un autre côté, il s’agit d’étudier une notion postérieure à la physiologie des perceptions et à la neurobiologie : la certitude. Cela suppose d’indiquer le degré de réalité perçu par l’hallucinant sans forcément s’occuper du contenu sensoriel spécifique. Une considération historique qui regroupe la clinique, la neurobiologie et la théorie permet de clarifier la réciprocité possible de ces notions employées par divers groupes d’acteurs à des fins différentes. Au centre de cette thèse est placé l’œuvre du genevois Georges de Morsier, qui s’occupait de fonder la ‘psychiatrie des hallucinations’ sur une base neuro(bio)logique. À travers l’étude de ses publications, leur ‘origine’ sur la base de dossiers de patients et de méthodes d’autopsie, ainsi que de l’analyse in vivo, le discours des cliniciens des années 1930 sur les hallucinations sera examiné.