Responsable: Vincent Barras
Chercheur.euse: Serge Margel & Eva Yampolsky
En collaboration avec le Centre Alexandre Koyré (CNRS/EHESS, Paris), le Centre d'études sociales du religieux (CéSor/EHESS, Paris) & la Bibliothèque de Port-Royal (Paris)
Survenu sur la tombe du diacre janséniste François de Pâris entre 1727 et 1732, le mouvement des convulsionnaires s’est propagé durant tout le 18e s. Il a été principalement étudié du point de vue socio-historique et religieux, alors que la dimension médicale en est une clé fondamentale de compréhension. Notre projet entend documenter et analyser cette dimension en l’articulant à la dimension du religieux dans le cadre d’une histoire médicale, culturelle et sociale élargie.
À partir des convulsions conçues comme objet de controverse entre médecine et religion, nous entendons étudier comment les convulsions se sont érigées en modèle « neuropathologique » des maladies nerveuses, et comment elles sont l’instrument et l’enjeu d’un conflit d’interprétation entre médecine et religion : faut-il en expliquer la causalité et le fonctionnement par la possession démoniaque ou par le dérangement du système nerveux ?
Ce projet vise trois objectifs principaux :
1) L’établissement d’un corpus de sources sur le mouvement convulsionnaire et la publication d’un répertoire raisonné ;
2) L’élaboration de modèles théoriques de compréhension du phénomène convulsionnaire, qui sera développé selon trois axes : l’histoire des théories des nerfs et du système nerveux au 18e siècle ; le malade-convulsionnaire comme acteur de sa propre guérison ; le naturalisme des miracles et des corps miraculés ;
3) L’établissement d’une édition critique des écrits du médecin janséniste Philippe Hecquet sur le naturalisme des convulsions.