Optimiser la posologie des immunosuppresseurs JAKI pour une médecine personnalisée

Les travaux de recherche du Pr François Girardin, chef du Service de pharmacologie clinique du CHUV, et de son équipe, ont pour objectif d’établir un référentiel pour les concentrations cibles des nouveaux traitements par inhibiteurs de Janus kinase (JAKI), afin d’optimiser leur efficacité thérapeutique tout en limitant les effets indésirables. Ses travaux ont reçu un financement pour quatre ans du Fonds National Suisse de la recherche (FNS). 

Les immunosuppresseurs sont des médicaments utilisés pour contrôler les réactions de rejets de greffes et pour traiter un grand nombre de maladies auto-immunes. Ils sont associés à des effets indésirables parfois graves, causés par la baisse de l’immunité, ce qui peut engendrer des infections, des cancers, des toxicités rénales, neurologiques ou cardiovasculaires. Leur marge thérapeutique, c’est-à-dire l’intervalle entre la concentration minimale pour être efficace et la concentration maximale avant la toxicité, est étroite. Pour l’évaluer, les médecins spécialistes en pharmacologie clinique utilisent le suivi personnalisé des concentrations thérapeutiques de médicaments dans le sang pour cibler individuellement des concentrations de médicaments, appelés Therapeutic Drug Monitoring.

Les traitements par inhibiteurs de Janus kinase (JAKI) représentent une nouvelle approche pour contrôler les pathologies auto-immunes et hémato-oncologiques par l’intermédiaire du contrôle de la voie de signalisation de l’inflammation cellulaire JAK-STAT. Ces traitements sont de plus en plus utilisés pour traiter les maladies inflammatoires de l’intestin, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante et certaines maladies dermatologiques à composante immunitaire comme le psoriasis, la pelade ou la dermatite atopique.

Promouvoir la médecine de précision en optimisant l’exposition médicamenteuse

Cette recherche utilise des approches de modélisation tenant compte des caractéristiques physiopathologiques, génétiques, environnementales ou encore des interactions avec d’autres traitements concomitants. Les premiers résultats, attendus pour 2025, permettraient de nouvelles avancées pour la médecine de précisionet le traitement personnalisé des maladies auto-immunes.

 Dernière mise à jour le 14/10/2024 à 11:20