Angiologie: le syndrome de Cockett mis en lumière dans le Blick
Au CHUV on soigne le syndrome de May-Thurner, maladie mise en lumière par l’influenceuse Alexandra Rosenfeld
Depuis quelques mois, l’influenceuse et ancienne Miss France, Alexandra Rosenfeld sensibilise sa communauté à l’épreuve médicale qu’elle traverse : la jeune femme de 37 ans a annoncé souffrir du « Syndrome de Cockett aussi appelé Syndrome de May-Thurner ». Une maladie veineuse encore trop méconnue, qui peut provoquer des varices pelviennes et des thromboses et péjore de manière importante la qualité de vie des milliers de femmes, les jeunes et comme les plus âgées. Elle invite les femmes à prendre conscience de la maladie et faire appel à un-e angiologue pour un suivi.
Au CHUV, une consultation coordonnée par le Service d’angiologie et conjointe avec le Service de gynécologie, met tout en œuvre pour faire la lumière sur ces maladies jugées « rares » mais surtout mal connues, y compris du monde de la santé.
Le syndrome de May-Thurner en bref
Ce syndrome se manifeste par la compression de la veine iliaque gauche, chargée de faire remonter le sang vers le cœur à la fois des jambes et des organes pelviens. Lorsque cette veine est comprimée, le sang ne passe pas, stagne (on parle d’une stase) et conduit à une thrombose. Ce premier aspect redoutable de la maladie est relativement bien identifié. « En revanche, ce que la plupart ignore, c’est que cette stase va provoquer une sensation de congestion au niveau du pelvis et l’apparition varices pelviennes et de douleurs associées », explique le Dr Marco Fresa, médecin cadre du Service d’angiologie du CHUV, spécialiste des maladies veineuses pelviennes. « On a longtemps dit aux femmes qui se « plaignaient » de douleurs pelviennes qu’on ne « voyait rien » et que c’était surement « psychologique », explique le Dr Fresa. Fort heureusement, l’information et les bons réflexes diagnostics commencent à faire leurs preuves. »
Symptômes invalidants
Alexandra Rosenfeld, la jeune femme aux 250K abonnés sur Instagram, a donc elle aussi décidé de faire la lumière sur cette maladie en montrant le quotidien de sa prise en charge après avoir eu une thrombose veineuse profonde : traitement anticoagulant, bas de contention, exercices physiques ciblés, et une perspective de chirurgie vasculaire. « Elle souffre d’une thrombose veineuse profonde apparue à la suite de son syndrome de May-Thurner. Elle a donc de tous les symptômes associés : une insuffisance veineuse des membres inférieurs avec sa jambe gauche qui va se mettre à lui faire mal et gonfler jusqu’à compliquer sa marche, une lourdeur générale, de la fatigue, des crampes musculaires à l'effort et la nuit, de la fatigue à la marche, des symptômes de congestion pelvienne, des douleurs pelviennes et lors des rapports sexuels, urgences urinaire, hémorroïdes, ballonnement abdominal, règles et ovulation douloureuses. C’est lourd à porter pour cette jeune femme, et jeune maman », détaille le spécialiste.
Consultation interdépartementale spécialisée
Au CHUV, les patientes qui présentent des caractéristiques communes à celles de l’influenceuse peuvent bénéficier de la consultation interdépartementale spécialisée, coordonnée par le Service d’angiologie et le Dr Marco Fresa, et conjointe avec le Service de gynécologie avec le Dr Wawrzyniec Rieder, médecin agréée au CHUV. « Il y a, grâce à cette synergie, beaucoup moins d’errance diagnostique. La prise en charge thérapeutique peut se faire rapidement. Les traitements sont de type endovasculaire par pose de stent dans la veine atteinte. Et en cas de thrombose, nous prenons aussi en charge le diagnostic et le traitement, qui consiste en la mise en place d'une anticoagulation, une compression élastique et dans des cas sélectionnés par leur sévérité une intervention pour réouvrir les veines occluses et rétablir une circulation normale », complète-t-il.
Il y a un vrai mieux-être finalement pour toutes ces femmes qui bénéficient de cette approche conjointe, se réjouissent les médecins.
Si la prévalence de ce problème dans la population n'est pas connue, environ 2-5% de toutes les thromboses sont due au syndrome de May-Thurner et environ 30-40% des toutes les thromboses iliaques gauches.