Un biosimilaire désigne un produit développé et commercialisé comme copie d’un médicament biologique de référence, une fois échue sa période de protection par un brevet. Il correspond au concept de générique appliqué à un médicament biologique, c’est-à-dire fabriqué par génie génétique dans des cellules en culture (bactéries, levures ou cellules de mammifères), le plus souvent un peptide, une protéine, une chaîne d’acides nucléiques ou un dérivé de ceux-ci. Le terme de biosimilaire définit donc un produit qui peut être employé dans les mêmes situations et de la même manière que le médicament original dont il est la copie.
Pour les médicaments classiques, dont la substance active est une petite molécule produite par synthèse chimique, les copies commercialisées après échéance du brevet sont des génériques; leur autorisation de mise sur le marché nécessite seulement de démontrer qu’ils sont chimiquement identiques et bio-équivalents avec l’original, c’est-à-dire que leur formulation permet une absorption et un profil de concentrations sanguines semblables.
Les médicaments biologiques sont de très grosses molécules, pouvant présenter des variations chimiques et conformationnelles difficiles à caractériser avec précision. On a convenu d’appeler leurs copies des biosimilaires car leurs conditions d’admission sont différentes: leur autorisation de mise sur le marché exige en effet de démontrer chez l’homme non seulement leur bio-équivalence, mais aussi une efficacité pharmacologique, une réactivité immunologique et une tolérance clinique équivalentes. Si le développement d’un générique ne requiert qu’une étude de Phase I auprès de 12-20 volontaires sains, celui d’un biosimilaire exige en revanche des essais cliniques comparatifs de Phase III chez plusieurs centaines de patients.
Dans les deux cas, en fin de compte, les critères de mise sur le marché assurent que la copie peut être prescrite dans les mêmes indications, aux mêmes doses, selon les mêmes modalités, avec les mêmes effets prédits et la même sécurité d’emploi que l’original.
Oui, ils ont été approuvés par Swissmedic et en général par les autorités d’enregistrement européennes et américaines, qui garantissent leur qualité, leur similitude et leur sécurité. Il faut rappeler que les médicaments biologiques de référence subissent eux-mêmes régulièrement des modifications dans leur processus de production, validées par des tests de biosimilitude. Les médicaments originaux vendus aujourd’hui sont donc en quelque sorte déjà des biosimilaires de la molécule approuvée par les autorités lors de leur enregistrement il y a quelques années ! A ce jour, aucun problème d’ensemble n’a été rapporté en relation avec l’introduction de biosimilaires – même si on ne peut évidemment jamais exclure qu’un produit puisse une fois présenter un problème de qualité. Comme pour tout médicament, une veille de pharmacovigilance reste nécessaire et il est important que les prescripteurs rapportent toute observation suspecte.
L’avantage principal des biosimilaires réside dans leur moindre coût. Leur emploi s’inscrit dans une démarche de santé publique qui améliore l’économicité des soins en utilisant des médicaments tout aussi sûrs et efficaces. Rappelons que la production des médicaments est entièrement en mains d’industries privées évoluant dans une logique de marché libéral, où le jeu de la concurrence est le principal régulateur des prix.
Alors que pour certaines petites molécules à marge thérapeutique étroite la substitution générique peut nécessiter un réajustement de posologie, ce problème ne se pose pas avec la plupart des biosimilaires, qui ont une marge thérapeutique large – à l’exception de certaines hormones comme l’insuline. Les études de biosimilitude suivent le plus souvent un plan croisé, permettant de démontrer qu’il est parfaitement possible de remplacer un original par un biosimilaire chez les patients traités au long cours, après les avoir dûment informés du changement.
Entre un original et un biosimilaire, il peut exister des différences de conformation ou d’adjonctions à la substance active (glycosylation p.ex.), de formulation galénique (excipients p.ex.) ou d’impuretés résiduelles. Ces différences peuvent théoriquement occasionner des problèmes de tolérance – susceptibles d’affecter tantôt le biosimilaire, tantôt la spécialité originale. En pratique toutefois, les observations de telles situations sont extrêmement rares. Elles justifient systématiquement une annonce de pharmacovigilance.
Les médicaments biologiques déclenchent parfois une réaction immunitaire aboutissant chez le patient à la production d’anticorps anti-médicaments qui compromettent l’activité thérapeutique ou la tolérance. La fréquence de ces réactions est identique pour une formulation originale et ses biosimilaires, et la réactivité des anticorps anti-médicaments est toujours croisée ; on ne peut donc pas régler ce problème en substituant l’original par le biosimilaire ou l’inverse.
Sur le fond, la réponse est non : dans une indication reconnue, il n’y a pas de raisons de ne pas recourir à un biosimilaire. A l’inverse des génériques, les biosimilaires ne peuvent toutefois pas être dispensés sans autre en lieu et place de l’original sur décision du pharmacien, selon la réglementation actuelle. La prescription du biosimilaire est du ressort du médecin. Les médicaments biologiques, originaux comme biosimilaires, se prescrivent actuellement par nom de marque.
En pratique, il peut arriver qu’un contexte clinique particulier chez un patient donné justifie de ne pas substituer un traitement biologique original en cours par un biosimilaire.
Lorsqu’un traitement biologique a été institué dans une indication non officiellement reconnue avec l’approbation préalable du médecin-conseil de l’assurance, cette dernière n’est pas valable automatiquement pour le biosimilaire qui substitue le médicament initial. Une nouvelle demande doit être faite pour le biosimilaire et attendre l’approbation préalable de l’assurance.
Le CHUV a déjà introduit plusieurs biosimilaires à la place des spécialités biologiques originales et va poursuivre dans cette voie. Ces transitions permettent de continuer à garantir des traitements de qualité tout en évitant d’importants surcoûts, sans bénéfice pour la santé des patients.
Avant chaque passage à un biosimilaire, nous nous assurons de la qualité du produit ainsi que de l’absence de différence dans les indications et les limitations mentionnées dans la Liste des Spécialités de l’OFSP. Comme pour les autres médicaments admis au CHUV, nous restons attentifs à relever toute observation susceptible de remettre en question nos décisions d’adoption de biosimilaires, d’entente avec les autres hôpitaux suisses partenaires.
La Commission permanente des médicaments du CHUV (CPM) est en charge du suivi du dossier des biosimilaires dans notre institution. Toute question concernant notre politique d’utilisation des médicaments peut être adressée à medicaments(at)chuv.ch. Les observations de pharmacovigilance concernant des effets inattendus, graves ou suspects de résulter d’un défaut de qualité sont à annoncer directement sur le système Elvis de Swissmedic ou par le biais d’une demande de consultation de pharmacologie clinique au CHUV.
Le CHUV a déjà introduit plusieurs biosimilaires à la place des spécialités biologiques originales et va poursuivre dans cette voie. Ces transitions permettent de continuer à garantir des traitements de qualité tout en évitant d’importants surcoûts, sans bénéfice pour la santé des patients.
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Les observations de pharmacovigilance concernant des effets inattendus, graves ou suspects de résulter d’un défaut de qualité sont à annoncer directement sur le système Elvis de Swissmedic ou par le biais d’une demande de consultation de pharmacologie clinique au CHUV.