Communiqué de presse
Lausanne, 29 mai 2024

Les effets de médicaments contre le diabète de type 2 et l’obésité étudiés chez les femmes enceintes

Le Service de pharmacologie clinique du CHUV publie une étude sur la prise d’agonistes des récepteurs GLP1 - une classe de médicaments à laquelle appartiennent Ozempic, Wegovy et Saxenda - en début de grossesse. Aucun risque de malformation ou d’augmentation du risque de fausse couche n’a été observé.

Les auteures de l'étude: la Dre Kim Dao, cheffe de clinique au Service de pharmacologie clinique du CHUV et la Dre Ursula Winterfeld, responsable du Swiss Teratogen Information Service (STIS). © CHUV 2024 | DIAZ Heïdi

En vue d’améliorer les connaissances sur la sécurité des médicaments prescrits pour le diabète ou la perte de poids pendant la grossesse, le Swiss Teratogen Information Service (STIS) du CHUV, rattaché au Service de pharmacologie clinique, a collecté des données dans le cadre d’une étude publiée dans British Medical Journal Open.

Les agonistes des récepteurs GLP1 (GLP1-RA) sont une classe de médicaments initialement prescrits pour le traitement du diabète de type 2 et, plus récemment, pour celui de l’obésité. Cette famille comprend notamment les médicaments ayant pour principe actif le liraglutide (portant le nom commercial Saxenda) et le semaglutide (portant les noms commerciaux Wegovy, Ozempic ou Rybelsus).

La prévalence du surpoids et de l’obésité chez les femmes en âge de procréer étant en hausse dans le monde, un nombre croissant d’entre elles est susceptible de prendre un GLP1-RA. Or le profil de sécurité de l’utilisation de ces médicaments est encore peu connu.

Données rassurantes
Une étude menée par le STIS du CHUV fournit des données rassurantes. Aucun risque de malformation chez les enfants exposés ou de hausse du risque de fausse couche n’a été observé. 

Soutenue par le Fonds National Suisse, cette étude a été mené par le STIS en collaboration avec plusieurs autres services de tératovigilance (Berlin, Newcastle, Israël et Bergame). Les données d’exposition aux médicaments ont été collectées en suivant 168 grossesses de femmes exposées à un médicament de la classe GLP1-RA au cours du premier trimestre de grossesse, que ce soit pour traiter le diabète de type 2 ou l’obésité.

La médiane d’arrêt du médicament chez ces femmes était de 5 semaines de grossesse. La prise de GLP1-RA est en effet déconseillée pendant la grossesse. Les cas étudiés sont donc principalement ceux de femmes ayant pris ces traitements alors qu’elles ne savaient pas encore qu’elles étaient enceintes.

« Une aide précieuse »
« Ces résultats constituent une aide précieuse pour enrichir les connaissances scientifiques dans un domaine peu étudié. Ils permettent aussi de mieux informer les femmes et les professionnels de santé, notamment les gynécologues », relèvent les auteures de l’étude, la Dre Ursula Winterfeld, responsable du STIS, et la Dre Kim Dao, cheffe de clinique au Service de pharmacologie clinique. Elles soulignent l’importance de documenter les cas d'exposition médicamenteuse pendant la grossesse et de suivre leur évolution.

Les spécialistes du Centre de l’obésité du CHUV rappellent que la prise de médicaments de la classe des agonistes des récepteurs GLP1 dans le but d’une perte pondérale fait l’objet d’une prescription médicale et doit être encadrée par une prise en charge médicale pluridisciplinaire et un suivi adapté.

A propos du STIS (CHUV) et de la tératovigilance:
Rattaché au Service de pharmacologie clinique du CHUV, le Swiss Teratogen Information Service (STIS) du CHUV a pour mission d’informer et de conseiller les professionnel-le-s de santé sur la sécurité et les risques liés à l’utilisation de médicaments pendant la grossesse et l’allaitement. Simultanément, le STIS recueille dans une base de données les expositions qui lui sont rapportées via les demandes de conseil, ainsi que les conséquences observées chez l’enfant après la naissance afin d'améliorer les connaissances sur de nouveaux médicaments.

Le CHUV en bref

Le CHUV est l’un des cinq centres hospitaliers universitaires suisses, aux côtés des hôpitaux de Genève, Berne, Bâle et Zurich. Il poursuit trois missions de base confiées par les pouvoirs publics: les soins, la formation et la recherche.

En 2022, grâce à ses 12'436 collaborateurs-trices, le CHUV a accueilli 53'422 patient-e-s hospitalisé-e-s. Il a traité 79'414 urgences, assuré 3'900 consultations ambulatoires quotidiennes et accueilli 3’185 naissances. Son budget annuel est de près de 1.9 milliard de francs.

Afin d’assurer la formation des médecins, le CHUV est étroitement lié à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne. Il collabore également avec les autres institutions universitaires lémaniques (EPFL, ISREC, Institut Ludwig, Université de Genève), les Hôpitaux universitaires de Genève, ainsi qu’avec d’autres hôpitaux, établissements de soins ou institutions, telles la Fédération des hôpitaux vaudois et la Société vaudoise de médecine.

Depuis 2019, le CHUV figure dans le classement des meilleurs hôpitaux du monde, selon le magazine Newsweek.