Communiqué de presse
Lausanne, 12 septembre 2023

Le CHUV s'engage au niveau suisse dans la lutte contre le sepsis

Le CHUV est mandaté dans le cadre d’un programme national de lutte contre le sepsis afin d’optimiser sa détection et sa prise en charge. Grave complication d’une infection qui provoque rapidement la défaillance des organes vitaux, le sepsis touche près de 30'000 personnes chaque année en Suisse. Il entraine environ 3’500 décès et des séquelles durables chez une partie des survivants.

Le 13 septembre marque la Journée mondiale du sepsis, anciennement appelé septicémie. Le sepsis est une réponse dérégulée à une infection. « La plupart des infections, par exemple la pneumonie ou l’infection urinaire, peuvent mener à un sepsis, explique le Dr Sylvain Meylan, chef de clinique au Service des maladies infectieuses et répondant médical du programme sepsis du CHUV.Il nécessite une prise en charge rapide : plus il est traité rapidement, moins il y a risque de complications et plus les chances de survie sont grandes. Or le sepsis est difficile à reconnaître. » La mortalité est estimée à 10 - 20%. Lors d’un choc septique (forme extrême du sepsis), elle grimpe à 30 - 50%.

Rôle pionnier du CHUV
Le Swiss Sepsis National Action Plan (SSNAP), groupe d’experts issus de la Clinique pédiatrique universitaire de Zurich, de l’Inselspital Berne et du CHUV, a pour objectif d’améliorer la sensibilisation, la prévention et le traitement du sepsis en Suisse. En mai 2023, le SSNAP a reçu un financement de la Commission fédérale pour la qualité (CFQ) afin de développer un plan d’action national, financé à hauteur de 10 millions de francs pour les cinq ans à venir. Ce plan national d’action s’articule autour de 3 axes : sensibilisation de la population, formation du personnel de santé (milieux ambulatoires et hospitaliers) et amélioration de la prise en charge hospitalière.

En raison de son expertise, le CHUV est mandaté pour développer l’axe hospitalier de ce programme. En 2019 déjà, l’hôpital a mis en place un programme sepsis visant à optimiser la détection et la prise en charge et reposant sur la vigilance et le travail coordonné des équipes soignantes, infirmières et médicales, dès les premiers signes de détérioration des patient-e-s. Ce programme, dont le répondant médical est le Dr Sylvain Meylan et le répondant infirmier Rachid Akrour, est mené par une équipe interdisciplinaire. « La détection précoce est l’une des clés du succès du traitement du sepsis », relève Rachid Akrour.

Opportunité de diminuer la mortalité
Fort de l’expérience de son programme sepsis, le CHUV va à présent développer le pôle hospitalier du programme national SSNAP. Il comprendra des protocoles pour la reconnaissance, le traitement et le suivi du sepsis, ainsi qu’une participation à la formation du personnel de santé, la collecte de données cliniques et un registre pour mesurer l’impact des différentes actions. « Il s’agit d’une grande opportunité d’améliorer encore la détection et la prise en charge de cette maladie qui peut toucher tous les patients, dans n’importe quel établissement, explique le Dr Meylan. La force du SSNAP réside dans la mise en commun des données et des compétences d’hôpitaux universitaires. »

Le traitement du sepsis, qui repose notamment sur l’administration rapide d’antibiotiques, soulève un autre enjeu. A l’heure de l’antibiorésistance, il s’agit de renforcer la bonne utilisation de ces médicaments.

13 septembre, Journée mondiale du sepsis

Le 13 septembre marque la Journée mondiale du sepsis. Anciennement appelé septicémie, le sepsis est un syndrome causé par la réponse dysfonctionnelle d’une infection de l’organisme. En principe, n’importe quelle infection peut potentiellement dégénérer en sepsis et ce dernier peut survenir dans toutes les catégories de population, du nouveau-né à la personne âgée, quand bien même ces extrêmes d’âges sont les plus touchés. Le sepsis peut se manifester par des signes autres que la fièvre, tels qu’un frisson solennel, un état confusionnel ou un malaise. Il touche près de 50 millions de personnes par an dans le monde et entraîne plus de 10 millions de décès, dont la moitié sont des enfants. En 2017, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié une résolution invitant les États membres à améliorer la prévention, la reconnaissance et la prise en charge du sepsis.

L’un des défis réside dans le diagnostic car 30 à 50% des cas de sepsis ne sont pas reconnus comme une urgence initialement.

Le CHUV en bref

Le CHUV est l’un des cinq centres hospitaliers universitaires suisses, aux côtés des hôpitaux de Genève, Berne, Bâle et Zurich. Il poursuit trois missions de base confiées par les pouvoirs publics: les soins, la formation et la recherche.

En 2023, grâce à ses 12'675 collaborateurs-trices, le CHUV a accueilli 53'964 patient-e-s hospitalisé-e-s. Le CHUV a traité 79'545 urgences en 2023 et accueilli plus 3'154 naissances. Son budget annuel est de près de 1.9 milliard de francs.

Afin d’assurer la formation des médecins, le CHUV est étroitement lié à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne. Il collabore également avec les autres institutions universitaires lémaniques (EPFL, ISREC, Institut Ludwig, Université de Genève), les Hôpitaux universitaires de Genève, ainsi qu’avec d’autres hôpitaux, établissements de soins ou institutions, telles la Fédération des hôpitaux vaudois et la Société vaudoise de médecine.

Depuis 2019, le CHUV figure dans le classement des meilleurs hôpitaux du monde, selon le magazine Newsweek.