Le 13 septembre marque la Journée mondiale du sepsis, anciennement appelé septicémie. Le sepsis est une réponse dérégulée à une infection. « La plupart des infections, par exemple la pneumonie ou l’infection urinaire, peuvent mener à un sepsis, explique le Dr Sylvain Meylan, chef de clinique au Service des maladies infectieuses et répondant médical du programme sepsis du CHUV.Il nécessite une prise en charge rapide : plus il est traité rapidement, moins il y a risque de complications et plus les chances de survie sont grandes. Or le sepsis est difficile à reconnaître. » La mortalité est estimée à 10 - 20%. Lors d’un choc septique (forme extrême du sepsis), elle grimpe à 30 - 50%.
Rôle pionnier du CHUV
Le Swiss Sepsis National Action Plan (SSNAP), groupe d’experts issus de la Clinique pédiatrique universitaire de Zurich, de l’Inselspital Berne et du CHUV, a pour objectif d’améliorer la sensibilisation, la prévention et le traitement du sepsis en Suisse. En mai 2023, le SSNAP a reçu un financement de la Commission fédérale pour la qualité (CFQ) afin de développer un plan d’action national, financé à hauteur de 10 millions de francs pour les cinq ans à venir. Ce plan national d’action s’articule autour de 3 axes : sensibilisation de la population, formation du personnel de santé (milieux ambulatoires et hospitaliers) et amélioration de la prise en charge hospitalière.
En raison de son expertise, le CHUV est mandaté pour développer l’axe hospitalier de ce programme. En 2019 déjà, l’hôpital a mis en place un programme sepsis visant à optimiser la détection et la prise en charge et reposant sur la vigilance et le travail coordonné des équipes soignantes, infirmières et médicales, dès les premiers signes de détérioration des patient-e-s. Ce programme, dont le répondant médical est le Dr Sylvain Meylan et le répondant infirmier Rachid Akrour, est mené par une équipe interdisciplinaire. « La détection précoce est l’une des clés du succès du traitement du sepsis », relève Rachid Akrour.
Opportunité de diminuer la mortalité
Fort de l’expérience de son programme sepsis, le CHUV va à présent développer le pôle hospitalier du programme national SSNAP. Il comprendra des protocoles pour la reconnaissance, le traitement et le suivi du sepsis, ainsi qu’une participation à la formation du personnel de santé, la collecte de données cliniques et un registre pour mesurer l’impact des différentes actions. « Il s’agit d’une grande opportunité d’améliorer encore la détection et la prise en charge de cette maladie qui peut toucher tous les patients, dans n’importe quel établissement, explique le Dr Meylan. La force du SSNAP réside dans la mise en commun des données et des compétences d’hôpitaux universitaires. »
Le traitement du sepsis, qui repose notamment sur l’administration rapide d’antibiotiques, soulève un autre enjeu. A l’heure de l’antibiorésistance, il s’agit de renforcer la bonne utilisation de ces médicaments.