
L’Institut d’économie de la santé de l’Université de Bâle publie chaque année une étude, mandatée par ospita, la faîtière des entreprises suisses de santé (anciennement Cliniques Privées Suisses - CPS), sur les différences de financement entre hôpitaux publics et cliniques privées, dans le domaine somatique aigu. Les chiffres-clés des hôpitaux suisses de l’OFSP, qui eux-mêmes reprennent les données des statistiques fédérales des hôpitaux, constituent la source principale de cette publication de l’Université de Bâle.
Dans cette étude, le canton de Vaud apparaît régulièrement comme le canton octroyant les subventions au titre des prestations d’intérêt général les plus élevées et le CHUV comme l’hôpital bénéficiant des contributions publiques les plus importantes de Suisse. Ce résultat est cependant entaché de deux biais importants, qui sont dus au manque de détail des données utilisées. Premièrement, les montants du CHUV comprennent les financements de tiers pour la recherche, ce qui n’est pas le cas des autres hôpitaux universitaires. Deuxièmement, le CHUV n’est pas seulement un établissement somatique aigu mais également un hôpital de réadaptation et un hôpital psychiatrique. Or, l’étude n’est pas en mesure d’exclure complètement les subventions pour la réadaptation et la psychiatrie. Avec les ajustements de rigueur, les subventions du CHUV passeraient donc de 401 à 259 millions en 2019.
La Direction générale de la santé du canton de Vaud et le CHUV ont exigé une correction de l’étude auprès de son auteur. Celle-ci a été refusée malgré le fait que des rectifications des données sources avaient pu être effectuées. Par ailleurs, l’ajout d’un commentaire dans la publication, comportant des explications exhaustives, a été ensuite suggéré par le CHUV mais cette proposition est restée sans suite.
Si la publication mandatée par ospita se veut critique envers les subventions aux hôpitaux publics, ce qui est une démarche respectable dans le cadre d’une recherche académique, elle ne peut toutefois pointer une différence de traitement entre hôpitaux au détriment du CHUV. Le CHUV réfute donc catégoriquement les résultats de cette étude.