Communiqué de presse
Lausanne, 17 août 2023

Une application pour prévenir la consommation d'alcool à risque

Le Service de médecine des addictions du CHUV a développé et testé l'application nommée « Smaart » avec des étudiant-e-s de l'UNIL, l'EPFL, l'EHL et HESAV. Un article paru dans le prestigieux « British Medical Journal » démontre son efficacité : elle a permis de limiter la consommation d'alcool chez les jeunes utilisateurs-trices.

La consommation d’alcool est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les jeunes, or une consommation à risque est fréquente chez les étudiant-e-s. En vue d’intervenir de façon précoce, le Service de médecine des addictions du Département de psychiatrie du CHUV innove en créant une application gratuite pour smartphones.

Nommée « Smaart », cette application a été développée avec la participation d’étudiant-e-s de l’Université de Lausanne (UNIL), de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), de l’EHL Hospitality Business School et de la Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV). Elle évalue la consommation des utilisateurs-trices et leur signale si cette dernière présente des risques pour la santé.

Testée avec 1770 étudiant-e-s
L’efficacité de Smaart a été évaluée auprès de 1770 étudiant-e-s volontaires de l’UNIL, l’EPFL, l’EHL et HESAV. Deux mesures ont été étudiées chez ces participant-e-s : le volume total d’alcool consommé et le nombre de jours de consommation excessive, à savoir 4 verres ou plus dans la même journée pour les femmes et 5 verres ou plus pour les hommes.

Résultats : Smaart a permis de limiter la consommation d’alcool pendant les 12 mois de l’étude (diminution du nombre de boissons alcoolisées consommées par semaine et diminution du nombre de jours de consommation excessive).

Ces résultats viennent d’être publiés dans le prestigieux « British Medical Journal » (BMJ).

L'étude en question menée par le Service de médecine des addictions et financée par le Fonds national suisse (FNS) est l’une des premières à montrer l’efficacité d’une application de prévention sélective pour la consommation d’alcool à risque.

Auto-évaluer les risques pour sa santé
En plus de fournir des informations sur l’alcool, Smaart permet d’initier une réflexion sur sa consommation en monitorant cette dernière et son évolution au fil du temps, en la comparant à celles de personnes du même âge en Suisse, en évaluant les risques pour sa santé et en se fixant des limites à ne pas dépasser.

« Ce qui est intéressant avec cet outil digital, c'est qu'il propose une auto-évaluation de sa prise de risque en dehors du cadre d’une consultation, relève le professeur Nicolas Bertholet, médecin adjoint au Service de médecine des addictions du CHUV et premier auteur de l’étude. Il permet de diffuser un message de prévention à un large groupe de jeunes adultes, dont des personnes qui n’auraient pas forcément envie de parler de leur consommation d’alcool à quelqu’un, que ce soit un proche ou un professionnel. »

Smaart est disponible gratuitement sur l’App Store et sur Google Play.

 

 

Le CHUV en bref

Le CHUV est l’un des cinq centres hospitaliers universitaires suisses, aux côtés des hôpitaux de Genève, Berne, Bâle et Zurich. Il poursuit trois missions de base confiées par les pouvoirs publics: les soins, la formation et la recherche.

En 2023, grâce à ses 12'675 collaborateurs-trices, le CHUV a accueilli 53'964 patient-e-s hospitalisé-e-s. Le CHUV a traité 79'545 urgences en 2023 et accueilli plus 3'154 naissances. Son budget annuel est de près de 1.9 milliard de francs.

Afin d’assurer la formation des médecins, le CHUV est étroitement lié à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne. Il collabore également avec les autres institutions universitaires lémaniques (EPFL, ISREC, Institut Ludwig, Université de Genève), les Hôpitaux universitaires de Genève, ainsi qu’avec d’autres hôpitaux, établissements de soins ou institutions, telles la Fédération des hôpitaux vaudois et la Société vaudoise de médecine.

Depuis 2019, le CHUV figure dans le classement des meilleurs hôpitaux du monde, selon le magazine Newsweek.