L’étude COVID-19-MISS (Mapping infection in hospital staff by serology) a été conduite par les Drs Catherine Lazor-Blanchet, responsable de la Médecine du personnel, et Sylvain Meylan, chef de clinique au Service des maladies infectieuses, durant cinq semaines au printemps 2020 avant l’apparition de variants (plus d’informations dans le communiqué de presse du 3 juillet 2020). Après avoir démontré que la prévalence d’anticorps IgG anti-SARS-CoV-2 était de 10% au sein d’un échantillon représentatif de 1874 collaborateur-trices du CHUV, la recherche s’est poursuivie afin d’observer d’éventuelles différences entre catégories professionnelles et secteurs d’activité ; et identifier les facteurs de risques de contamination professionnelle et non professionnelle. L’étude intitulée “SARS-CoV-2 seroprevalence in healthcare workers of a Swiss tertiary care centre at the end of the first wave: a cross-sectional study” a été publiée dans la revue scientifique British Medical Journal et résulte d’une collaboration avec l’Université d’Athènes et la participation d’Unisanté.
Niveau d’infection similaire dans tous les secteurs d’activité de l’hôpital
Les résultats obtenus grâce à l’étude COVID-19-MISS montrent que 10% de l’échantillon représentatif des collaborateurs-trices du CHUV a eu une sérologie positive. Ce taux est similaire à celui observé au sein de la population active vaudoise et genevoise durant la même période (études SeroCOVID, SEROCoV-POP, SEROCoV-Work). Après analyse des données, aucune différence statistiquement significative n’a été relevée selon la profession, le secteur d’activité, l’âge ou le sexe. Les personnes ayant travaillé dans les secteurs avec patients COVID-19 (tels que les soins intensifs, les urgences, le centre de dépistage) n’ont pas eu de risques plus élevés. En revanche, l’étude relève un risque de contamination statistiquement élevé dans certaines situations (entre 12 et 14%). Par exemple lors de contacts réguliers avec des patients dans les chambres ou dans les zones de réception des unités non COVID-19. C’est encore beaucoup plus le cas pour les situations extrahospitalières, comme les collaborateur-trices vivant sous le même toit qu’un cas COVID-19.
A noter que le pic d’infections COVID-19 chez le personnel du CHUV est survenu avant celui de la population vaudoise mais que le nombre de cas a rapidement diminué grâce à la généralisation du port du masque au travail. Cette observation peut s’expliquer par le fait que des contaminations précoces – à partir de patients ou collègues – ont pu survenir à cause d’infections asymptomatiques ou lors de la période de contagiosité précédant l’apparition des symptômes au début de la pandémie, avant la généralisation du port du masque au sein de l’hôpital.
Ces résultats suggèrent que la santé des collaborateur-trices travaillant dans les secteurs à haut risque de transmission a été protégée grâce aux différentes mesures de prévention et de protection déployées par le CHUV entre fin février et début avril 2020. Ainsi, cette étude démontre que la transmission du virus a été contrôlée au sein de l’hôpital durant la première vague du COVID-19.