Communiqué de presse
Lausanne, 20 octobre 2023

Améliorer son sommeil peut protéger sa santé cardiovasculaire

Des chercheurs du CHUV et de l’Inserm (France) ont étudié le risque d’accidents cardiovasculaires en lien avec les troubles du sommeil. Cette étude publiée dans l’European Heart Journal montre que cinq composantes du sommeil impactent de manière importante le risque d’accidents coronariens et d’accidents vasculaires cérébraux. En outre, l’amélioration de l’une de ces composantes au cours du temps peut déjà apporter un bénéfice significatif quant au risque cardiovasculaire.

Le Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil du CHUV étudie et traite les différentes formes de troubles du sommeil. ©CHUV Alain Ganguillet

Une mauvaise qualité ou quantité de sommeil est associée à une détérioration de la santé : problèmes d’humeur, dépression, prise de poids, infections, diabète, hypertension, etc. Un lien a notamment été établi avec le risque cardiovasculaire. Les équipes du Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil et du Service de médecine interne du CHUV, en collaboration avec le Centre de recherche cardiovasculaire de Paris de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) se sont penchées sur cette réalité. Pour cela, elles ont étudié le risque d’accidents cardiovasculaires (syndrome coronaire aigu ou accident vasculaire cérébral) en lien avec cinq composantes du sommeil : la durée de sommeil chaque nuit, le chronotype (être du matin ou du soir), la fréquence des insomnies, la somnolence diurne excessive et les apnées du sommeil.

« Cette étude est unique car elle tient compte de cinq dimensions du sommeil et pas uniquement de sa durée ou des apnées, constate le Pr Raphaël Heinzer, chef du Centre d’investigation et de recherche sur le sommeil du CHUV. Travailler sur certaines des composantes de notre sommeil peut avoir un impact direct sur notre santé. »

Les scientifiques ont intégré ces cinq composantes dans un score unique, évalué grâce à un questionnaire. Il varie de 0 (plus mauvais score) à 5 (score optimal correspondant à 7 à 8 heures de sommeil par nuit, être du matin, ne pas avoir d’insomnies, d’apnées ni de somnolence excessive en journée).

Un suivi de plus de 15'000 personnes pendant près de 10 ans
Ce score a été utilisé dans deux enquêtes de population destinées à étudier les déterminants de la santé cardiovasculaire. L’une a été menée au CHUV via l’étude HypnoLaus de la cohorte CoLaus|PsyCoLaus, cohorte impliquant 6'733 participant-e-s. L’autre a été menée à Paris et a inclus 10’157 adultes de 50 à 75 ans (Étude prospective parisienne n° 3, EPP3).

Le score a été calculé chez les participant-e-s au moment de leur entrée dans l’étude puis deux à cinq ans plus tard. La survenue d’évènements cardiovasculaires a ensuite été surveillée pendant 8 à 10 ans environ. En combinant les données des deux enquêtes suisse et française, cette analyse confirme que plus le score initial est élevé – et donc que la qualité du sommeil est bonne – plus le risque d’accident cardiovasculaire est faible. Les personnes ayant un sommeil optimal avec un score de 5 (10% des participant-e-s) ont un risque de pathologies cardiovasculaires réduit de 63 % par rapport aux personnes ayant un score de 0 à 1 (9% des participant-e-s).

« Ces résultats nous incitent à prendre soin de notre sommeil, de la même manière que l’on prend soin de son corps, conclut le Pr Pedro Marques-Vidal du Service de médecine interne du CHUV. On associe trop souvent un sommeil court avec une forte productivité alors qu’une personne qui dort bien va diminuer son stress et baisser ses facteurs de risque cardiovasculaire. »

L'Inserm en bref
Créé en 1964, l’Inserm est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du ministère de la Santé et du ministère de la Recherche. Dédié à la recherche biologique, médicale et à la santé humaine, il se positionne sur l’ensemble du parcours allant du laboratoire de recherche au lit du patient. Sur la scène internationale, il est le partenaire des plus grandes institutions engagées dans les défis et progrès scientifiques de ces domaines.

Le CHUV en bref

Le CHUV est l’un des cinq centres hospitaliers universitaires suisses, aux côtés des hôpitaux de Genève, Berne, Bâle et Zurich. Il poursuit trois missions de base confiées par les pouvoirs publics: les soins, la formation et la recherche.

En 2022, grâce à ses 12'436 collaborateurs-trices, le CHUV a accueilli 53'422 patient-e-s hospitalisé-e-s. Il a traité 79'414 urgences, assuré 3'900 consultations ambulatoires quotidiennes et accueilli 3’185 naissances. Son budget annuel est de près de 1.9 milliard de francs.

Afin d’assurer la formation des médecins, le CHUV est étroitement lié à la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne. Il collabore également avec les autres institutions universitaires lémaniques (EPFL, ISREC, Institut Ludwig, Université de Genève), les Hôpitaux universitaires de Genève, ainsi qu’avec d’autres hôpitaux, établissements de soins ou institutions, telles la Fédération des hôpitaux vaudois et la Société vaudoise de médecine.

Depuis 2019, le CHUV figure dans le classement des meilleurs hôpitaux du monde, selon le magazine Newsweek.